Catégorie : Poésie du dimanche

  • Coiffures lumineuses

    Les créateurs pourraient aller ailleurs, sans tambour ni trompette,
    Se rhabiller quand sonne l’heure des vrais changements de saison.
    Car on s’sait qui s’est installé, tranquille aux commandes des tempêtes,
    Pour relâcher autant de leurres dans la nature sans raison.

    La nuit tous les cheveux sont gris que les songes mettent en couleurs
    Avec des fleurs d’intensité variable selon les rêves.
    Parfois si le temps s’est aigri, ils laissent place aux cauchemars
    Avec des peurs d’immensité fort heureusement assez brève.

    Vers minuit sous la pleine Lune, les racines se développent
    Créant une miscellanée de flammèche et mèches emmêlées.
    Et si la nuit est opportune, de petits reflets interlopes
    En feux follets instantanés brilleront d’un ciel constellé.

    Déesse sage, Dame Minerve, reste maîtresse de nos tresses,
    En aval des queues de cheval et en amont des beaux chignons.
    Que le cuir chevelu s’innerve, les cheveux soient moins en détresse
    Et que le culte minerval nous fasse paraître plus mignons.

    Tableaux de Hayk Shalunts.

  • Coiffures de saison

    L’hiver est doux comme un printemps qui retient encore ses flocons,
    Les perce-neiges ne savent plus s’il faut percer ou s’ignorer
    Et les coiffures en font autant en retombant sur les balcons
    Des poitrines qui ont tant plu que les saints les ont honorés.

    Le printemps cuit comme un été qui rôtit sous la canicule,
    Les coquelicots hésitent encore à s’ouvrir ou se refermer
    Et les coiffures viennent téter l’humidité qui s’accumule
    Entre les replis sur le corps gorgés de sueur renfermée.

    L’été pluvieux comme un automne qui se mélange les couleurs,
    Les feuilles se tâtent pour tomber ou pour rester sous les feuillages
    Et les coiffures monotones frisent sous l’effet d’enrouleurs
    Tout autour des mèches bombées par cet humide maquillage.

    L’automne est froid comme un hiver qui s’annonce un peu trop précoce,
    Les champignons sous leurs bonnets de nuit ensemble se regardent,
    Cheveux, chignons les plus divers, tresses et nattes se cabossent
    Et les coiffeurs sont abonnés à une mode d’avant-garde.

    Tableaux de Hayk Shalunts.

  • Le songe d’une nuit d’automne

    Le songe d’une nuit d’automne

    Cette année, l’automne est perplexe ; l’été n’a même pas résisté.
    D’habitude il revendiquait son été indien dévolu.
    Il s’en est allé sans complexe, sans même essayer d’insister
    Ni faire un geste qui indiquait que son temps était révolu.

    L’automne ayant toute la nuit, elle prépare le terrain.
    Elle rêve, songe et imagine comment rattraper le marasme
    Car elle a vu ce qui l’ennuie : L’été qui était son parrain
    S’est même montré misogyne envers Gaïa avec sarcasme.

    En ce qui concerne les troupes, pluies et tempêtes sont au top
    Mais le Soleil très affaibli et la Lune en monochromie.
    Il va falloir faire des groupes pour conserver au biotope
    Ce qui était préétabli mais qui lui semble compromis.

    Tableau d’Armelle Colombier sur https:www.artmajeur.comarmellecolombierfr?view=grid&epik=dj0yJnU9NXlURWVjLTlDNWpqNDVUY3J5RFRVUjVQWHRoX09keFgmcD0wJm49Zk5mdklMRHBnYzZvZzdpeVIwLVhVdyZ0PUFBQUFBR2JqNzQ4 .

  • La passation de pouvoir

    La passation de pouvoir

    Bien que personne ne l’ait élue, l’automne va prendre le pouvoir ;
    L’été dissout son ministère de la chaleur pour une année.
    Quand tu seras partie, salue le printemps qu’on n’a pas su voir
    Et dont l’effet reste un mystère dont il ne s’est pas pavané !

    Pour le costume de fonction, pas de changement à prévoir ;
    Si l’été s’habillait de gris, l’automne suit la tradition.
    Lorsque se fera la jonction, sans doute qu’on verra pleuvoir
    Tous ceux qui regrettent, aigris, cette saison de transition.

    De transition car c’est un fait, l’été était un imposteur ;
    Une saison parachutée par des dieux fourbes et méchants.
    La décision a pris effet dès qu’on a mis au composteur
    Les semences crapahutées qui se sont pourries dans les champs.

    Tableau de Daria Endresen sur https:scene360.comart102404daria-endresen .

  • L’esprit en escalier

    Toute la vie que l’œil perçoit descend l’escalier des mémoires
    Et en remontent des problèmes non résolus dans chaque rêve.
    L’ennui auquel le cœur sursoit et qu’il enferme dans ses armoires
    Revient la nuit dans l’âme blême qui s’y replongera sans trêve.

    La tour de la moelle épinière s’apparente à la vis sans fin
    Qui pousse les coups de pieds reçus vers l’esprit qui tarde à apprendre.
    Les maux dans cette pépinière progresseront jusqu’aux confins
    Tant que je n’aurai le dessus sur ce qui est dur à comprendre.

    Quand je montais chez mon psychiatre l’escalier en colimaçon,
    J’avais cette vue imprimée d’un développement encenseur.
    Malgré mes obstacles opiniâtres qui finissent en queue de poisson,
    Je laisse mon cœur s’exprimer en utilisant l’ascenseur.

    Photos de Sergio Feldmann.

  • Réécrivons l’histoire

    Les soviétiques nous ont montré comment réécrire l’histoire,
    Comment effacer d’un cliché un personnage indésirable.
    Dans les romans sont démontrées les mêmes idées rédhibitoires
    Envers la mémoire affichée dans les ouvrages vulnérables.

    Après les années quatre-vingt-dix, ils sont nés avec internet
    Et n’ont pas besoin qu’on les aide avec notre vieux vingtième siècle.
    D’une étude plus approfondie sur les échos de la planète,
    Il ressort que la Génération Z n’obéit qu’aux nouvelles règles.

    On a révisé les programmes scolaires ainsi que les niveaux ;
    On change les valeurs morales pour des valeurs économiques.
    La vie devient un psychodrame mais comme on formate les cerveaux,
    L’ancienne humanité orale tombe dans le puits technologique.

