Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Où vont les âmes ?

    L’arbre des âmes disparues, pareil à l’automne à l’envers,
    Recueille celles qui sont en hiver et les rattache entre ses branches.
    Lorsqu’elles auront comparu devant le Dieu de l’Univers,
    Peut-être, s’Il a l’endroit ouvert, leur laisser a-t-il une autre chance.

    Alors le printemps qui bourgeonne les transmettra dans les cellules
    Qui renaîtront dans des ovules fécondés d’un nouvel espoir.
    Ainsi cette âme sauvageonne, légère comme libellule
    Quittera l’abri de sa bulle pour suivre une autre trajectoire.

    Tableau d’Alessandro Sicioldr.

  • Le cœur du conquérant

    Le cœur du jeune capitaine incarne l’esprit du conquérant
    Et don esprit fait équipage avec le bateau tout entier.
    Le corps, lui, brandit sa carène devant la force des courants
    Et le vent souhaite bon voyage à l’âme, le chef du chantier.

    Tableau de David Grove.

  • La nuit au féminin

    La nuit au féminin

    Si la nuit était une femme, elle serait chaude et sensuelle
    Et procréerait des univers pour enfanter au jour le jour.
    Si la nuit renfermait notre âme, elle serait l’Être spirituel
    Qui au plus profond de l’hiver brillerait d’étoiles d’amour.

    Tableau de Karol Bak.

  • Le temps au féminin

    Le temps au féminin

    Si le temps était une femme, elle serait toujours en retard
    Parce que l’amour lui filerait des doigts comme du sable fin.
    Si le temps était une flamme, elle mettrait le feu aux pétards
    Et notre vie s’échapperait dans une détonation sans fin.

    Tableau de Karol Bak.

  • L’autre jardin des délices

    L’autre jardin des délices

    Si Ève avait été maligne avec l’intuition féminine,
    Elle aurait refusé la pomme et tout serait xx en somme,
    Nous vivrions nus sans nous fâcher et sans avoir à se cacher
    Nous ferions l’amour comme des bêtes sans avoir à se prendre la tête.

    Oui mais…
    Nous serions des bêtes de somme, aussi bien les femmes que les hommes.
    À forniquer avec aisance mais sans un sou de connaissance.
    Adieu le pouvoir de l’argent et ce qui va en partageant
    Les petits larcins entre ennemis, les bons comptes font les bons amis.

    Et alors ?
    Finie la crainte de la mort… pas de souci, pas de remords.
    Au lieu du paradis sur Terre, nous vivrions peut-être en enfer.
    Finalement, Ève a bien fait de prendre ce fieffé forfait
    De vivre avec intelligence …

    … plutôt que bête. Quelle engeance !
    … et supporter l’intransigeance.
    … une vie de désobligeance.
    … et puis, travailler dans l’urgence.

    Tableau de Michael Hutter.

  • Le jugement dément

    Le jugement dément

    Le jour des fous, on donne au singe le pouvoir de juger les hommes
    Aidé par deux femmes partiales qui viennent aussi régler leurs comptes.
    Alors, creusez-vous les méninges ! Devez-vous craindre ce trinôme ?
    Montrez-vous vous-même impartial et versez leur donc un acompte !

    Tableau de Michael Hutter.

  • Le monde sans la connaissance

    Le monde sans la connaissance

    Les fornications collectives bannies de la moralité
    Depuis le péché originel heurtent la sensibilité.
    Cependant si la tentative du diable avait été évitée
    Ce seraient des scènes banales en toute généralité.

    Bien sûr, nous serions tous des bêtes qui pècheraient sans le savoir
    Comme le lion et le rat, comme le chat et la souris.
    Mais nous ferions toujours la fête en faisant notre vrai devoir :
    Celui que Dieu, ce scélérat, avait prévu comme plan pourri.

    Tableau de Michael Hutter.

  • Les jolies colonies de vacances russes

    Les jolies colonies de vacances russes

    C’était au temps où les garçons commençaient la reconnaissance
    De l’entraînement militaire pour leur devoir de patriote.
    Les secrets du cheval d’arçon et la gymnastique à outrance
    Transformaient tous ces volontaires en jeunes loups, soldats, pilotes.

    Après le lever de drapeau commencent les activités ;
    Apprendre à allumer un feu ou à sauver un camarade.
    Prendre les armes au dépôt, maîtriser la rapidité
    Le but de ce drôle de jeu ? Commencer tôt la mascarade !

    Ces joyeuses activités sont décrites ici : https:www.opnminded.com20170117originales-colonies-de-vacances-militaires-russie-camps-doctrine-armee-patriotisme-soldats.html .

