Catégorie : Poésie du dimanche

  • Capricornettes

    Que sait-on des capricornettes qui vivent au fin fond des forêts ?
    Peu de choses en réalité, elles se cachent pour vivre heureuses.
    On entend beaucoup de sornettes à propos d’Ève déflorée
    Par un Dieu Pan, tout excité par sa vénusté savoureuse.

    Ainsi seraient nées des chimères au corps de femme immaculée
    Avec des bois de cervidé sur le crâne comme défenses.
    À leur tour, elles furent mères et enfantèrent, miraculées,
    Des filles dont l’hominidé change et évolue dès l’enfance.

    J’en ai aperçues dans les bois qui traversaient imprudemment ;
    Belles femmes nues qui couraient de leurs jeunes cornes nubiles
    Pareilles à des biches aux abois à la recherche impudemment
    De beaux jeunes cerfs qui pourraient saillir leurs croupes volubiles.

    Tableaux de Chie Yoshii sur https:www.chieyoshii.com .

  • C’était il y a près de cinquante ans, et je n’ai plus jamais revu l’indigo

    C'était il y a près de cinquante ans, et je n'ai plus jamais revu l'indigo

    Je les ai perçus dans un songe ; deux personnages indigo
    Semblants issus de mon futur et, pourquoi pas, ma descendance.
    Mon rêve n’était pas un mensonge car ils m’ont décrit tout de go
    Une adorable progéniture et une corne d’abondance.

    C’était il y a cinquante ans et je ne les ai jamais revus ;
    J’ai eu deux enfants indigo mais pas la corne d’abondance.
    Mais n’en suis pas mécontent car mes gamins, sauf imprévu,
    Réaliseront leur ego et leur totale indépendance.

    Quant à moi, je guette la Lune et tous les pieds des arcs-en-ciel,
    Je paie mes dettes, je m’enrichis d’une vie simple et culturelle.
    Je n’ai pas trouvé la fortune mais ce n’est pas mon essentiel
    Je ne cherche pas les chichis, juste une existence naturelle.

    Tableau de Syd Mills sur https:www.redbubble.comfrpeopleVetyrshop .

  • Le chat bleu de nuit

    Le chat bleu de nuit

    Quand cafés et bars sont fermés et que Vincent va se coucher
    Son chat commence sa tournée à la recherche d’aventures.
    Mais pas une chatte à confirmer et le matou mal embouché
    Miaule et s’en va se retourner dans l’ombre de la devanture.

    Deux silhouettes se découpent sur les pavés impressionnés
    Deux Mistigris en bleu de nuit, aux longues queues démesurées.
    Alors le minou, vent en poupe, vire de bord, affectionné
    Par quatre phares braqués sur lui entre les volets lasurés.

    Dans l’ombre bleue, notre minet minaude minette à son goût.
    Dans la rue sombre, deux siamoises ouvrent grand leurs yeux de velours.
    En terrasse de l’estaminet, nos trois félins crient leur bagou,
    Les unes en musiques viennoises et le mâle en chansons d’amour.

    Tableau de Studio under the moon.

  • Les sœurs Tempérance

    J’ai cru la tempérance unique comme les trois autres vertus
    Mais en fait elles sont jumelles, ce qui doit expliquer cela.
    Souvent vêtues d’une tunique, elles puisent et elles s’évertuent
    À filtrer eaux mâles et femelles, eaux d’ici et eaux d’au-delà.

    On voit souvent ces ingénues se baigner nues à tempérance
    Quand ont établi l’équilibre entre toutes les eaux sus-citées.
    Quand les eaux sont redevenues sauvages et fraîches à outrance
    Elles sortent vite à l’air libre toutes fébriles et excitées.

    Elles ne tempèrent pas que l’eau car très grande est leur mandature ;
    Elles veillent à la diversité de toutes les espèces vivantes.
    Des vers de terre un peu ballots qui font du bien à la nature
    Jusqu’à la multiplicité de toutes créatures volantes.

    Tableaux de Chie Yoshii sur https:www.chieyoshii.com .

  • Les oiseaux de couleur

    En habit bleu d’oiseaux de nuit, elle recherche la quiétude
    Avant que se lève le jour en ce printemps annonciateur.
    Dès que le premier rayon luit, elle goûte à la plénitude
    Du Soleil qui souhaite un bonjour au potentiel fécondateur.

    En habit vert d’oiseaux d’espoir, elle consulte les tarots
    Pour deviner la tessiture que revêtira son été.
    Elle écarte tout désespoir et fait une mise au carreau
    De ses desseins de fioriture avec ses cartes annotées.

    En habit rouge d’oiseaux diurnes, elle s’occupe d’animaux
    En leur offrant pour nourriture l’amour des premiers jours d’automne.
    Le sommeil des bêtes nocturnes est apaisé à demi-mots
    Sous la douce température de bras où elles se pelotonnent.

    Aux habits blancs d’oiseaux d’hiver, elle préfère l’incarnât
    Pour se détacher de la neige lorsqu’elle parcourt la forêt.
    Du manteau nacré recouvert, elle assure l’assistanat
    Aux volatiles dont le manège sème leurs plumes phosphorées.

