Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Question de revenus

    Question de revenus

    J’avais trouvé l’affaire louche, elle tournait l’ dos dans sa vitrine ;
    Évidemment, elle était nue et je n’étais pas prévenu.
    Quand elle m’a vu, un peu farouche, elle dissimula sa poitrine
    Mais finalement j’ai obtenu son impôt sur les revenus.

    Photo de Shibina Nadegda.

  • Pas gai, le chien du boucher

    Pas gai, le chien du boucher

    Originaire d’Allemagne, où il y gardait les troupeaux,
    Le Rottweiler montait la garde devant la boutique du boucher.
    Je ne sais si c’était le bagne de défendre ainsi l’entrepôt ;
    À la façon qu’il me regarde, il ne fera de moi qu’une bouchée.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Chien à Venise

    Chien à Venise

    Trouve-t-on des chiens à Venise et comment les promène-t-on ?
    Font-ils un petit tour en gondole ? Mais dans ce cas, j’ai des lacunes.
    Sans doute qu’on leur colonise un genre de parcours piéton…
    Quoi qu’il en soit, ce n’est pas drôle d’avoir un chien dans la lagune.

    Photo de Steve McCurry.

  • Déformatage

    Déformatage

    Peindre ou écrire me transforme et mon esprit se fond dans l’œuvre.
    Après je deviens une partie de ma propre imagination.
    Je crois que chacun prend la forme de ses pensées, de ses manœuvres
    Et retire en contrepartie le fruit de son automation.

    Tableau d’Erik Johansson.

  • La passagère

    La passagère

    Le train devint un long serpent qui sillonnait dans la nuit sombre ;
    J’y suis monté portant un masque puisque la loi m’y obligeait.
    Une passagère en extirpant une rose de la pénombre
    Vêtue d’une tenue fantasque vers la sortie se dirigeait.

    Du coup, je suis redescendu, intrigué par l’apparition ;
    Du serpent, c’ qui allait s’ensuivre ne me laissait aucun remords.
    Mais la fille m’a défendu avec certaine irritation
    De continuer à la suivre car elle personnifiait la Mort.

    Tableau de Leonor Fini.

  • Faites comme moi, imaginez !

    Faites comme moi, imaginez !

    Optez-vous pour « Être en vacances » ou plutôt « Partir en vacances » ?
    « Partir » implique le voyage mais « partir » c’est mourir un peu.
    « Être » a une certaine élégance et ne manque pas d’éloquence.
    Moi, j’ai choisi le bidouillage avec mes Reflets-Vers pulpeux.

    Photo d’Anil Saxena.

  • L’origine de tous les contes

    L’origine de tous les contes

    À l’origine de tous les contes, il existait bien un château
    Avec des reines et des princesses, des loups et tout le saint-frusquin.
    D’où est-ce que cela remonte ? Ce ne sera pas du gâteau
    Pour remonter, je le confesse, à la genèse du bouquin.

    Tableau de Andrew Ferez sur https:volshebnayakofeinya.blogspot.com202004andrew-ferez-andrej-ferez-illyustrator-fantast.html .

  • Vers un monde de travers

    Vers un monde de travers

    « Hou Hou ! » sonnent les cloches. « Ding Dong ! » hurle le loup.
    Aujourd’hui tout va de travers et les rôles sont intervertis.
    Les flics vont vous faire les poches, moines et nonnes seront jaloux
    Et les politiciens pervers mais là, nous étions avertis.

    Tableau de Andrew Ferez sur https:volshebnayakofeinya.blogspot.com202004andrew-ferez-andrej-ferez-illyustrator-fantast.html .

  • Les filles à fleurs floues

    Lorsque je les croise en chemin, les filles à fleurs paraissent floues.
    Je ne sais si ça vient des fleurs ou des odeurs qu’elles exhalent
    Je louche à chaque examen qui sont de plus en plus chelous
    Et j’en ai même les yeux en pleurs par leur vision paradoxale.