    Collages de Toon Joosen sur www.theinspirationgrid.comamusing-collages-by-toon-joosen .

  • La chambre noire de lumière

    La chambre noire de lumière

    De retour dans sa chambre obscure éclairée par ses souvenirs,
    Vincent projetait les images qu’il avait perçues aujourd’hui.
    De gloire, il n’en avait cure car il savait qu’à l’avenir
    Le monde lui rendrait hommage sur tout ce qu’il avait produit.

    En attendant jusqu’à sa mort, il baguenaude en solitaire,
    Semant ses graines impressionnistes dans ses champs de blés encadrés.
    Il agit comme un matamore parcourant autour de la Terre
    La nature exhibitionniste aux couleurs qu’elle a engendrées.

    Il n’est pas mort, il dort derrière ses champs de tournesols dorés ;
    Il ne dort pas, il veille encore sur les étoiles en dévotion ;
    Il est reparti en arrière dans les ruelles décorées
    Trouver le ton qui édulcore la couleur de ses émotions.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’amertume impressionnante

    L’amertume impressionnante

    Trois soleils d’or illuminaient le crépuscule impressionniste
    Car Vincent ne voyait pas trois mais quatre, cinq et six dimensions.
    Quant aux couleurs qui dominaient, elles étaient opportunistes
    Pour passer par le filtre étroit dont son cœur a la prétention.

    Prétention de voir au-delà du paysage instantané
    Et de percevoir à travers le rideau de réalité.
    Orgueil d’entendre a capella le chœur d’étoiles spontané
    Qui chante le monde à l’envers dans toute sa sensualité.

    Du corps resté sur le ponton, du cœur voguant à l’horizon,
    De l’âme au-delà de la mer, il a l’esprit de ses treize ans.
    La bouche pleine de plancton, l’œil évadé de sa prison
    Et le nez dans le vent amer, il goûte le moment présent.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Numériquement femme

    « J’en ai rêvé, Sony l’a fait » disait une publicité
    Promettant de réaliser l’un de nos rêves les plus chers.
    Mais ils étaient trop imparfaits car n’étant que duplicité
    De jouets idéalisés manquant de substance et de chair.

    Depuis je rêve de robots, d’intelligence artificielle,
    De partenaire programmée au code du Kâmasûtra.
    Prévert disait que « c’est trop beau pour être vrai » mais grâce au ciel
    « L’amour sentira le cramé » ainsi parlait Zarathoustra. †

    Quand viendra la femme numérique, son premier geste spontané
    Sera de virer la version obsolète et la remplacer
    Par celle d’un mâle générique remplaçable et instantané
    Qu’on range à la moindre aversion pour une remarque déplacée

    † Contrairement aux 2 premières citations, je ne suis pas sûr de la 3ème mais cela m’arrangerait bien.

  • Peau de café

    À la fois chaude et envoûtante, j’aime tant l’odeur de sa peau
    Que j’en abuse dans son lit à m’en électriser les nerfs.
    Tellement rare et déroutante que j’en perds même le repos
    À trop humer à la folie son arôme extraordinaire.

    À la fois douce, sucrée, amère, j’aime tant goûter sa saveur
    Que je m’enivre de son corps jusqu’à l’overdose des sens.
    Un préliminaire éphémère suffit à briguer ses faveurs
    Qui m’accordent encore et encor un orgasme de toute puissance.

    À la fois visuelle et tactile, j’aime toucher avec les yeux
    La robe brune de sa chair et l’observer avec mes doigts.
    Protubérance rétractile et orifices délicieux
    Exauce mon vœu le plus cher de la chérir comme il se doit.

    Tableaux de Wendy Artin.

  • Miss Météo, la vierge sage

    Miss Météo, la vierge sage

    Elle a pris son parapluie rouge… Miss Météo deviendrait sage ?
    Sans doute a-t-elle assez pleuré hiver, printemps et tout l’été ?
    Lorsque, à ce point, les choses bougent, c’est sans doute un mauvais présage
    Qui annonce, faut pas se leurrer, des catastrophes répétées.

    Ou alors, soyons optimiste, si Miss Météo se découvre
    Profitons-en pour admirer ses jolies jambes et la flatter.
    Ou encore, soyons pessimistes, si nous voyons qu’elle se recouvre
    Hommes et femmes, vous frémirez quand sa colère va éclater.

    Je propose que le Président l’invite un jour à l’Élysée
    Et la nomme au gouvernement ministre du temps adéquat,
    Avec permis de résident permanent et fidélisé.
    Le temps n’sera pas plus clément mais au moins on saura pourquoi.

    Tableaux de Paul Kelley.

  • Chaude lapine et Fauve Loup – 2

    Quel avenir après l’amour que toutes traditions séparent ?
    On ne peut plus rentrer chez soi car rien ne sera comme avant !
    Les belles familles en désamour face au mal que rien ne répare
    N’auront jamais, quoi qu’il en soit, de regard comme auparavant.

    Même les étoiles dans le ciel ne donnent de bonne réponse ;
    L’astrologie et la voyance n’offrent que de vaines objections.
    Le libre arbitre reste essentiel ; soit on choisit, soit on renonce,
    Mais il faut bâtir sa confiance et suivre ses propres projections.

    On ne voit pas toujours le lien qui unit à jamais deux cœurs ;
    Cette cinquième dimension qui replie l’espace et le temps.
    La force de cet hyperlien, au-delà de toute rancœur,
    Résiste à toutes les tensions par son pouvoir omnipotent.

    Illustration de Chiara Bautista sur https:beautifulbizarre.net20140623chiara-bautista-love-sings-paper-interview .

  • Miss Météo, la vierge folle

    Ce dernier hiver, déjà folle ; au printemps sa folie fleurit,
    Cet été, c’est du gros délire… J’appréhende à peine l’automne…
    Miss Météo, je crois, raffole de tempêtes et de temps pourris
    Et je suis d’accord pour l’élire Manneken-Pis. Ça vous étonne ?

    Sans cesse entre deux mauvais temps, jamais Miss Météo n’oublie
    D’ouvrir son parapluie en grand et le refermer s’il fait beau.
    Mais si le ciel paraît végétant c’est qu’elle est un peu affaiblie
    Ou bien qu’elle a, détail flagrant, les deux pieds dans le même sabot.