    Tableaux de Chie Yoshii sur https:www.chieyoshii.com .

  • Le moulin de la reine

    Le moulin de la reine

    Au temps où régnaient les moulins, où l’on faisait tourner les reines,
    Quand les vents sifflaient dans les champs et les rois sur les cotillons,
    Les ailes viraient sous les câlins, les belles en prenaient de la graine,
    L’amour passait effarouchant dans les chambrées en tourbillons.

    Au temps du moulin de la reine, les meuniers moulaient la farine
    Quand les vents soufflaient dans les cours, virevoltaient les concubines,
    Au bal musette, souveraines pirouettaient les ballerines
    Et tout le monde faisait des tours avec Pierrot et Colombine.

    Quand la Reine était au moulin, selon la direction du vent,
    Tous les princes à chaque carrefour faisaient tourniquer les princesses
    Dont les mitrons, jeunes poulains, juste épicés auparavant,
    Sortaient comme une brioche au four après leurs neuf mois de grossesse.

    Tableau « Queen’s Mill 1881 » de Paul Gauguin.

  • La retraite aux flambeaux

    Doucement la marche nocturne
    Dodeline de tous ses lampions
    Qui percent la nuit taciturne
    Brandis par nos meilleurs champions.

    Cet événement symbolique
    Rappelle la Révolution
    Qui proclamait la république
    Et sa nouvelle constitution.

    Et l’on vit la population
    Franchir les barrières sociales,
    Former la Nouvelle Nation
    Où les classes seraient égales.

    Sans doute dans chaque lanterne
    Brille un cœur révolutionnaire,
    Nonobstant les vieilles badernes
    Monarchiques et réactionnaires.

    Et puisque la femme, la première
    Représente l’avenir de l’homme,
    Laissons-lui porter la lumière
    Et célébrer notre binôme.

    Si la colombe de la paix
    Participe à l’événement
    Nous pourrons fermer le clapet
    Aux belligérants du moment.

    Tableaux d’Andrey Remnev sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104andrey-remnev-moscow.html?m=1 .

  • Cauchemarrants

    Tous les cauchemars correspondent à une autre réalité ;
    En avoir peur ne change rien ni ne tombe en catatonie.
    Par ailleurs les monstres répondent qu’ils vont, avec ponctualité,
    Peupler les rêves des terriens pour chasser la monotonie.

    Prenez cette harpie, par exemple, qui paraît nuire à ce rêveur ;
    Eh bien, Mesdames et Messieurs, ce n’est que de la poudre aux yeux !
    C’est juste un ange qui contemple les idées noires avec ferveur
    Et les renvoie vers d’autres cieux rejoindre en enfer leurs aïeux.

    Dites-vous bien qu’un mauvais rêve, ce n’est qu’un démon qui s’enfuit.
    Une fois qu’il en est libéré, le cœur s’affranchit d’ennemis.
    Et plus l’angoisse sera brève, plus le bien-être qui s’ensuit
    Sera à reconsidérer en allant pêcher entre amies.

    Tableaux d’Oda Iselin Sonderland sur https:www.coeval-magazine.comcoevaloda-iselin .

  • La couleur du féminin sacré

    Essayons de mettre en couleurs la femme en tout bien tout honneur ;
    Toutes ses odeurs corporelles et sa texture personnelle ;
    Ce qu’elle a subi de douleurs, ce qu’elle a connu de bonheur
    De ses amitiés naturelles à ses amours exceptionnelles.

    Ajoutons en télépathie la teinte de ses sentiments ;
    Tous ses souvenirs de l’enfance et ses émotions les plus fortes.
    Pigmentons-en ses réparties colorées des pressentiments
    De son intuition en nuances à son cœur qui nous réconforte.

    Alors l’image qui apparaît, bien au-delà de la vision,
    Nous dévoile un être suprême d’immaculés reflets nacrés.
    L’impudicité disparaît ; nos sens entrent en collision
    Par la magie la plus extrême du ton du féminin sacré.

    Tableaux de Viktoria Lapteva.

  • Le club des belles perdrix – 2

    Le club des belles perdrix – 2

    L’été, le club des belles perdrix marie les plaisirs de la mer,
    Entre-deux-mers et vin des sables, Bordeaux, Cassis et vins de Corse.
    Sous le soleil d’Alexandrie, se déshabillent les mémères ;
    Leur nudité indispensable s’accorde au vin et le renforce.

    Le vin, divin et naturel, s’accorde avec le naturisme ;
    Un grand cru se déguste nu pour le gouter de tout son corps.
    Ce phénomène culturel fait l’apogée du féminisme
    Et ceux qui s’en sont abstenus, tant pis s’ils ne sont pas d’accord !

    Au pied du verre, chaleur oblige, les maillots alors se dérobent
    Et les tanins donnent à la peau une couleur rouge et cuivrée
    La tenue d’Ève est de prestige car le vin fait tomber les robes
    Et moi, je tire mon chapeau devant ces parties enivrées.

    Tableau de Ronald West.

  • Le club des belles perdrix – 1

    Le club des belles perdrix - 1

    La Perdrix royale au sang bleu et à la couronne d’argent
    Se vêt d’étoile sur les ailes de plumes turquoise assorties.
    Mais ce n’est pas en cordon-bleu cuisiné à la Tour d’argent
    Mais entre dames et demoiselles que la perdrix est de sortie.