    Je me suis approché de près et cela nous a intimidés.
    J’ai dû bafouiller un moment ; elles m’ont regardé bizarrement.
    Tant pis si je l’ai fait exprès mais maintenant c’est décidé ;
    Je serai peut-être un fol amant mais d’amour flou dérisoirement

    Tableaux de Vincent Xeus.

  • Le cas du chat matelot

    Le cas du chat matelot

    Bien que les chats n’aiment pas l’eau, je connais un chat matelot ;
    Le matou d’un vieux capitaine qu’il a connu en quarantaine.
    Et bien qu’il soit un peu voleur, il est surtout batifoleur
    Mais à part ça, ce scélérat est doué pour chasser les rats.

    Tableau de Vladimir Rumyantsev.

  • Longtemps après la fin du monde

    Longtemps après la fin du monde

    Bien après la disparition de l’humanité tout entière,
    On retrouve encore des vestiges de leurs tours de verre et d’acier.
    Bien que ces tristes apparitions servent aux oiseaux de barbotière,
    Cela nous donne le vertige quant aux constructions disgraciées.

    Illustration de Nicole Gustafsson.

  • Les chevaux de bois

    Les chevaux de bois

    Il se complote, il se murmure les vagues d’une rébellion,
    Parmi les manèges de France, spectaculairement fournie.
    Les chevaux parés de rayures veulent que nous les dételions
    Des continuelles souffrances qu’occasionnent tous leurs tournis.

    Tableau de Jeanne Saint Chéron.

  • Juste avant la fin de monde

    Juste avant la fin de monde

    Nous vivions très heureux dans nos maisons de verre ;
    Nous pouvions accéder à mille activités.
    Mais nous étions peureux, nous craignions que la guerre
    N’y fasse succéder mille calamités.

    Heureusement pour nous, on nous a vaccinés
    Contre toutes les craintes en bons petits dévots
    Qui vivent à genoux, du sol déracinés,
    Libérés de l’étreinte de leurs petits cerveaux.

    Illustration d’Andrea de Santis.

  • Vacances in situ

    Vacances in situ

    On croit connaître l’extérieur en multipliant ses voyages.
    Il m’en demeure que l’intérieur recèle bien plus de maillages.
    Et plus j’explore mes couloirs qui se dévoilent l’un après l’autre
    Plus il grandit sans le vouloir …

    … mais sans jamais percer le vôtre.
    … peut-être un jour percer le vôtre.
    … jusqu’à ce qu’il devienne le nôtre.

    Illustration d’Andrea de Santis.

  • Lune ou Soleil ?

    Lune ou Soleil ?

    Si la mécanique céleste qui gère l’orbite de la Terre,
    La fait tourner sur elle-même autour du Soleil et son feu,
    Je peux imaginer les gestes qu’accomplirait en solitaire
    La fille de Dieu, sans problème, puisque ce ne serait qu’un jeu.

    Illustration de Nicole Altenhoff.

  • Étoiles d’amour

    Étoiles d’amour

    Il l’a enveloppée dans un drap de la nuit d’une pluie d’étoiles
    Et l’a chauffé par le soleil qui battait au fond de son cœur.
    Puis il l’a serrée dans ses bras en lui confectionnant un voile
    Afin de guetter son réveil et qu’elle verrait son vainqueur.

    Tableau de Dorina Costras.

  • Les doigts longs

    D’après mes signes astrologiques, je suis patient et obstiné ;
    Peut-être un tantinet trop lent mais réfléchi dans le détail.
    Mais alors en toute logique, j’ai le pouvoir inopiné
    De prolonger l’équivalent de quatre doigts en éventail !

    Illustration de Miles Johnston.

  • Ma dernière vision

    Ma dernière vision

    Voici la dernière vision que j’ai captée juste avant-hier
    Mais je ne dormais pas vraiment sans être pour autant éveillé.
    Serais-je entré en collision avec un monde d’anti-matière ?
    Quoi qu’il en soit, juste un moment, je fus assez émerveillé.