    Combien de temps va donc régner Miss Météo, la vierge folle ?
    C’est à notre planète de répondre mais vu comment on l’a traitée,
    On va devoir se résigner à voir son cul qui batifole
    Sur les nuages en train de pondre la prochaine averse apprêtée.

    Tableaux de Paul Kelley.

  • Chaude lapine et Fauve Loup – 1

    Loup affamé n’a pas d’oreille sauf s’il est en manque d’amour ;
    Chaude Lapine n’a de raison que pour attirer son vainqueur.
    Rencontre à nulle autre pareille n’aurait jamais manqué d’humour
    Si un coup sans comparaison n’avait foudroyé leurs deux cœurs.

    À première vue, Chaude Lapine devrait bien sûr craindre le loup
    Mais un air de « Belle et la Bête » planait sous le ciel étoilé.
    Comme une rose sans épine d’une Juliette aux pieds jaloux,
    Elle s’est élancée à tue-tête vers son Roméo dévoilé.

    La bête fauve était avide de nourrir sa concupiscence ;
    Chaude Lapine était féconde et, d’une lascive caracole,
    S’offrît à lui, tout impavide devant sa farouche puissance
    Et vit passer en une seconde sa descendance cunicole.

    Illustrations de Chiara Bautista sur https:beautifulbizarre.net20140623chiara-bautista-love-sings-paper-interview .

  • Dimanche soir

    Dimanche soir

    Qui a inventé la semaine de sept jours à répétition ?
    Les sept jours de la création ? Les sept planètes du système ?
    Par quel étrange phénomène a-t-on fait cette partition,
    Sans doute à l’appréciation des anges ou démons post-mortem… ?

    Si hier dimanche était stressant, aujourd’hui il n’est qu’échéance ;
    Si hier je maudissais lundi, aujourd’hui n’est plus opprimant.
    Rien n’était aussi oppressant que l’uniforme doléance
    De cette damnée parodie de Sisyphe à son châtiment.

    Dimanche soir, tout est fini ou plutôt Saturne se suspend,
    Juste le temps de l’émotion qui a dominé sa semaine.
    Un interlude presque infini pour un apéro décrispant
    Où j’en oublie la dévotion à cette tradition humaine.

    Mais comme j’aspire à me battre dans ce fichu monde complexe,
    Alors le dimanche je trinque à l’amour et à l’amitié.
    Je laisse le soin d’en débattre à mon auditoire perplexe
    Qui, pour peu que je l’en convainque, trinque avec moi à satiété.

    Tableau d’Andreas Grutza.

  • Dimanche matin

    Dimanche matin

    Lorsque le dimanche matin commence au petit-déjeuner
    Par des tableaux d’exposition issus de ma muse en couleur,
    Je sais, sans perdre mon latin et sans trop m’être surmené,
    Qu’elle est à ma disposition pour nous évader sans douleur.

    Je vois dans son chapeau fleuri des révélations sur l’histoire
    Et, dans son regard azuré, des aventures valorisables.
    Dans son corsage, la diablerie qui tire de façon notoire
    Ma folle envie de m’assurer que son cœur est inépuisable.

    J’ai porté sa coupe à mes lèvres et j’ai sitôt connu l’ivresse
    Qui ouvre les portes de l’âme vers les amours universelles.
    Je l’ai embrassée avec fièvre et avons couru d’allégresse
    Vers des cieux où nous survolâmes l’extase qui nous ensorcelle.

    Une vieille chanson dans ma tête me dit qu’il ne faut pas s’en faire
    Et profiter des bons moments pour évacuer sa rancœur.
    Et ce « Carpe Diem », je le tète au sein qui sait me satisfaire :
    Celui de ma muse me sommant de rire et jouir de bon cœur.

    (Tableau de Jeramondo Djeriandi et la dernière strophe est inspirée de la chanson de Maurice Chevalier :
    « Dans la vie faut pas s’en faire. Moi je ne m’en fais pas. Toutes ces petites misères seront passagères, tout ça s’arrangera ! Je n’ai pas un caractère à me faire du tracas. Croyez-moi sur Terre ; faut jamais s’en faire. Moi je ne m’en fais pas ! ».)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Que ne suis-je elficologue !

    Ah, Que ne suis-je elficologue initié à faire connaissance
    Avec le peuple des forêts, farfadets, fées, lutins et elfes !
    Ah, que ne suis-je psychologue pour pénétrer avec aisance
    Dans les fissures phosphorées des murs de l’oracle de Delphes !

    J’interrogerais la Pythie, grande prêtresse d’Apollon,
    Et je consacrerais ma vie à transcrire ses prédictions.
    Grands cerfs, élans et wapiti, parlant par les vents d’aquilon,
    M’insuffleraient l’âme ravie de leurs saintes bénédictions.

    J’ai alors entendu ma muse rire aux éclats effrontément
    Et se montrer à découvert en me lançant abruptement :
    « Est-ce que tu crois que je m’amuse à te souffler profondément
    Ce que tu écris dans tes vers si ce n’est cela justement ? »

    Illustrations de Voltairis sur https:voltairis.artstation.com .

  • D’où viens-je, où vais-je et pourquoi faire ?

    J’ai de la peine à remonter les souvenirs les plus diaphanes
    De ma mémoire translucide dans le brouillard de mes pensées.
    L’effort trahit ma volonté et mon action devient profane
    Car si mon regard est lucide, je n’en suis pas récompensé.

    Hélas la fonction primitive de mon langage formaté
    N’existe ni dans mon cerveau mais dans les gènes enracinés.
    Toutes réflexions intuitives auxquelles je suis acclimaté.e
    Se perdent dans un écheveau de théories hallucinées.

    Finalement à quoi ça sert de partir à contre-courant
    Tandis que vivre au fil de l’eau devient un voyage agréable ?
    Sans doute une mort nécessaire vers mes objectifs concourants
    Me délivrera à vau-l’eau ces vérités impénétrables.

    Illustrations de Kim Roselier sur https:www.kimroselier.comJalouse-x-Marc-Jacobs .

  • Le cœur en balance

    Le cœur en balance

    Lorsque ton cœur est en balance comme un pendule qui oscille,
    Ne laisse pas agir le temps comme conseiller de ta vie.
    Sans doute en d’autres circonstances il peut se révéler docile
    Mais en amour c’est important de ne pas quêter son avis.