    Un phallocrate gastronome prétendait qu’une candidate
    Ferait une convive infâme pour savourer un mets divin
    Car appréciant moins qu’un homme
    à goûter les chairs délicates.
    Il interdit son club aux femmes qui ne savent pas goûter le vin.

    Maria Croci et ses amies créèrent « La belle perdrix »,
    Un club de vingt gastronofemmes
    pour boucher un coin aux messieurs.
    Je ne sais s’ils furent ennemis ou compétiteurs attendris
    Mais j’aurais aimé être une femme
    pour voir la tête de ces prétentieux.

    (Tableau de Donna Young.
    À la suite de la décision de Camille Cerf du Club des Cent de n’admettre aucune femme dans les réunions hebdomadaires, Maria Croci (1874-1965) et ses amies ont créé La belle Perdrix en 1928. Selon Gaston Derys cet ostracisme reposait sur l’idée que «la femme [était] moins capable que l’homme d’apprécier une chair (sic) délicate, de goûter un grand vin» https:fr.wikipedia.orgwikiClub_des_belles_perdrix?wprov=sfti1 .)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • À chaque maison son chat

    Les chats noirs, par superstition, se cachent des gens trop crédules
    Et vont reprendre des couleurs, d’un air matois, indifférent,
    En allant prendre position à la fenêtre du vestibule
    Pour mater leurs souffre-douleurs ; oiseaux, souris et chiens errants.

    Ils surveillent autant leurs maisons que le respect de leurs pitances
    Car l’aliment rythme le temps et règne sur leurs digestions.
    Peuvent varier les saisons, les journées en concomitance,
    Rien ne remettra pour autant leurs habitudes en question.

    Chat sur le toit donne le temps, chat souvent varie en automne
    Selon la patte sur l’oreille ou la queue dressée en antenne.
    Chat sur le toit, c’est important pour parer des jours monotones
    Aux pluies soudaines sans pareille qui vous maintiennent en quarantaine.

    Tableaux de Marta Orlowska sur https:www.behance.netgallery4262059Surreal-Storybook-Ladies .

  • Rêverie en bleu et rose

    L’histoire qui toujours recommence avec le lever du soleil
    Est comme l’eau de la rivière ; tout dépend de la pluie d’hier.
    Et s’il a plu une romance, un conte au pays des merveilles,
    Alors nous sommes à la lisière d’un moment clef intermédiaire.

    Mais la belle n’est pas réveillée et reste à rêver au passé ;
    Sans doute croit-elle que sa journée sera conforme aux précédentes ?
    Elle se rendort sur l’oreiller et continue à rêvasser
    Et l’heure continue de tourner dans une torpeur obsédante.

    Peu à peu les limbes s’écartent et la léthargie se dissipe ;
    Elle se redresse mais à grand peine dans les images éparpillées
    Pareilles à un château de carte dont les figures anticipent
    Une révélation soudaine sur la fille déshabillée.

    Mais voici que son ventre rond frémit lorsqu’elle se relève.
    Bien sûr ! Notre reine est enceinte et vient d’entendre le prénom
    Qui fait écho en son giron à sa rêverie qui s’achève
    Et lui a révélé l’empreinte d’un grand chevalier de renom.

    Tableaux de Daniel Ludwig sur https:poramoralarte-exposito.blogspot.com201808daniel-ludwig_20.html?m=1 .

  • L’Étoile de mon cœur

    L’Étoile de mon cœur

    J’ai capturé le soleil fou que j’avais pourtant redouté
    Au début de notre rencontre de peur de m’y brûler les yeux.
    Je n’ai jamais aimé que vous, Madame, vous vous en doutez
    Et j’aime me blottir tout contre votre galbe pur, soleilleux.

    Lorsque mon cœur s’est fait piéger par l’attraction inéluctable
    De votre charme magnétique et la grâce de vos attributs,
    J’ai laissé l’amour m’assiéger par ses promesses délectables
    Et ma reddition extatique fut la rançon de mon tribut.

    Irradié par la chaleur de votre cœur incandescent,
    Je sens vos rayons transpercer mon corps qui se métamorphose.
    Vous m’avez changé de valeur par votre amour iridescent
    Qui, dans mon âme, a dispersé une étoile d’ivresse rose.

    Tableau de Stoffberg sur https:stoffberg.bigcartel.comproducts .

  • La Reine de la Pleine Lune

    La Reine de la Pleine Lune

    « Si la pleine Lune vous aime, pourquoi vous soucier des étoiles ? »
    Ce petit proverbe africain s’adapte parfaitement à ma reine.
    Premier quartier, d’un stratagème pusillanime, elle se dévoile ;
    Dernier quartier, d’un air mesquin elle s’amenuise, elle est sans-gêne.

    Et durant toute une semaine, elle me fait languir tous les soirs.
    Plus tard, elle montre un bout de pied, une jambe ou même une demi-cuisse.
    Sournoise, hypocrite, inhumaine, mon cœur est pris dans son pressoir
    Enfin elle sort son marchepied pour m’aimer autant qu’elle puisse.