    Tableau de Miles Johnston.

  • À contre courant

    J’ai pris une autre direction depuis le jour de ma naissance ;
    Au début je pensais bizarre que les autres se dirigent ailleurs.
    Je pourrais faire une correction dans mes intimes connaissances
    Mais à quoi bon tout ce bazar ? Je suis peut-être pinailleur…

    Tableau de Miles Johnston.

  • Ma véritable nature

    Ma véritable nature

    Les yeux, ces organes précieux, m’apportent ma vision du monde
    Mais à quoi ressemblerait-il vu par d’autres humanoïdes ?
    Mon corps serait-il facétieux selon ma nature profonde
    S’il était, de façon subtile, capté par un regard cristalloïde ?

    Comme un champignon sur la tête, mon cerveau serait vénéneux,
    Mon cœur battrait entre les algues de mon océan pulmonaire,
    Mon sang sèmerait la tempête jusque dans ses corps caverneux
    Et l’abdomen ferait des vagues déferlantes et embryonnaires.

    Illustration de Miles Johnston.

  • Détente

    Détente

    Afin de rendre tout l’honneur à ses plus précieux alliés
    Qui lui ont permis de danser et de s’en montrer compétante,
    Elle les hisse avec bonheur et les orteils bien déliés
    Puis, reste nue, récompensée dans la savoureuse détente.

    Tableau de Seth Couture.

  • Après l’étoile

    Après l’étoile

    La ballerine a concouru, la ballerine a remporté
    Le concours de danseuse étoile, seule et avec son cavalier.
    Elle pense au chemin parcouru, au bonheur qui l’a transportée
    Tandis que ses pieds lui dévoilent qu’ils sont ses meilleurs alliés.

    Portrait de Svetlana par Seth Couture.

  • L’idée en or

    Ne cherchez plus l’idée en or, elle est déjà à l’horizon.
    Courez aussi vite que possible, jamais ne la rattraperez.
    J’en vois souvent lorsque je dors franchir les murs de ma prison
    Et s’en évader, impassible, sans jamais paraître apeurée.

    La suivre demande l’effort d’abandonner tous ses soucis,
    Se déshabiller des coutumes et de toute l’éducation.
    Courir tout nu me rend plus fort et mon esprit se radoucit !
    Si vous me voyez sans costume, c’est que je suis une abstraction.

    Tableau de Clarence Coles Phillips.

  • Les tartans

    Les tartans

    Le tartan serait un langage
    Qui identifie sa tribu,
    Le tartan serait un hommage,
    Une distinction, un tribut.

    J’aime les femmes à carreaux blancs,
    Rouges et noirs, bleu ou indigo ;
    Les femmes qui ne font pas semblant
    De recouvrir leurs libidos.

    J’aime les hommes qui s’habillent
    Et qui osent, sans jeu de dupe,
    Laisser leurs bijoux de famille
    Libres et à l’aise sous la jupe.

    J’aime beaucoup les écossais,
    Leurs whiskies blended ou pure malt
    Qui donne une voix de fausset
    Que l’excès de boisson exalte.

    Tableau de Clarence Coles Phillips.

  • Mon futur existentiel

    Mon futur existentiel

    Lorsque j’ai voulu déchirer cette existence de papier,
    Moi aussi, j’ai senti craquer le genre humain superficiel.
    Une seule personne m’a désiré sans m’attirer dans un guêpier,
    Et sans vouloir me matraquer : c’est mon futur existentiel.

    Photo de Mariola Glajcar.

  • Quand l’histoire se dérobe

    Quand l’histoire se dérobe

    Il est des tissus de mensonges qui ne font pas les belles robes
    Même si on s’habille chez Flaubert, Apollinaire ou Baudelaire.
    D’ailleurs plus l’histoire s’allonge et plus le support se dérobe.
    Lisez plutôt mes Reflets-Vers ou vous aurez le cul à l’air.