    Boire ou conduire, il faut choisir entre déboires et désirs
    Or essayer les deux chemins que font les deux cartes du tendre
    Permet de goûter à loisir et comparer tous les plaisirs
    Mais gare aux traquenards humains qui tôt ou tard se font attendre.

    L’instinct, la raison et le cœur se font ensemble du corps-à-corps
    Et lorsque le train se présente on peut hésiter à le prendre.
    Un coup d’audace sera vainqueur de ce dilemme en désaccord ;
    Seule une petite voix séduisante connait la voie à entreprendre.

    Le seul problème que je connais pour entendre la petite voix
    C’est qu’elle ne retentit alors qu’en cas d’une extrême souffrance.
    C’est bonnet blanc et blanc bonnet, le paradoxe dans le choix ;
    Le bonheur n’est pas indolore jusqu’à l’ultime délivrance.

    Tableau de Michael Whelan sur https:www.michaelwhelan.com .

  • Aux jumelles Coquelicot

    Dans la famille Coquelicot, mes filles de joie préférées
    Ne sont pas celle que vous croyez mais deux jolies fées délurées
    D’esprit vif, elles viennent illico fleurir nos champs et proférer
    Un bel été à s’octroyer au rouge sang peinturluré.

    Rouge sang car il faut le dire, la fécondité des jumelles
    Est telle que la Terre entière rougit d’un air concupiscent.
    Et la Nature est en délire de les voir brandir leurs mamelles
    Pour aller nourrir sans frontières nos talus d’un lait rougissant.

    Les filles de joie nous disent adieu, l’été est bientôt terminé ;
    Demain, les sœurs colchiques iront colorer de mauve nos prés.
    Quand s’abaissera l’astre radieux dans un ciel indéterminé,
    Tous ensemble nous remercierons nos si jolies fleurs empourprées.

    Illustration de Rococo Revivalis.

  • Le pendule du cœur

    À la recherche de l’amour ? Mettez votre cœur en pendule
    Et regarder-le osciller, observez bien le mouvement ;
    S’il reste neutre comme un poids lourd ou qu’un va-et-vient se module,
    L’instant est inapproprié pour obtenir un dénouement.

    Mais s’il commence à balancer en petit cercles qui s’agrandissent,
    Il trace alors une spirale qui va délivrer sa surprise.
    Lors il est temps de se lancer afin que les sens d’attendrissent
    Dans la direction sidérale juste au moment du lâcher prise.

    Après il suffirait d’attendre le prince charmant désigné
    Mais cela peut prendre du temps et pour le cœur, c’est dévastant.
    L’entrée de la carte du tendre a le temps de se résigner
    Si jamais l’amour débutant ne se réveille pas à temps.

    Tableaux de Michael Whelan sur https:www.michaelwhelan.com .

  • Des sœurs Coquelicot

    Les quatre sœurs Coquelicot accusent un retard cette année ;
    Hiver pourri, printemps pourri et été tardif plaident coupables.
    Même les pays tropicaux dénoncent des saisons surannées
    Et des pluies qui ont trop nourri les sols d’un mode irrattrapable.

    Les coquelicots en juillet et les fraises des bois en août ?
    Les quatre sœurs sont-elles folles ou complètement déréglées ?
    Si quelqu’ange pouvait appuyer sur un bouton alors sans doute
    Verrions-nous les fleurs dont raffolent nos vaches qu’on entend meugler.

    Mais cette année, c’est Saint-Médard à qui les sœurs ont confié
    L’arrosage prédéterminé à inonder tout ce qui bouge.
    Il faudrait renvoyer dare-dare cet ange à l’esprit liquéfié
    Déterminé à nous miner nos champs des belles vagues rouges.

    Puisqu’un vilain temps a violé les quatre sœurs désespérées,
    Dieu n’a pas besoin de prière pour jeter l’opprobre en pâture.
    Il est temps de patafioler tous ces touristes invétérés
    Et leurs avions de misère pour reconquérir la Nature !

    Illustrations de Rococo Revivalis.

  • Rencontre instantanée

    Rencontre instantanée

    Vous connaissez certainement les images subliminales
    Qui n’apparaissent qu’une fraction de microseconde à vos yeux
    Qui ne voient pas l’évènement ; cependant seule l’encéphale
    A enregistré son action dans son subconscient fallacieux.

    Le marchand de rêves a glissé dans les miens la femme parfaite
    Que je connais sans l’avoir vue mais dont ma conscience résonne.
    Entre mes lobes, elle a plissé sa photographie stupéfaite
    Comme un origami prévu pour que mon âme l’arraisonne.

    Lorsque je rencontre une femme dont la silhouette coïncide
    Avec le modèle caché dans les replis de mon cortex,
    Mon cœur subit un choc infâme, un coup de foudre extralucide,
    Auquel il cherche à s’attacher comme attiré par un vortex.

    Tableau de Fabien Clesse.

  • Ras la queue !

    Ras la queue !

    « Ras la queue ! » se dit la souris attrapée illico presto
    Par Mistigri, le chat gaillard qui la guettait sur le lino.
    « Dieu, quelle existence pourrie que devoir servir de resto
    À tous ces matous rondouillards pour leurs besoins intestinaux !

    Sauf que le chat est difficile, joueur et plein de cruauté
    Et ne tue que pour s’amuser ; c’est le plus fort, c’est le pacha.
    Notre vie serait moins facile au sein de la communauté
    Si les souris désabusées trouvaient comment tuer le chat.

    Pot de terre contre pot de fer, tel est le lot de la souris
    Qui, elle, n’a pas de religion pour devoir accepter son sort.
    Les humains, c’est une autre affaire ; la règle du jeu est pourrie
    Si les femmes-souris sont légion, les hommes-chats sont toujours plus forts.

    Illustration d’Ota Janecek.

  • L’ensemencement

    Du chariot, il y a longtemps, un ange a fait verser le lait
    De la Voie Lactée qui bouillait sans surveillance évidemment.
    Et Dieu, qui n’était pas content, a dû corriger sans délai
    Ce désastre qui barbouillait la Terre vierge incidemment.

    Prenant la Lune comme éponge, il a enlevé le plus gros ;
    La tache étant indélébile, il s’est mis à improviser.
    Enfin, avec un gros mensonge dans les documents intégraux,
    Et des paraphrases volubiles, il a tout désynchroniser.