    Gibbeuses, joyeuses et heureuses, nos amours dureront sept nuits ;
    Nulle étoile ne brillera plus fort que sa brillance sur les plaines.
    Vingt-et-une journées malheureuses me replongeront dans l’ennui ;
    J’attendrai encore et encore lorsque la Lune sera pleine.

    Tableau de Darlene McElroy sur http:www.artclassicsltd.commm5merchant.mvc?Screen=CTGY&Store_Code=acl&Category_Code=_DarleneMcElroy .

  • Les chaînes de l’amour

    Croyez-vous que l’amour enchaîne le prisonnier à sa geôlière ?
    Croyez-vous que les chaînes d’or sont plus difficiles à briser ?
    Si les querelles se déchaînent sur le chemin des écolières,
    Tout va mieux dès que l’on s’endort après s’être au lit dégrisé.

    L’amour physique est fantastique et, on le dit, spirituel.
    Puisque deux chairs valent mieux qu’une, honorons la fusion des sens !
    Joignons l’utile à l’érotique en faisant l’amour rituel
    Et séparons-nous sans rancune après sa sainte jouissance.

    Nous sommes fruits d’une expérience où l’amour puise l’énergie
    Qu’il transmet avec l’amitié, la compassion, l’affinité.
    Pour expliquer sa luxuriance, il nous suffit, en synergie,
    De réunir chaque moitié et sentir leur divinité.

    Sculptures d’Adam Martinakis sur https:www.martinakis.com .

  • Femme infiniment

    La femme au miroir comparée ouvre une porte sur l’univers
    Quand elle est face à sa psyché qui démultiplie sa beauté.
    Et je ne saurais séparer entre l’endroit et son envers
    Lequel m’a le plus aguiché dans chaque plan escamoté.

    Dans une infinité de vies et une infinité de femmes,
    L’amour serait assurément éternel pour leur rendre hommage.
    Sans doute est-ce ce que Dieu vit lorsqu’il éclaira de sa flamme
    Un monde démesurément équivalent à son image.

    Dans ce miroir j’ai découvert où mon idéal féminin
    Se répétait jour après jour à chaque moment de ma vie.
    Mon cœur s’est simplement ouvert à ce phénomène bénin
    Qu’est l’infinité de l’amour lorsque ma femme me ravit.

    2 Photos anonymes et 1 Photo de Pauline Greefhorst.

  • La revanche des plus-lourds-que-l’air

    La revanche des plus-lourds-que-l’air

    Il ne souhaitait pas voyager mais demeurer à la maison ;
    Il avait peur de s’affronter à l’incertitude du temps.
    Derrière son enclos grillagé, il s’était fait une raison
    Et se moquait des effrontés qui trouvaient son goût rebutant.

    Un matin ils ont disparu ; la bastide et le propriétaire.
    Personne n’a rien entendu, personne n’a fait attention.
    Tous les voisins ont comparu devant Monsieur le commissaire
    Qui a classé la prétendue mystérieuse disparition.

    Ce sont des oiseaux migrateurs qui ont rencontré dans le ciel
    Une montgolfière de pierre tractée par des feuilles géantes.
    Ils ont vu le navigateur, un vieux monsieur résidentiel,
    Accompagné comme équipière d’une jardinière bienséante.

    Ensemble, ils s’en vont convolant, malgré sa frousse radicale,
    Sur les nuages triompher tout en restant à la maison
    Avec des feuilles d’arbres volants des forêts vierges tropicales
    Qu’elle a réussi à greffer au toit, à la belle saison.

    Tableau de Christian Schloe.

  • Le moulin aux sourires de Louisette

    Le moulin aux sourires de Louisette

    Pour être quatre fois plus heureuse, elle tient un moulin aux sourires
    Qui multiplie chaque mimique lorsque lui prend son vertigo.
    Pour paraître plus chaleureuse, elle est également prête à rire
    En tournant de façon comique les pales à tire-larigot.

    Elle tient entre ses doigts le manche que son mari lui a offert
    Et fébrilement l’appareil fait tourner ses quatre risettes.
    Ainsi du lundi au dimanche, dans une drôle d’atmosphère,
    Le tournis n’a pas son pareil pour faire sourire Louisette.

    Or – catastrophe – quand il pleut, le moulin ne fonctionne plus !
    Tous les sourires disparaissent et perdent tout leur potentiel.
    Mais dès que revient le ciel bleu – et surtout lorsqu’il a bien plu –
    Les sourires réapparaissent dans un délire d’arcs-en-ciel.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Par le sein bleu !

    Je ne jure que par le sein bleu, issu du saint des saints royal.
    Par la poitrine de Cléopâtre ou le buste de Shéhérazade.
    D’ailleurs le terme « Palsambleu » est resté conforme et loyal
    À tous les hommes qui idolâtrent les seins nus des belles naïades.

    Par les tétons de Madelon qui servait à boire aux garçons !
    Par les mamelles de la pucelle qui botta les Anglois de France !
    Par les seins ronds comme des melons qui appâtent comme un hameçon !
    Par les poitrines de toutes celles qui mettront leur doudounes en transe !