    Photo de Mariola Glajcar.

  • Les pensées frivoles

    Les pensées frivoles

    Puisque la parole s’envole et que l’écrit reste plaqué,
    Je dois savoir ce que je lis, collé sur le mur de ma vie.
    Quant aux pensées un peu frivoles, celles-ci ont bivouaqué
    Depuis longtemps dans la folie avec tous ceux qui m’ont suivi.

    Photo de Mariola Glajcar.

  • La forêt équinoxiale

    C’est la saison paradoxale où la vie ne meurt mais s’endort ;
    Les jours raccourcissent leurs heures et les nuits tombent un peu plus vite.
    Dans la forêt équinoxiale, les végétaux se couvrent d’or
    Et sous l’automne catalyseur, le fantastique nous invite.

    Tableau de Jacek Yerka.

  • Fleur de vigne

    Fleur de vigne

    Elle buvait son petit vin blanc tous les midis au restaurant
    Et pour le soir, plutôt du rouge. Quel doux breuvage serait plus digne ?
    Parfois, par son regard troublant, elle prenait l’air subodorant
    D’aimer voir son monde qui bouge autour d’une jeune fleur de vigne.

    Tableau de Viktoria Prischedko.

  • Nénuphars des villes

    Nénuphars des villes

    Les nénuphars des villes se sont civilisés
    Et quitté les couleurs de leurs ancêtres verts,
    Ce vert un peu servile, pas assez irisé,
    Tandis que la douleur fait naître un Reflet-Vers.

    Nénuphar des campagnes et nénuphar des villes
    Ne se rassemblent plus dans les mares rituelles.
    L’évolution y gagne une nature civile
    Qu’à Dieu n’ait point déplu mais moins spirituelle.

    Tableau de Viktoria Prischedko.

  • Fleur-de-Lys

    Fleur-de-Lys

    Sa peau satinée toute blanche m’évoquait une fleur de lys
    Et ainsi je la prénommais, cela la faisait toujours rire.
    Elle effectuait sur les planches du cabaret avec délices
    Un strip-tease de grande renommée et qui faisait, son corps, fleurir.

    Tableau de Viktoria Prischedko.

  • Protection

    Protection

    Les chasseurs protègent la nature, les animaux sont une imposture ;
    Les flics protègent les civils à coup de matraque et de fusil ;
    L’armée protège le pays mais nos maisons sont envahies ;
    La loi protège les familles et les impôts les écharpillent.

    Tableau d’Alexander Jansson.

  • Le poids de la télé

    Le poids de la télé

    La pression télé médiatique exerce une dépression nerveuse
    Et chaque nouvelle annoncée rend le monde plus imparfait.
    Malgré les séries thématiques et les émissions sirupeuses,
    Je crois que je vais renoncer à la vie au plus-que-parfait.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La nature mignonnette

    La nature mignonnette

    Comme Monet, je suis miro, comme Degas, je suis bigleux
    Et quand je vais dans la nature, j’enlève souvent mes lunettes.
    Les arbres deviennent vitraux, tous les oiseaux virent au bleu
    Je n’ai plus besoin de monture pour voir la forêt mignonnette.

    Tableau de Kent R. Wallis.

  • Les pieds dans l’eau

    Les pieds dans l’eau

    Je l’ai croisée dans la rivière et elle m’offrit un poisson
    Comme pour payer mon offrande que je lui avais consacrée.
    Elle habitait près des rizières chez le distributeur de boisson
    Mais avant qu’ je le lui demande, elle m’a révélé son secret.

    Depuis sa mère et sa grand-mère et toutes les femmes de sa lignée,
    Elles ont le pouvoir de capter l’énergie des lépidoptères.
    Mais ce pouvoir reste éphémère ; quelques heures lui sont assignées
    Puis, elles doivent recontacter les papillons affinitaires.