    La coupe est pleine, il faut le dire ! Et depuis le Graal s’est vidé
    De la vérité tout entière et toute son interprétation.
    Mais de peur de me faire maudire par Dieu, je vais donc éviter
    D’en dire plus sur la manière dont s’est passée la création.

    Tableaux d’Oleg Shupliak sur https:arts.centerukOlegShupliak .

  • Le puits de lumière

    Il existe un puits de lumière ouvert sur l’espace infini
    Mais le voir me pose un problème car il faudrait alors trois yeux.
    Les dimensions, de la première à la troisième définies,
    Mettent en évidence un dilemme : l’accès à la porte des cieux.

    La quatrième dimension est en effet indispensable
    Pour percevoir le grand secret de l’univers et ses coulisses.
    Un troisième œil en extension aurait été affranchissable
    Pour connaître le sens sacré de Dieu et ses anges complices.

    La métaphore ésotérique qui, au-delà des yeux physiques,
    Donne la connaissance de soi, permettrait symboliquement
    De voir les substances éthériques, invisibles et métaphysiques
    Et remettrait à jour la foi en Dieu scientifiquement.

    Tableaux d’Oleg Shupliak sur https:arts.centerukOlegShupliak .

  • Danse comme un oiseau

    Un petit couple de danseurs vient fréquemment sur mon balcon
    Pour danser mille pirouettes sur la piste de ma rambarde.
    Leurs petits muscles extenseurs s’élancent en mouvements abscons
    Et de multiples girouettes de galipettes furibardes.

    Ils n’ont d’autre public que moi mais ils sont tellement timides
    Qu’à la moindre démonstration de mon intérêt, ils se sauvent.
    Ils s’apprivoisent au fil des mois ; bientôt à la saison humide
    J’aurai une argumentation à les protéger des pluies fauves.

    En attendant, leurs bonnets rouges reviennent toujours matin et soir
    Pour se produire sur la terrasse ou dans un ballet aquatique.
    Silence ! Que personne ne bouge ! Allez doucement vous asseoir
    Les voici d’une humeur vorace dans leurs menuets drolatiques.

    Tableau de Lorenzo Mattotti.

  • Quand il y a du rire dans l’air

    Quand il y a du rire dans l’air

    Quand il y a quelque chose dans l’air, je suis la première à l’entendre
    Lorsque l’atmosphère prête à rire ou plutôt à se lamenter.
    Quant à me plaire ou me déplaire, ne sachant pas à quoi m’attendre
    Mieux vaut à l’imprévu sourire que subir sans parlementer.

    S’il y a de la rumba dans l’air, j’en ai les jambes qui l’attestent
    Et s’il y a de l’eau dans le gaz, j’en ai les oreilles qui sifflent.
    S’il y a de l’émeute populaire, j’en ai le bras qui manifeste
    Et s’il y a du blues dans le jazz, j’ai la java qui m’écornifle.

    Sans doute un jour, ces particules qui virevoltent à mots couverts,
    – Petits angelots sans parole, petits démons sur leurs séants –
    Accepteront que j’articule parmi leurs rangs mes Reflets Vers
    Qui suivront le cours des rigoles pour retourner à l’océan.

    Tableau de Jeramondo Djeriandi.

  • Lecture à deux voix

    J’aime lire un roman d’amour comme une romance à deux voix ;
    Rythmer la chanson de mes basses tandis qu’elle pousse ses aiguës.
    Glousser aux passages d’humour, pouffer quand ça devient grivois
    Et trembler quand l’action se passe avec émotions suraiguës.

    Bien sûr, le chapitre érotique réclame toute l’attention
    Et nous mimons, à chaque ligne, chaque prouesse des amants ;
    Lorsque l’héroïne exotique exprime toute la tension
    Des deux orgasmes qui s’alignent à la lettre, au même moment.

    Parfois on éteint la lumière pour, en aveugle comme il se doit,
    Lire en braille chaque aspérité sur le corps de l’autre lecteur.
    Cette lecture coutumière permet de suivre du bout des doigts
    Le style et la dextérité de nos organes reproducteurs.

    Tableaux de Lorenzo Mattotti sur https:skysnail.livejournal.com708770.html .

  • La jardinière fruitière

    Tous les goûts sont dans la nature tous fruits et légumes confondus
    Surtout lorsqu’ils sont mûrs et ronds comme des melons de Cavaillon.
    Bien cultivés, d’âge mature, et notamment les défendus
    Qui se cueillent sans le chaperon en écartant le cotillon.

    Bonne jardinière fruitière est experte en présentation ;
    Son étal doit être agréable et nous mettre l’eau à la bouche.
    En pomme sur la devantière, en poire pour la tentation
    Et pour la figue inavouable, prévoir de préparer sa couche.

    Saveur du soir, alcool de fruit qui raffermit bien la banane ;
    Parfum subtil, sirop sucré qui goutte d’un nectar blanchâtre ;
    J’aime jouir de l’usufruit que ma légué la tante Jeanne
    Celle dont Bécaud a consacré une chanson que j’idolâtre.

    Tableaux de Władimir Golub sur https:bialczynski.pl20140708bialoruska-wizja-slowianskiej-baji-wladimir-golub .

  • L’arbre éternel et féminin

    L’arbre éternel et féminin

    Que les femmes soient encore plus proches que les hommes de la nature
    Me laisse imaginer les liens qui leur prolongent leurs racines.
    Or quand les hommes leur reprochent leurs comportements immatures
    Que dire du cerveau reptilien dont l’art primitif se dessine ?

    Saint-Louis n’attendait pas l’automne pour effeuiller sa Marguerite,
    Et Roméo aimait Juliette tous les autres mois de l’année.
    Si la nature est monotone, la femme bouleverse nos rites
    Avec son allure de fillette et sa bonne humeur spontanée.

    Elle se fane, elle se flétrit et la nature reprend ses droits
    À qui la faute ? À Dieu ? Au temps ? À la peur de mourir demain ?
    C’est l’Univers qui l’a pétrie, c’est l’Univers qui la foudroie
    Mais elle reste tout autant l’arbre éternel et féminin.

    Tableau de Hayk Shalunts.