    Alors fini le rouge à lèvres, vive le bleu à mamelon !
    Turquoise estompé sur le galbe et, sur le téton, outremer.
    La femme gagnée par la fièvre du bleu fera dans les salons
    Un chef-d’œuvre des plus admirables d’azur si intense et mammaire.

    Tableaux de David Bromley.

  • Femmes aux couleurs de nuit

    Si la nuit tous les chats sont gris, qu’en est-il à propos des souris ?
    Pénétrons par le trou de serrure discrètement, non sans douleur.
    Pour orner les soirées aigries, afin que la dame sourit,
    Allons voir en lumière obscure le secret des femmes en couleur.

    Mon p’tit oiseau les a vues vertes, bleues, indigo ou violacées
    Offrant au regard une teinte impressionnante et soutenue.
    Elle est si belle la découverte des coloris entrelacés
    Sous une lampe demi-éteinte égayant ces peaux toutes nues.

    Femme du soir, couleur d’espoir, femme du matin, cheveux châtains.
    Entre les deux, tout est pervers du rouge jusqu’à l’ultraviolet.
    J’ai noté sur mon répertoire l’instant où l’orgasme est atteint
    Par une palette de vers embrassées entre les volets.

    Tableaux de John Holcomb sur https:johnholcomb.com .

  • Les fruits de Marie

    Les fruits de Marie

    Colchiques dans les prés fleurissent pour fêter la fin de l’été ;
    Le cœur de Marie a mûri et ses fruits garnissent les comportes.
    La Terre, devenue sa nourrice, de ses pluies les a allaités
    Malgré les bourrasques en furie qui entraînent les feuilles mortes.

    Marie met sa plus belle robe pour faire honneur à la Nature
    Avec des pétales de rose en guise de sous-vêtements.
    De l’humus, ses pieds se dérobent pour partir en villégiature
    Avant que les frimas moroses l’enjôlent par leurs empiètements.

    L’hiver la déshabillera et l’endormira sous la neige ;
    Nous n’apercevrons de Marie que ses habits tombés par terre.
    Le printemps la réveillera pour lui offrir, en privilège,
    Des fleurs nouvelles et mûries de pluies et soleil salutaires.

    Tableau de Duy Huynh sur https:www.dessein-de-dessin.comles-peintures-acryliques-surrealistes-de-lacclimatation-culturelle-de-duy-huynh .

  • Le cœur de Marie

    Le cœur de Marie

    Fleurs de soleil et de printemps s’échappent du cœur de Marie
    Et ses sentiments papillonnent tout autour de la floraison.
    Pensées d’amour à chaque instant qu’un ange au petit gabarit,
    Entre ses deux mains, tourbillonne pour se blottir dans sa maison.

    Pluie et rosée, Soleil et Lune, ont veillé au fleurissement
    Et tout l’été s’épanouit car la Terre devient maman.
    Adieu perce-neige et callunes, bienvenue au mûrissement
    Sous le jour qui s’évanouit et les étoiles au firmament.

    Tout finira divinement d’un bouquet de feux d’artifice
    En fleurs pour la reproduction pour être là l’année prochaine.
    L’hiver poindra timidement avec ses jours qui raccourcissent,
    Puis viendra la reconduction d’un cycle de vie qui s’enchaîne.

    Tableau de Duy Huynh sur https:www.dessein-de-dessin.comles-peintures-acryliques-surrealistes-de-lacclimatation-culturelle-de-duy-huynh .

  • Carré de reines – 2

    La Reine de Cœur cherche un mari qui lui donnera beaucoup d’enfants ;
    Un Italien pour l’amuser, un Français ou un Autrichien.
    Hélas le Roi, homme marri, ne s’est pas montré triomphant
    Et la Reine désabusée s’en retourne auprès de ses chiens.

    La Reine de Carreau cherche un amant pour la distraire les jours de pluie
    Et tromper sa mélancolie, tromper son Roi et son ennui.
    Hélas le Roi, sur le moment, a oublié son parapluie,
    Puis les a surpris dans son lit et les a tués cette nuit.

    La Reine de Trèfle cherche un galant pour l’accompagner sur les routes
    Tandis que le Roi se dérobe pour aller jouer au Casino.
    Hélas le Roi mirobolant, éperdu, s’est mis en déroute
    Et ne peut ni payer ses robes, ni les frais de son Valentino.

    La Reine de Pique cherche un chéri juste pour un soir, une nuit ;
    Baiser dans ses draps de satin et puis le jeter en chemin.
    Hélas le Roi, homme aguerri, l’a fait tant jouir à minuit
    De sept orgasmes jusqu’au matin qu’il a droit de rester demain.

    Tableaux de Donatella Marraoni.

  • Carré de reines – 1

    Le Roi de Cœur, homme fidèle cherche sa Reine appropriée ;
    Comme il a l’esprit cavalier, il sait qu’il peut tout pardonner.
    Hélas la Reine est infidèle et ne se fait jamais prier
    Pour rencontrer beaux chevaliers, marquis ou même baronnets

    Le Roi de Carreaux, homme admirable, cherche sa Reine la plus belle
    Avec cuisses bien affermies et une poitrine de rêve.
    Hélas la Reine, fort désirable, qui aime un espion chez les rebelles,
    A fait pénétrer l’ennemi et la fin du Roi fut très brève.