    Tableau de Hu Jun Di sur https:www.livemaster.rutopic2219107-zavorazhivayuschie-kartiny-kitajskogo-hudozhnika-hu-jun-di .

  • Dans le lit de la rivière

    Dans le lit de la rivière

    Bien qu’elle ne fut pas sirène, les poissons y contribuaient
    Par leur chair qu’ils sacrifiaient aux femmes qui savaient voler.
    Alors elle plongeait sereine tandis qu’ils lui distribuaient
    Des bulles opacifiées qu’ils envoyaient à la volée.

    Elle remonta une heure après, je n’avais pas changé de place.
    Je l’ai invitée à dîner car je partais le lendemain.
    Elle accepta, fit ses apprêts et nous gagnâmes un palace
    Autour d’un repas raffiné puis, pour finir par un baisemain.

    Tableau de Hu Jun Di sur https:www.livemaster.rutopic2219107-zavorazhivayuschie-kartiny-kitajskogo-hudozhnika-hu-jun-di .

  • Comme un oiseau sur la branche

    Comme un oiseau sur la branche

    J’ai revu ma fille-papillon le lendemain, dans la forêt.
    Elle dormait profondément, je m’ suis approché sans un bruit.
    Elle flottait dans son roupillon dans une vague vert-doré
    Je m’éloignais confusément en allant cueillir quelques fruits.

    J’ai déposé une corbeille au pied de l’arbre-literie ;
    Elle dormait paisiblement, sans présence du papillon.
    Juste une dizaine d’abeilles qui veillaient par galanterie
    Et par devoir, plausiblement, j’ai regagné mon pavillon.

    Tableau de Hu Jun Di sur https:www.livemaster.rutopic2219107-zavorazhivayuschie-kartiny-kitajskogo-hudozhnika-hu-jun-di .

  • La femme-papillon

    La femme-papillon

    Je ne croyais pas aux légendes à propos des femmes-papillons
    Maintenant je sais qu’elles existent ; du moins, j’en ai observé une.
    C’était en Nouvelle-Zélande, j’avais loué un pavillon
    Et j’avais trouvé fantaisistes des lumières sur la lagune.

    J’ai vu un grand lépidoptère qui scintillait de mille feux
    Accompagné d’une jouvencelle qui voletait à petits bonds,
    Un mètre au-dessus de la terre, le vent soulevait ses cheveux.
    J’ai assisté au carrousel puis, ils sont partis, pudibonds.

    Tableau de Hu Jun Di sur https:www.livemaster.rutopic2219107-zavorazhivayuschie-kartiny-kitajskogo-hudozhnika-hu-jun-di .

  • La parole des morts

    Dans la clairière aux arbres morts, une fleur pousse sur les souches
    À l’aide de l’oiseau messager, les mémoires sont révélées.
    Car la forêt a ses remords et les exprime par la bouche
    Du pavillon aménagé pour amplifier ses mots hélés.

    Approchez-vous tout doucement et attendez tout simplement.
    Il faut d’abord apprivoiser l’oiseau avant de pavoiser.
    Ne bougez plus et écoutez ; les premiers mots vont s’égoutter
    De la corolle toute tremblante de conter l’histoire accablante.

    Tableaux de Vladimir Kush.

  • Fin de vie

    Fin de vie

    Avant de s’éteindre et la vie, elle brille de sa dernière flamme
    Avant la chute dans les ténèbres où son sort sera consumé.
    Toute sa substance est ravie par la combustion de son âme
    Même son éloge funèbre se terminera en fumée.

    Tableau de Vladimir Kush.

  • Signal d’alarme

    Signal d’alarme

    Elle n’attendait plus qu’une alerte avant qu’éclate le volcan.
    L’éruption semblait imminente mais elle guettait quelque chose.
    Ce fut cette attitude inerte qu’avaient les animaux suffocants
    Qui fut pour elle déterminante pour découvrir le pot-aux-roses.