  • Valentine et la chasse aux fleurs

    Valentine et la chasse aux fleurs

    Après des pluies interminables, tous les boutons d’or ont percé,
    Coquelicots rouges des champs, pissenlits, bleuets, marguerites.
    Dans ses bras indéterminables, le renouveau les a bercés
    Dans l’instant au soleil couchant d’une promenade émérite.

    Lanternes rouges et lampions blancs, printemps du soir, lueurs d’espoir,
    Comme si la nature indiquait ses symptômes de bonne santé.
    Première étoile, dernière Lune mais ce n’est pas contradictoire ;
    Là-bas ancrée au bout du quai sonne une corne impatientée.

    Une invitation au voyage autour du lac imaginaire
    Pour une tournée d’espiègleries de villes en villes, de fleurs en fleurs ;
    Fleurettes tressées en maillage sur des cortèges processionnaires,
    Festivaliers, corso fleuri du Lavandou jusqu’à Honfleur.

    Tableau de Thomas Little.

  • Les sirènes serpents

    Une sirène à queue de serpent dans le mystère des profondeurs
    Où la faune est organisée pour s’adapter à son milieu…
    Chez Andersen et Peter Pan, elles étaient plutôt en rondeurs
    Mais dans leur monde paganisé, les dieux sont les maîtres des lieux.

    La Reine possède la plus grosse taille de serpent des abysses ;
    C’est ainsi que le Roi l’a choisie pour ses anneaux et ses écailles.
    Il faut mille-et-un coups de brosses pour nettoyer son appendice
    Et de l’élixir d’ambroisie pour une queue de cette taille.

    Les serpents-sirènes à l’air libre aiment l’ombre des marécages
    Où elles pourront faire leur mue dans l’humidité des marais.
    C’est vital pour leur équilibre ainsi que pour leur relookage
    Car les femmes-serpents sont promues à plaire aux marins timorés.

    Tableaux d’Anna Verhoog, de Steven Bellshaw et de Mihail Gard.

  • La cavalière, le roi et la reine des sirènes

    Tiens ! Commençons donc par le Roi, le roi putatif des abysses
    Qui prétendait sans faux-semblants être d’origine anglo-saxonne.
    Mais il n’est pas celui qu’on croit et, à moins qu’il ne s’estourbisse
    Avec son épée en fer blanc, il n’a jamais tué personne.

    La Reine est une aventurière qui a bâti sa renommée
    À coups de queue qu’elle a si chaude que la mer s’en met à fumer.
    Mais ce n’est qu’une roturière qui a grimpé tous les sommets
    Par les cœurs dont elle se galvaude des marins qu’elle a consumés.

    Mais revient à la cavalière le pompon de la vanité
    Car elle trompe tout son monde avec la pire impertinence.
    Elle se montre inhospitalière et n’aspire qu’aux mondanités
    Avec la classe la plus immonde des grands requins de la finance.

    Tableaux de Stefania Kotati.

  • Déshabillé en papier de soie

    Déshabillé en papier de soie

    Papier de soie, papier froissé, papier crépon, papier chiffon,
    Les vêtements prêts-à-jeter en papier à motifs gravés
    Auront tendance à remplacer les textiles qui ne satisfont
    Plus la citadine agitée qui blâme sa machine à laver.

    Enfin des machines à créer, à fabriquer, à imprimer
    À partir de pâte à papier une garde-robe par jour !
    D’une discrétion agréée et toute censure exprimée
    Qui pare de la tête au pied le corps de ses plus beaux atours.

    Ça se déchire sur un sein ? C’est fait exprès, c’est plus malin !
    Ça dévoile un peu trop les hanches ? C’est normal, c’est prédécoupé !
    Ça ne cache rien du bassin ? C’est pour attirer les câlins !
    Quant à ce qu’elle met le dimanche, c’est juste pour vous entourlouper.

    Tableau de Georgy Kurasov sur http:www.kurasov.comindex.php?gals .

  • La force tranquille

    La force tranquille

    Point de repos, même le dimanche, pour le septième travail d’Hercule
    Qui dut se retrousser les manches du matin jusqu’au crépuscule.
    Point de mots d’amour à débattre et tant pis pour sa bien-aimée
    Qu’il abandonna pour combattre et tuer le lion de Némée.

    Sauf… que ce n’était pas un lion mais un taureau, un bel auroch,
    Se comportant en trublion en Crète et non pas au Maroc.
    J’en perds le grec et mon latin à lire la mythologie,
    Perdu sur le mont Palatin, égaré loin de mon logis.

    Quant à l’épouse – il en eut quatre, le champion fut un chaud lapin –
    Pour qui alla-t-il donc se battre après avoir mis son grappin ?
    Pas Mégara, trop rancunière, ni Omohale, catastrophée,
    Ni même Hébé, la p’tit’ dernière, mais Déjanire qui eut le trophée.

    Tableau de Georgy Kurasov sur http:www.kurasov.comindex.php?gals .

  • À l’heure de l’apéro

    Une femme seule à l’apéro avec un livre, à tous les coups,
    Surveille, cherche, ou attend quelqu’un à qui elle a envie de plaire.
    Elle a beau faire son numéro, à la voir se tordre le cou,
    Vous comprendrez, tout un chacun, qu’il y a de l’aventure dans l’air.

    Une femme seule au restaurant, le verre touché du bout des doigts,
    Attend encore le prétendant qui est une fois de plus en retard
    Dont le record s’améliorant va déclencher comme il se doit
    Vengeance à son corps défendant : le verre dans la gueule du vantard.

    Une femme seule à la terrasse avec un chien et une ombrelle
    Attend celui qui l’a plaquée ; crime envers sa féminité.
    Entre son cœur qui la harasse et l’esprit qui cherche querelle,
    Le gars va se faire matraquer, mordre… et plus si affinités.

    Une femme seule devant sa porte n’attend plus rien sauf la police ;
    Elle s’est vengée de son amant en le tuant à bras-le-corps.
    Ah que le diable les emporte tous ces hommes remplis de malice !
    Mais son avocate de maman l’acquittera cette fois encore…

    Tableaux de Georgy Kurasov sur http:www.kurasov.comindex.php?gals .

  • Tous mes visages sont dans la Nature

    Visage juvénile au printemps, la paréidolie débute
    Par une percée alentour de jeunes pousses et perce-neige.
    Mère Nature fête ses vingt ans et vraiment rien ne la rebute
    Pour montrer les plus beaux contours que font ses éternels manèges.