    Tableau de Pyotr Konchalovsky.

  • Le fruit défendu

    Le fruit défendu

    Voyez dans les créneaux de noix, voyez plus qu’un cerveau de bois.
    Vous y verrez une matrice et ses amours reproductrices.
    Croquez dans le fruit défendu ; savourez-le, bien entendu
    Et goûtez-en toute l’extase qui mène jusqu’à l’ épectase.

    Tableau de Vladimir Kush.

  • Jour et nuit

    Jour et nuit

    Le jour s’incarne en Roméo et la nuit s’incarne en Juliette
    Lorsque les billes se jumellent et les cités s’interpénètrent.
    L’ombre cachée sous les préaux s’ouvre à la lumière douillette
    Et la pénombre s’entremêle aux premiers rayons aux fenêtres.

    Tableau de Sergey Nikolayevich Lukyanov.

  • Fond et surface

    Fond et surface

    Comme un monde dans un monde, en dessous de la surface,
    Je retourne aux origines dans le monde du silence.
    Les courants portent les ondes prisonnières de l’interface
    Entre l’espace androgyne et cette matrice immense.

    Photo de Elnaz Mansouri.

  • Même pas peur !

    Même pas peur !

    Finalement la grande roue qui emportera tout le monde
    Nous paraît comme un accident qui fait partie du quotidien.
    À cet effet, les grands gourous nous cachent ces pertes immondes
    Et grâce aux antioxydants, masques et vaccins, tout va très bien !

    Trompe-l’œil de Julian Beever.

  • Petit déjeuner habituel

    Petit déjeuner habituel

    Chaque fois qu’Alice est survoltée, qu’elle roule sa mère dans la farine,
    Répond « je n’sais pas » à son chat en mettant l’café dans l’quignon.
    Son cœur a dû virevolter plus de mille fois dans sa poitrine
    À cause de Boris et Natacha qui se dont crêpé le chignon.

    Illustration d’Aitch Heliana.

  • Very strange !

    Very strange !

    Il était un p’tit homme tout blanc, assis sur un trône écarlate,
    Qu’elle observait par sa lorgnette en se hissant sur les talons.
    Elle, elle pensait qu’il était troublant de voir ce bonhomme en savate
    Qui lui montrait ses coucougnettes par les plis de son pantalon.

    Illustration d’Aitch Heliana.

  • La tête en fête

    La tête en fête

    Votre corps contient votre tête, laquelle contient votre cerveau,
    Lequel contient plein de pensées et de soucis et de délices.
    Les yeux aussi sont à la fête dont les oreilles font le pivot
    Des confidences récompensées avec un gros bouquet de lys.

    Illustration d’Aitch Heliana.

  • Le fruit qui mûrit

    Le fruit qui mûrit

    Dans le top secret protégé par l’utérus confidentiel
    Vit le beau fruit de vos amours qui mûrit, il vous en répond.
    Quand il sera temps de propager le message providentiel
    De celle qui s’ouvrira au jour, de l’eau coulera sous les ponts.

    Illustration d’Aitch Heliana.

  • Le cheval qui sait tout

    Le cheval qui sait tout

    Cheval le dire à ton oreille qu’un garçon rêve de toi la nuit.
    Cheval le montrer à ton œil que son cœur pour toi bat très fort.
    Ce cheval m’a pas sa pareille pour découvrir l’amour qui luit.
    Alors faites-lui bon accueil car il est d’un bon réconfort.

    Illustration d’Aitch Heliana.

  • Katharine Wright

    Elle soutint et inspira les pionniers de l’aviation ;
    Ses frères Wright reconnaissaient son influence extravertie.
    Plus tard, elle leur suggérera la forme de l’embarcation
    D’une lime à ongle enchâssée dans une pince à linge sertie.

    Tant et si bien qu’elle en rêva emportée par l’aéroplane
    Bien installée dans la carlingue et trouva son vol merveilleux.
    Et dans ce songe, elle observa qu’elle pourrait faire du deltaplane
    En enlevant la pince à linge et en n’ayant pas froid aux yeux.

    Tableau de Didier Lourenco.

  • La Mère Médard

    La Mère Médard

    La Mère Médard, très peu connue seconde souvent son mari
    Mais si celui-ci n’est qu’un Saint, elle au contraire a de gros seins.
    C’est un’ jardinière reconnue et tout l’été devient marrie
    Contre les brasiers assassins qui perturbent ainsi ses desseins.