    Tableau de Katsuya Terada.

  • Douleur et silence

    Douleur et silence

    On n’a jamais représenté ni la douleur ni le silence
    Pourtant les deux ont un effet assez cruel sur le moral.
    La douleur m’a souvent hanté, comme messagère d’insolence,
    Et son silence m’a stupéfait sans la moindre réponse orale.

    Tableau de Henri Martin.

  • L’ange des contentieux

    L’ange des contentieux

    Un ange passe quand le temps est à l’orage des démons
    Qui nous menacent d’une averse de mauvaises nouvelles des cieux.
    Alors, en se précipitant à travers les vallées et les monts,
    L’ange prend les chemins de traverse pour apaiser le contentieux.

    Tableau de Henri Martin.

  • L’autre chaperon rouge

    L’autre chaperon rouge

    Les contes de Grimm et de Perrault n’offrent pas la même version
    Concernant le Chaperon Rouge, surtout la fin avec le loup.
    Le loup n’étant pas le héros, il a l’histoire en aversion
    Son propre témoignage bouge selon s’il est ou non jaloux.

    Tableau de Henri Martin.

  • Sous la canopée

    Sous la canopée

    Elle vivait de pharmacopée qu’elle échangeait dans les villages,
    Protégée par une panthère qui ne laissait personne approcher.
    Elle regagnait la canopée complètement en décalage
    Avec l’évolution austère du monde qui l’effarouchait.

    Tableau de Hu Jun Di sur https:www.livemaster.rutopic2219107-zavorazhivayuschie-kartiny-kitajskogo-hudozhnika-hu-jun-di .

  • L’élixir extraordinaire

    L’élixir extraordinaire

    Elle cueillait les fleurs de lumière dont elle extrayait le pistil
    Et les étamines rouge sang comme du safran sanguinaire.
    Puis elle regagnait sa chaumière que les indiens pensaient hostile
    Et préparait l’iridescent élixir extraordinaire.

    Tableau de Hu Jun Di sur https:www.livemaster.rutopic2219107-zavorazhivayuschie-kartiny-kitajskogo-hudozhnika-hu-jun-di .

  • Sous les feux de la rampe

    Sous les feux de la rampe

    Le médecin ne comprend rien à mon problème de courbature
    Dont je souffre lors de mon réveil accompagné de nombreuses crampes.
    Je fais des rêves aériens et je parcours dans la nature
    Mille cabrioles sous le soleil comme sous les feux de la rampe.

    Tableau de Rob Gonsalves sur http:www.topito.comtop-illusion-optique-rob-gonsalves-mal-tete .

  • Châteaux à construire soi-même

    Châteaux à construire soi-même

    J’ai commencé la collection des demeures à construire soi-même
    Expédiée par correspondance depuis les Châteaux de la Loire.
    J’ai étudié sa conception, assemblée au fil des semaines
    Et ce soir, si j’ai de la chance, je pose les plaques de moire.

    Tableau de Rob Gonsalves sur http:moroccan.eklablog.compeintre-illusioniste-rob-gonsalves-3-c19202129 .

  • En raccompagnant la grande ourse

    En raccompagnant la grande ourse

    Je suis encore rentré tard, j’ai raccompagné la grande ourse
    Qui avait encore raté son car à cause de la petite ourse.
    La Voie Lactée était bloquée par les comètes en vacances
    Et l’univers overclocké par toutes les étoiles en transe.

    Illustration de Maginel Wright Enright Barney.

  • L’arbre au crochet

    L’arbre au crochet

    L’hiver prochain serait précoce et rigoureux à pierre fendre !
    Les arbres, de peur qu’il s’aggrave, ont fait une commande spéciale
    Qui ne gratte pas leur écorce et les aideront à se défendre
    Contre les amoureux qui gravent des cœurs avec leurs initiales.

    Photo de Michael Kappel.