    Visage mature en été, la paréidolie mûrit
    D’une abondance dans les vergers aux fruits des plus belles semences.
    Mère Nature vient allaiter en mettant fin aux pénuries
    Toute la faune et les bergers pour le temps de la transhumance

    Visage empathique en automne, la paréidolie se fane
    De couleurs chaudes et ambrées qui enterrent les feuilles mortes.
    Mère Nature, l’air monotone, se pare de brumes diaphanes
    Qui habillent son corps cambré de vagues qui la réconfortent.

    Visage endormi en hiver, la paréidolie s’endort
    Dans une mort surnaturelle car rien n’est tout à fait fini.
    Mère Nature et l’Univers se retrouvent dans un lit d’or
    Pour une raison structurelle qui se répète à l’infini.

    Tableaux d’Oleg Shupliak sur https:arts.centerukOlegShupliak .

  • Nouvelle vague, nouvelles couleurs – 4

    Nouvelle vague, nouvelles couleurs - 4

    Comme la loi nous interdit de nous montrer nu en public,
    Reste le moyen artistique pour exhiber notre nudisme.
    Pas de photo abâtardie par des altérations obliques
    Mais l’image caractéristique du plus brillant impressionnisme.

    Comment peindre un phallus courbé, des seins et les parties intimes ?
    Plus gros, plus petits, effacés afin d’éviter la censure ?
    Ou, envers Gustave Courbet, montrer chaque détail ultime ?
    J’ai beau la question ressasser, aucune solution n’est sûre.

    Si l’art reste au-dessus des lois, créons l’impresso-naturisme
    Avec des sexes psychédéliques avec organes magnifiés !
    Un nu divin, de bon aloi, peut-être néo-culturisme,
    Donnera l’effet angélique comme épitaphe qualifiée.

    Tableau de Victoria Lapteva sur https:www.etsy.comfrshopLaptevaPainter .

  • Nouvelle vague, nouvelles couleurs – 3

    Nouvelle vague, nouvelles couleurs - 3

    S‘il y a une vie après la mort, comment sera mon nouveau corps ?
    Comme celui que j’ai quitté ou d’une jeunesse éternelle ?
    Je n’éprouverais aucun remords à revivre encore et encore
    Exhibant en toute équité mes plus belles formes charnelles.

    Que sont les masques devenus quand les mensonges sont abolis ?
    Plus besoin de cacher un sexe qui ne serait plus d’actualité.
    Et finalement vivre nu passionnément, à la folie
    Me redonnera sans complexe mes atours de natalité.

    La question du sexe des anges n’a jamais été résolue
    Quant à la vie après la mort, c’est mystère et boule de gomme.
    Il est bizarre autant qu’étrange que le sexe soit révolu
    Et que le singe nu soit l’oxymore, plaise à la femme comme à l’homme !

    Tableau de Victoria Lapteva sur https:www.etsy.comfrshopLaptevaPainter .

  • Nouvelle vague, nouvelles couleurs – 2

    Une fois jetés les tchadors, burqa et niqab aux orties,
    Les femmes pourront s’habiller de petits riens comme elles veulent.
    Et dans la tenue que j’adore, un bodypainting assorti
    À leurs envies de babiller et se montrer actives ou veules.

    Seins nus ou parsemés d’étoiles, mamelons teints au rouge à lèvres ;
    Vulve rasée ou frisotée selon la coupe de cheveux ;
    Sur les épaules juste un voile assemblé d’une main d’orfèvre
    Et les fesses ravigotées pour satisfaire à tous les vœux.

    Terminé le prêt-à-porter, place au prêt-à-Bodybuilder !
    Des tatouages effaçables et aux couleurs imprévisibles !
    La science pourrait apporter des médicaments hybridés
    Qui rendraient la peau effaçable et transparente, voire invisible…

    Tableaux de Victoria Lapteva sur https:www.etsy.comfrshopLaptevaPainter .

  • Nouvelle vague, nouvelles couleurs – 1

    Comme le genre change de corps en notre siècle ultra-moderne,
    Pourquoi n’pas varier les couleurs des parties de l’individu ?
    Selon les métiers en accord ou les violons d’ingres subalternes,
    S’exprimeraient joies et douleurs des besognes condescendues.

    Les jardinières à la main verte auraient le bassin assorti,
    Les jambes plantées en tuteurs, le pubis et les cuisses roses.
    Crémières et laitières, plus ouvertes, surtout lorsqu’elles sont de sortie,
    Auraient les seins distributeurs… Et que le Saint Téton m’arrose !

    L’homme de goût restera sobre ; smoking tatoué sur la peau
    Pour que sa belle partenaire puisse resplendir de nuances.
    Estival de mars à octobre, hivernal quand c’est à propos,
    J’espère vivre centenaire et voir ces nouvelles influences !

    Tableaux de Victoria Lapteva sur https:www.etsy.comfrshopLaptevaPainter .

  • Femme à soigner

    Femme à soigner

    On dit qu’elles sont de belles plantes, c’est faire honneur aux cocotiers ;
    On dit qu’elles sont belles à croquer, c’est donner du mérite aux pommes !
    Chaque épithète qui les supplante, tout comparatif cachottier
    Ne prétend qu’à réciproquer la beauté de la Terre, en somme.

    Les seins en poire dans les bonnets, la peau de pêche parfumée
    Et la femme devient un verger dont l’homme en goûte la primeur.
    La charité bien ordonnée ne partira plus en fumée
    Mais finira par converger vers mon respect le plus rimeur.

    La femme est fleur, l’homme jardine ; la femme est fruit, l’homme récolte ;
    La femme est plante, l’homme cultive ; la femme est Dieu, l’homme la prie.
    Elle est moderne et citadine ? Imprévisible et désinvolte ?
    La prévenance plus attentive de l’homme lui élève l’esprit.

    Tableau de Tania Wursig.

  • Femme à cueillir

    Femme à cueillir

    À chacun sa fleur préférée, belle-de-jour, rose éthérée ;
    À chacun sa fleur favorite, belle-de-nuit ou marguerite.
    Rêver d’un parfum vaudeville avec un bouquet fleurs de ville ;
    Rêver d’un goût plus approchant d’une saveur de fleurs des champs.