    Alors la nuit, elle se venge et envoie fortes pluies d’averses
    Des ruisseaux approvisionneurs pour faire grossir les torrents.
    Puis elle plonge dans la fange surtout les chemins de traverses
    Pour empêcher les randonneurs de faire des feux dévorants.

    Tableau de Diana Sudyka.

  • Trop tard !

    Trop tard !

    Si elle mange une cerise après l’amour, il est trop tard !
    C’est une mante religieuse qui doit, comme à l’accoutumée,
    Prendre un fruit qui lui favorise l’action de vous mordre le dard
    Et puis, de façon prodigieuse, entièrement vous consumer.

    Tableau de Malcolm T. Liepke.

  • Rassemblement de chasseurs

    Rassemblement de chasseurs

    Pourquoi les chasseurs se rassemblent-ils au cœur de la forêt ?
    Les cerfs comptent contrer l’offense grâce au manteau fourni par Diane.
    Les animaux restent ensemble cachés sous la robe perforée
    De mille cachettes de défense qui protège de manière idoine.

    Pierre et le loup et son grand-père font partie de la résistance
    Avec les oies et les canards pour la surveillance aérienne.
    Cette année, tout le monde espère mettre la pâtée la plus intense
    À tous ces chasseurs de cornards et leurs addictions vénériennes.

    Tableau de Diana Sudyka.

  • Les yeux de Morphée

    Les yeux de Morphée

    Lorsque Morphée vous tend ses lèvres à défaut de ses bras puissants
    Elle goûte votre appétence à la qualité du sommeil.
    J’l’ai embrassée de tant de fièvre d’un baiser profond et jouissant
    Que désormais, quand ça commence, elle met ses lunettes de soleil.

    « Lorsque nous dormons tous les deux, nos yeux doivent rester fermés ! »
    M’annonce-t-elle, maternelle, et me rendre amoureuse me nuit.
    « Quant aux lunettes, c’est hasardeux de s’biser, je dois l’affirmer
    Parce que mon repos éternel reste éblouit toute la nuit. »

    Tableau de Malcolm T. Liepke.

  • Mes nouveaux maîtres à penser

    Mes nouveaux maîtres à penser

    Depuis que je possède une tête d’oiseau après ma chute de quinze mètres,
    Mes ailes n’s’sont pas matérialisées d’une manière tragi-comique.
    Certes, j’ai perdu mon réseau mais j’ai trouvé mes nouveaux maîtres ;
    Une maîtresse idéalisée et Cherche-Midi, le chat Mystique.

    Illustration d’Aitch Heliana.

  • La liseuse de code barre

    La liseuse de code barre

    Elle sait lire entre les lignes et surtout entre les rayures
    Et plus vous lui cambrez le corps et plus elle voit clairement.
    Elle a commencé par les cygnes dont le cou fait belle courbure
    Mais le zèbre est toujours d’accord pour le meilleur éclairement.

    Tableau de Jahar Dasgupta.

  • La voix sans issue

    Voici l’histoire fantastique d’une sirène et deux poissons
    Qui voulaient briller au soleil pour une existence terrestre.
    Pour la sirène, c’est dramatique, elle perdit son don d’oraison ;
    Pour les poissons, c’est pas pareil, ils furent au menu d’ la Saint-Sylvestre.

    La sirène retrouva sa voix, elle avait simplement pris froid.
    Pour les poissons, on s’est trompé, on les a vite relâchés.
    Ils ont chacun repris la voie de la pleine mer avec effroi
    Ils ont le moral bien trempé et, finalement, restent cachés.

    Illustration de Laurel Burch.

  • La reine fantôme

    La reine fantôme

    La reine blanche a succombé sous les coups du vieux roi négro
    Mais son chien est resté fidèle et guette sa venue la nuit.
    Le fantôme vient le surplomber car il dort entre les carreaux
    Et lui tient longtemps la chandelle jusqu’aux douze coups de minuit.

    Tableau d’Alex Alemany.

  • Tricoteuse de mer

    Tricoteuse de mer

    Une vague à l’envers, une vague à l’endroit,
    Avec un peu d’écume et de brume marine,
    Un joli pull-over à remettre à son roi
    Sa Majesté Neptune aux écailles azurine.

    Une vague tressée, une vague en crochet
    Les aiguilles tricotent sous les mains qui tremblotent.
    Il faudrait se presser, il faudrait s’accrocher !
    Elle en a les chochottes et fait dans sa culotte.

    Une vague à l’envers, une vague à l’endroit,
    Elle est professionnelle, tout ira bien pour elle.
    Ce Neptune pervers, certes un peu maladroit,
    Laissa l’exceptionnelle marge à la demoiselle.