    Le Roi de Trèfle, homme d’argent, cherche sa Reine intelligente
    Avec amplement d’avenant et de l’esprit sous le chapeau.
    Hélas la Reine en partageant d’une manière trop diligente
    Son fonds de commerce à tout venant l’a ruiné et l’a mis capot.

    Le Roi de Pique, homme volage, cherche sa Reine voluptueuse
    Qui sache lui donner au lit, le plaisir, l’amour et l’extase.
    Hélas la Reine, sous son pelage, possède une âme de tueuse
    Et, dès le premier hallali, le Roi est mort d’une épectase.

    Tableaux de Donatella Marraoni.

  • Une blanche et trois noires

    Une blanche et trois noires

    Le musicien reste de marbre apparemment à l’auditoire
    De trois oiseaux noirs suraiguës et une oiselle sans entrave.
    Pour jouer la mélodie de l’arbre, les notes sont rédhibitoires
    Car les corbeaux trillent les aiguës et la colombe chante les graves.

    L’instrument, de ses propres branches sacrifiées pour la musique,
    Résonne d’une âme féconde accordée aux piafs concertistes.
    Tous les mélomanes qu’ils branchent accourent ouïr la liturgique
    Ballade de la forêt profonde avec ses millions de choristes.

    Car la litanie enchantée calme l’ensemble des prédateurs,
    Les ours, les loups, lynx, sangliers, même les hiboux sur leurs mâtures.
    Elle aide les biches à enfanter grâce au tempo pondérateur
    Dont les fréquences sont liées au pouls de la Mère Nature.

    Illustration de JRSlattum.

  • Quel est le peintre de mes rêves ?

    Quel est le peintre de mes rêves ?

    Combien de fois ai-je arpenté l’escalier des vagues turquoise
    Qui mène derrière l’horizon là où naissent les légendes kurdes,
    Dans ce décor parementé de nébulosités narquoises
    Qu’un peintre a, sans autre raison, mélangées dans un rêve absurde ?

    La Pleine Lune évidemment et ses orages magnétiques
    Qui viennent inciter les étoiles à briller comme des soleils
    Et danser dans le firmament de ce fond de ciel hypnotique
    Qu’un peintre a brossé sur la toile de l’univers de mon sommeil.

    Mais quel est ce peintre lubrique qui peint ces décors enchantés
    Où ma nudité s’insinue comme un pinceau émancipé ?
    Sans doute un rêveur excentrique qui m’invite à me transplanter
    Dans ce paradis inconnu et me prie d’y participer.

    Tableau de Tuco Amalfi.

  • Les poissons rouges

    Elle ne mange ni poisson ni crustacé, c’est trop malsain !
    Elle ne prend, comme boisson, que l’eau pure de son bassin.
    Un bassin construit par son père à l’ombre d’un saule pleureur
    Dont le faîte au soleil espère capter son feu en éclaireur.

    Elle l’a transformé en lit, un lit rond comme un aquarium
    Pour noyer sa mélancolie délayée dans son vivarium.
    Elle y dort dès la nuit tombée par-dessous la voute stellaire
    Et s’y laisse aller succomber aux rayons du halo lunaire.

    Comme une Belle-au-Bois-Dormant, elle s’est endormie pour longtemps
    Attendant un Prince Charmant entre quatorze et vingt printemps
    Qui lui fera du bouche-à-bouche en descendant vers le pubis,
    Puis la conduira de sa couche au grand Royaume des Abysses.

    Tableaux de Fernando Vicente.

  • Vacances 2022

    Dans l’esprit de l’homme moderne, la mode des loisirs progresse ;
    Pour chanter, danser tout l’été, il travaille toute l’année.
    L’hiver, il s’engraisse, il hiberne, puis au printemps, à bas la graisse,
    Changement de réalité et vivent les belles peaux tannées !

    Toujours plus haut sur les sommets, cap sur les montagnes enneigées,
    Faire du ski sur les glaciers ou s’éclater en randonnées !
    Des activités consommées pour éviter de gamberger
    Au temps de travail disgracié mais s’amuser, s’abandonner !

    Partout autour de la planète vont les tsunamis de touristes
    Rechercher les émotions fortes et tout ce qui les met en transe.
    Et puis l’on compte les cannettes, les déchets de plus en plus tristes
    Que tous les océans transportent comme souvenirs de vacances.

    Illustrations de Blachon.

  • L’œil au crépuscule

    L’œil au crépuscule

    Un œil géant dans le désert semblait surgir pour m’observer
    Venu sans doute pour apaiser sa faim et chercher l’aventure.
    Tout comme un loup très peu disert ou bien un renard réservé
    Dardant sa pupille braisée sur l’azur brossé d’argenture.

    Je m’attendais à une voix perçant le firmament voilé
    Pour me dire : « Apprivoise-moi ! Je m’ennuie tant sur ta planète ! »
    Mais seuls les buissons à claire-voie dansaient sous le ciel étoilé
    Agités par un vent sournois qui sifflait entre les dunettes.

    Mais plus le soleil s’affaissait et plus le regard s’acérait
    Tout comme l’œil de la conscience pour moi, esseulé désormais.
    Et plus le jour disparaissait plus sa vision m’exaspérait
    Jusqu’à ce que dans l’insouciance, la nuit ne l’aveugle à jamais.