    Attention aux fleurs du matin, folles, infidèles presque catins ;
    Respirez la fleur de midi et dormez tout l’après-midi.
    Le soir quand les fleurs sont violettes, ce sont souvent les plus follettes ;
    Quant aux subtiles fleurs de nuit, elles s’évanouiront à minuit.

    Cueillez, cueillez dans la jeunesse ; cueillez, cueillez dans la vieillesse ;
    Après tout, la fleur n’a pas d’âge, c’est ce qui fait son apanage.
    La mienne continue à rire de tous ses pétales en délire
    J’avoue, je ne peux le nier, j’adore être son jardinier.

    Tableau de Sergio Lopez.

  • Femmes à soigner

    C’est une rose du matin qui vient au monde, innocente
    Toute prête à s’épanouir durant toute sa petite enfance.
    Peu à peu sa peau de satin épouse son corps d’adolescente
    Qui pourrait faire s’évanouir le jeune prétendant sans défense.

    La rose mûre porte ses fruits et devient une fleur immortelle ;
    La femme mûre n’a plus d’âge si ce n’est celui des enfants.
    Le patrimoine qu’elle a construit est de valeur sacramentelle
    Dont l’amour est son avantage et son engouement triomphant.

    Rose ridée jamais ne fane juste un bouquet de fleurs séchées
    Qui continuent à rayonner dans la famille et la maison.
    Seul le ridicule profane notera le vase ébréché
    Mais l’homme juste et passionné l’aimera toujours sans raison.

    Tableaux de Tania Wursig.

  • Femmes à cueillir

    Bien sûr, elles sont adorables lorsqu’elles ne sont qu’en bouton
    Car aussitôt qu’elles sont en fleurs, nous sommes à leurs lèvres pendus.
    Mais l’âge le plus favorable arrive lorsque nous goûtons
    Le parfum subtil qui affleure autour de leurs fruits défendus.

    La femme mûre est bien meilleure quand elle est sauvage et cueillie
    Dès le printemps, Reine des prés ; durant l’été, Reine des champs ;
    Pendant l’automne, Reine avant l’heure ; même en hiver, Reine accueillie
    Lèvres et mamelons empourprés malgré le froid effarouchant.

    La femme-fleur est immortelle tant qu’elle n’est pas arrachée
    À sa Nature qui l’a bercée et lui a sculpté sa carrure.
    Fi des corsets, des jarretelles, dont elle est fort effarouchée,
    Sa nudité controversée sera sa plus belle parure !

    Tableaux de Sergio Lopez.

  • L’illumination

    L’illumination

    Que Monet voit Reims en couleurs –impressionnistes de surcroît –
    On trouve tout à fait normal que l’art dépasse la pensée.
    Lorsqu’il accouche dans la douleur l’œuvre qui graduellement croit,
    Il en exprime tout le mal à force de le dépenser.

    Le vert pourrait être l’espoir qui cherche à percer le chagrin
    Transpiré par les bleus de l’âme qui lui noient l’amour dans le cœur.
    Alors le rouge, en désespoir, s’écoule en grappe grain par grain
    Coupé de rose par la lame du temps qui reste grand vainqueur.

    Pourquoi peint-il la même chose autant de fois ? Comment ? Combien ?
    Sans doute un parcours salutaire dans l’imaginaire immergé
    Dans sa vie par métamorphose du mal qui se transforme en bien
    Ou bien la mort en solitaire d’Icare tombant en mer Égée.

    Tableau d’Anselmo Bucci.

  • Phare à minous

    Phare à minous

    Formidable et faramineux que ce Phare du Petit Minou
    Qui subit l’assaut impassible des rouleaux de vagues déversées.
    Toujours debout et lumineux quand la nuit tombe parmi nous
    Et l’enveloppe d’une impossible obscurité à traverser.

    Mais toujours il se lie d’amour pour la mer vaste, insatiable
    Qui le provoque de ses ébats, de ses humeurs évacuées
    Par des orages nuit et jour et ses tempêtes indissociables
    Qui lui donnent des hauts et des bas dont le courage est salué.

    On dit qu’il est à la retraite, mis au rebut par la science,
    Par géolocalisation de satellites en promotion ;
    Balises lâches qui se traitent du dernier cri de l’efficience
    Mais sont la banalisation d’un futur vide d’émotion.

    Tableau de Brigitte Berweger.

  • Adieu juin, bonjour juillet

    Adieu juin, bonjour juillet

    Tous les soirs le docteur du temps relève la température
    De notre Soleil moribond qui s’est sclérosé les rayons.
    « C’est typique du débutant ! » nous dit le médecin mature ;
    « Il a subi un faux-rebond en revenant du réveillon ! »

    Pour éclairer notre lanterne, le docteur nous a raconté
    Que le Soleil est bien malade d’une cuite de mort-subite ;
    Avec cette vieille baderne de Saturne, ils ont remonté
    La Voie Lactée d’une escalade à s’en faire péter les orbites.

    Et depuis qu’il est alité, le printemps malgré ses efforts
    N’a pas réussi le miracle du renouveau habituel.
    Et c’est terrible car l’été n’aura même pas le renfort
    De la canicule et renâcle à accomplir son rituel.

    Illustration de June Leeloo sur https:havengallery.comportfoliojune-leeloo-imaginarium .

  • Vénus en terre en eau en air et en cendres

    Au commencement, Vénus en Terre sème l’amour sur la planète
    Et puis elle attend patiemment tout une aube d’éternité.
    Le crépuscule est solitaire, la Lune tout encore brunette ;
    La Reine de nuit vaillamment assure sa maternité.

    Au deuxième acte, Vénus en eau déclenche la germination
    Et puis elle attend que ça pousse tout un printemps, tout un été.
    Le soleil, de tous ses fanaux, poursuit son insémination
    Et viennent les premières mousses, flore, faune et humanité.

    Au troisième acte, Vénus en air souffle l’esprit de l’aventure
    Et puis elle attend que l’amour soit le moteur prêt-à-semer.
    Les jeunes étoiles millénaires parrainent la Terre mature
    À s’éveiller au petit jour, s’épanouir, croître et aimer.

    Mais ne vous laissez pas surprendre, Vénus en feu et puis en cendre ;
    Vénus n’est pas morte, elle dort pour demain encore renaître.
    La règle est facile à comprendre, pareille de janvier à décembre.
    Appartiennent à ce cycle d’or ceux qui voudront s’y reconnaître.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.