    Tableau d’Alex Alemany.

  • Raccommodeuse de mer

    Raccommodeuse de mer

    Que fait donc la raccommodeuse und fois terminé ses filets ?
    Pardi ! Elle rentre à la maison pour se reposer dans sa chambre.
    Mais la mer se fait demandeuse car sa marée s’est effilée
    Après les écueils de saison qui se répandent en novembre.

    Tableau d’Alex Alemany.

  • Le loup est mort ce soir

    Le loup est mort ce soir

    Dans la jungle toute en plastique, le loup est mort, vive le loup !
    Fou de rage de ce carnage, le loup est mort, vive le loup !
    Parmi les arbres synthétiques, le loup est mort, vive le loup !
    Il a perdu son apanage, le loup est mort, vive le loup !

    Les beaux dégâts chez les bergers avaient mis sa tête à l’affiche.
    Les coups fourrés dans les fourrés ne seront plus la loi du plus fort.
    L’homme humilié a gambergé et coupé la forêt en friche,
    Remplacée d’une échauffourée de nylon et de photophores.

    Tableau de Martin Wittfooth.

  • L’angelle décriée

    L’angelle décriée

    Dès que l’ange déploya ses ailes, on n’entendit que le silence
    Puis, la rumeur scandalisée par ce qu’un ange ne pouvait avoir.
    Ces mamelles autour des aisselles, ces nichons nus, quelle insolence !
    Et la pauvre Sainte-Élysée s’enfuir et manquer son devoir.

    Tableau d’Omar Ortiz pour réparer ma censure du 11.02.2020.

  • Bienvenue aux générations futures

    Bienvenue aux générations futures

    Lorsque l’hiver a enseveli, toute trace de civilisation,
    Lors, ls génération suivante fut assez prise au dépourvu.
    Tous ces morceaux de dégueulis, plastiques en putréfactions.
    Comment une race pensante a pu polluer à perte de vue ?

    Tableau de Martin Wittfooth.

  • Service de nuit – 2

    Service de nuit - 2

    Si le service est réussi et les fleurettes aphrodisiaques,
    Je replonge dans le dernier rêve avec un cachet d’aspirine.
    Sur une musique de Debussy, une berceuse paradisiaque,
    Je fais dans le songe une trêve sous la nuit d’été bleu-marine.

    Tableau de Mark Ryden.

  • Service de nuit – 1

    Service de nuit - 1

    Quand je me réveille à quatre heures, j’appelle le service de nuit
    Et je commande un bouquet d’ fleurs pour le manger en solitaire.
    On raconte que Jack l’Éventreur, lorsqu’il avait des insomnies,
    S’en allait bouffer, à Honfleur, ses fleuristes affinitaires.

    Tableau d’Alexandra Levasseur.

  • Partie en fumée

    Partie en fumée

    On m’a dit « S’il fallait fumer, Dieu aurait placé sur la tête
    Une sorte de cheminée avec un foyer dans le cœur ! »
    On a trop vite résumé et un peu trop sabré l’enquête
    Car notre planète est minée et se consume à contrecœur.

    Tableau de Johanna Goodman.

  • L’œil magique

    L’œil magique

    Afin d’augmenter la lumière autour de l’œil gauche du cœur,
    Elle avait, autour de l’orbite, dessiné un cercle magique.
    L’œil droit gardera la première version d’un soleil sans rancœur
    Afin d’en voir sa mort subite lors de son coucher léthargique.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le cadeau

    Le cadeau

    Si ça s’trouve, je suis un cadeau ou juste un dessert commandé
    Et tout l’univers avec moi ferait partie d’une surprise.
    Au restaurant Eldorado, Dieu aurait simplement demandé :
    « Servez-moi un café viennois afin qu’ je m’en métaphorise ! »

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • La femme-lune

    La femme-lune

    Quand votre femme devient lune, nul n’en voit sa fesse cachée
    Car elle ne montre que son visage penché vers son propre quartier.
    Saisissez la chance opportune de lui parler, l’air détaché,
    Les yeux dans les yeux puis, courage, elle ne va pas vous châtier.

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • Con qui roule ?

    Con qui roule ?

    N’est pas forcément « con qui roule » celui qui fonce en solitaire
    Dans une abstraction intégrale de ce qui vit autour de lui
    Même si ses pensées s’enroulent comme un besoin parasitaire
    D’un cercle vicieux cérébral pour se libérer de l’ennui.