    Tableau « Eye Over the Desert » de Paul Lehr sur https:70sscifiart.tumblr.com.

  • Sérénité

    Sérénité

    J’aime au plus profond de la nuit ce moment de sérénité ;
    Juste la flamme d’une bougie qui illumine les ténèbres.
    L’infime lumignon qui luit devient source de pérennité
    Et chaque seconde rougie fond dans sa mémoire funèbre.

    Et le présent devient lumière qui brille juste à ce moment ;
    Le temps se consomme en arrière et devient cendre du passé.
    Or l’avenir n’est que poussière car il n’existe pas vraiment
    Sauf dans la foi et la prière envers l’instant à dépasser.

    J’observe la même lueur à soixante-quatre ans passés
    Comme si tous les photons produits se superposaient en ce point.
    Le noir obscur et pollueur n’a plus le droit d’outrepasser
    La flamme que je reproduis dans mon cœur à brûle-pourpoint.

    Tableau de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057426&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • La belle et les bits

    Yoyo – ou IOIO – femme orange est une amatrice de bits ;
    Bitoniau ou bitte d’amarrage avec des uns et des zéros.
    Tout le monde la trouve étrange, personne ne sait où elle habite,
    Ni ne connaît son entourage, ni ne connaît son numéro.

    IOIO, entièrement tatouée de ronds et de petits bâtons
    Ne dit rien mais n’en pense pas moins sur l’argent qu’on lui rémunère.
    Mais appliquée et dévouée, elle procède toujours à tâtons
    Pour ajouter d’autres témoins de sa passion pour le binaire.

    C’est écrit dans ses chromosomes, l’homme XY, la femme XX ;
    Elle ne fait que se montrer nue sous l’action caniculaire.
    Elle digitalise son génome de manière plutôt numérique
    Mais c’est pour mieux nous démontrer sa façon d’être bipolaire.

    Rina Sawayama photographiée par John Yuyi sur https:captionscutetodayusa.blogspot.com202105rina-sawayama-cyber-stockholm-syndrome.html .

  • Le jeu des fous

    Au jeu des fous, les rois déchus sont devenus fous à lier ;
    Les pions suivaient fidèlement et deviennent déséquilibrés.
    Aux reines folles sont échues la monture de leurs chevaliers
    Et même les tours également voient leurs clochers recalibrés.

    Ainsi les fous deviennent rois et prennent la clef du château
    Livrée par l’évêque défroqué, doyen des pièces aliénées,
    Malgré le passage à l’étroit qui leur évite le bateau
    Et dont les cases disloquées oscillent à un rythme effréné.

    Mais toute chose a une fin et les rois fous sont renversés
    Par la vieille reine démente qui était toujours dans la Lune.
    Elle renvoie ces aigrefins avec leurs pairs controversés
    Qui ensemble aussitôt fomentent une insurrection opportune.

    Aussitôt la Lune couronnée, tous les sujets se mettent à rire
    Après avoir du fou pleuré sa folie communicative.
    Mais elle sera vite détrônée par un ministre au faux sourire
    Qui l’a bernée, trompée, leurrée aux élections législatives.

    Tableaux de Leszek Andrzej Kostuj sur http:arteycomunicacion2013.blogspot.com201204leszek-andrzej-kostuj.html .

  • Mutinée de soleil

    Mutinée de soleil

    De soleils mutinées aux cheveux de comètes,
    En robes satinées, les déesses-planètes
    Enfantent la Nature dans le creux du foyer
    De la mer où saturent ses enfants octroyés.

    Qui les a fécondées par les vents de l’espace ?
    Des rayons émondés d’astres qui se déplacent
    Soumis à l’attraction des galaxies lointaines
    Et la gravitation de brunes étoiles naines.

    Notre mère la Terre et sa fille la Lune
    Ont fondé le croissant fertile du berceau.
    Le père est un mystère mais sa sève opportune
    Coule dans tous les sangs des hommes universaux.

    Tableau de Maria Pace Wynters.

  • La source vive

    La source vive

    L’amour est une source vive qui désaltère de la soif
    Cependant lorsque qu’elle se tarit, la vie paraît indissociable.
    Mais dès que le corps se ravive et que la passion le décoiffe,
    Il se passe un charivari qui drogue le cœur insatiable.

    L’amour donne un courant bizarre montrant plusieurs propriétés ;
    Drogue, remède ou aliment selon comment il est absorbé.
    Il peut pousser à la bagarre ou provoquer l’ébriété
    Ou, au contraire, un ralliement entre deux âmes résorbées.

    Alors, quelle est cette énergie qui l’emporte sur la matière ?
    Une force à travers le temps impénétrable à juste titre.
    Que nous suivons en synergie durant toute une vie entière
    Malgré notre esprit combattant et malgré notre libre arbitre.

    Tableau de Henri Gervex.