    Tableau d’Alice Wellinger.

  • Con qui marche ?

    Con qui marche ?

    N’est pas forcément « con qui marche » celle qui va dans la nature
    Pour y retrouver ses racines et ses cousins de la forêt.
    Sauf si le téléphone en marche la transforme en caricature
    D’une contenance assassine envers la Terre toute éplorée.

    Tableau d’Alice Wellinger.

  • Sexchanges

    Sexchanges

    Avoir les mêmes avantages lui serait assez réducteur
    Car la femme en a davantage que son homologue abducteur.
    Bien sûr, la beauté de la force demeure bien vite en avant
    Sauf si le mâle ne s’efforce de n’en faire qu’un muscle savant.

    Tableau d’Alice Wellinger.

  • L’émancipation

    L’émancipation

    Avec l’histoire de la pomme de connaissance et du progrès,
    Le serpent enferma la femme dans le foyer de sa maison.
    Elle y éleva tous ses hommes au quotidien, bon gré mal gré,
    Jusqu’à ce qu’elle trouve infâme que le mâle ait toujours raison ?

    Tableau d’Alice Wellinger.

  • La femme dans la tête de l’homme

    La femme dans la tête de l’homme

    La femme serait-elle égarée parmi les fantasmes de l’homme ?
    Peut-être connaît-elle le chemin pour arriver à le semer ?
    Parmi les rêves bigarrés qu’il déploiera durant un somme,
    Madame pourrait mettre la main là où se cache le verbe aimer.

    Tableau d’Alice Wellinger.

  • Méfions-nous du loup !

    Méfions-nous du loup !

    On aime bien glisser le loup parmi les brebis égarées
    Pour semer le doute et la peur chez les filles qui vont danser.
    Car ceux qui ont les pieds jaloux cherchent toujours à séparer
    Les gens à voile et à vapeur avec quelques arrières pensées.

    Illustration de Sarah Young.

  • La Nuit Renarde

    La Nuit Renarde

    Un’ fois par an, la Nuit Renarde attire les belles rouquines
    Qui se transforment pour l’occasion en lycanthropes aux grandes robes.
    Les malheureux qui s’y hasardent seront violés par ces coquines
    Dont la queue avec précision leur injectera plein de microbes.

    Tableau de Sarah Young.

  • Le goût du sexe

    Le goût du sexe

    Au paradis, on est gavé d’amour et de belles attentions
    Pourtant l’enfer serait pavé de ses meilleures intentions.
    Comme si les beaux sentiments suscitent la montée des enchères
    Tandis qu’on met le châtiment sur le sexe et le goût de chair.

    Tableau de Michael Cheval.

  • Les Parques beaux

    Les Parques beaux

    Lequel décide des deux frères de la tragédie du bateau ?
    Sera-ce une erreur humaine ou la technologie en faute ?
    L’un choisit la mort téméraire et l’autre se prendra un râteau.
    Quoi qu’il en soit cette semaine, éclatez-vous entre les côtes !

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • La mère de Percevan

    La mère de Percevan

    En jouant à colin-maillard, elle serait tombée enceinte.
    C’est du moins ce qu’elle prétend, la robe ouverte aux quatre vents.
    Ce doit être un sacré gaillard celui qui réussi cette feinte
    Et sûrement l’enfant qu’elle attend sera appelé Percevan.

    Tableau de Lisa Wright.

  • Poupée mécanique

    Poupée mécanique

    J’aimais ces poupées mécaniques qui jouaient dans les boîtes à musique
    En surgissant tel un ressort et pivotant sur sa chaussure.
    Ici, en Suisse alémanique, nous avons même une clinique
    Qui solde après les réassorts des modèles grandeurs nature.

    Photo de Matthieu Miller.

  • Tête brûlée

    Tête brûlée

    Hier, mes pensées m’ont brulé la cervelle à trop réfléchir
    Et la morsure irréversible s’attise lorsque je respire.
    Aujourd’hui, des yeux cérulés ont fait d’amour mon cœur fléchir
    Pour un garçon irrésistible tout feu, tout flamme et même pire.

    « cérulé » : bleu azur.

    Photo « Red hot » de Nick Levesque.

  • Les rouleaux

    Les rouleaux

    « S’étend la vague déferlante pas en largeur mais en longueur ! »
    Ordonnent les nymphes des rivières pour se baigner dans les rouleaux.
    Milliers de gouttes déperlantes dans la quiétude et la langueur
    Tandis qu’un pêcheur à l’arrière observe parmi les bouleaux.

    Tableau de Rafal Olbinski.