  • Ne pas trop voir, ne pas trop dire, ne pas trop entendre

    Il faut savoir fermer les yeux sur les affaires d’aujourd’hui
    Sans en souligner l’importance si elles sont dans l’obscurité.
    Il faut savoir ouvrir les yeux si quelque chose se produit
    Et ce, en toutes circonstances, pour sa propre sécurité.
    Méli-mélo, c’est pas sérieux de dompter un regard réduit
    Qui faute, par inadvertance, du fruit de sa curiosité !

    Il faut savoir fermer sa bouche et ne pas trop se révéler
    De peur d’avouer ses faiblesses et de se faire condamner.
    Il faut savoir ouvrir sa bouche quand il est temps de corréler
    Ses actes avant que ne se blesse son amour propre profané.
    Communiquer, l’affaire est louche selon ce qu’il faut démêler
    Entre une langue de diablesse et la vérité spontanée !

    Faut savoir faire la sourde oreille sur les potins et les ragots
    Les chiens aboient, la caravane passe malgré l’indiscrétion.
    Il faut savoir tendre l’oreille aux conseils de l’alter ego
    Même si parfois il me vanne avec ses excès d’accrétions.
    Charivari dans l’appareil ! Les discoureurs, les viragos
    Qui donnent le change et se pavanent m’ont rendu(e) sourd(e) d’indigestion !

    Collages de Ricky Linn sur https:www.behance.netgallery95396769Collage-Illustrations-3 .

  • Zoom arrière

    D’abord ma mère, la première, ensuite ma tante la seconde,
    Et puis à part mes deux grands-mères, pas d’autre femme ne m’a ravi.
    Aucune sœur dans ma chaumière ni de cousine Cunégonde
    Qui m’auraient appris le sommaire du grand ouvrage de la vie.

    Soudain l’école devient mixte et les demoiselles prolixes
    Sont trop nombreuses et mystérieuse ; moi timoré et trop timide.
    D’ailleurs sans être anatomiste, leurs corps tournent en idées fixes
    Dans mes rêveries luxurieuses et sur les draps restés humides.

    Et puis les femmes de ma vie ont marcotté filles et nièces,
    De belles-sœurs en belles-filles, de mariages en unions libres.
    Peu à peu les femmes ont gravi les échelons en hardiesse
    Au petit bonheur en famille, qu’il est beau ce bel équilibre !

    Portraits de Sandra Pelser.

  • Belles fleurs – 2

    Belles fleurs - 2

    Tout en couleurs, tout en boutons sont les bouquets que je préfère,
    Juste posés entre les seins comme parure naturelle.
    Aspect velouté et coton que j’embrasse fort et que j’enserre,
    Fleurs cueillies autour du bassin, textures exotiques corporelles.

    Juste une douche de rosée une fois ou plusieurs fois par jour ;
    Compter les gouttes écoulées sur les mamelons turgescents.
    Sur un visage couperosé, afficher un parfum d’amour
    Qui s’évapore encagoulé d’une chevelure rouge sang.

    Juste une touffe de verdure qui souligne son bouton de rose
    Et la femme devient soliflore pour accueillir la fleur du mâle.
    Et pour que la gerbe perdure, il faut que celui qui l’arrose
    Ne la cueille et ne la déflore qu’à l’heure la plus optimale.

    Photo de Mikhail Shestakov sur https:vk.comclub3889576 .

  • Belles fleurs – 1

    Belles fleurs - 1

    La femme ne se frappe pas, ni ne se secoue, ni ne s’agite
    Par, telle un cocktail délicat, respect à sa sacralité.
    Quand mon cœur devant ses appas tremble, chavire et prends du gîte,
    J’y vois là le certificat d’une plante de qualité.

    Quelle fleur s’accorde le mieux avec la forme du visage ;
    Entre l’odeur et la couleur ou la robe en forme évasée ?
    Un toucher subtil, harmonieux, les courbes aux jolis paysages,
    L’enchantement où la douleur restera à jamais déphasée ?

    Coquelicot, la joie de vivre, l’acacia pour son élégance,
    Des fleurs de Lys pour la noblesse, l’angélique pour l’inspiration.
    Des œillets pour la femme libre, une anémone pour la confiance,
    Bleuets pour la délicatesse, camélia pour l’admiration.

    Photo de Mikhail Shestakov sur https:vk.comclub3889576 .

  • Dimanche, jour du poisson

    Après tout, les premiers chrétiens, lors des persécutions romaines,
    Symbole de reconnaissance, portaient le signe du poisson.
    Encore aujourd’hui l’entretien de cette tradition humaine
    Me pousse depuis ma naissance à m’accrocher à l’hameçon.

    J’ai longtemps recherché quel ordre serait le plus spirituel…
    Une carpe pour le silence ? Un saumon à contrecourant ?
    Pourtant je ne puis en démordre ; le poisson rouge naturel
    Est l’élu dont la rutilance au sang est le plus concourant.

    Aussi chrétiens, mes très chers frères, je vous propose d’ôter la croix
    Qui représente la souffrance par un poisson dans son bocal.
    L’eau bénite qui vous est si chère pourra être puisée de surcroît
    Directement en délivrance dans son bathysphère local.

    (Tableaux de Hülya Özdemir sur https:hulyaozdemir.tumblr.compost150724394748take-me-home-where-i-belong
    Poisson – en grec ICHTUS ou IΧΘΥΣ – est l’acronyme de « Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur »
    I : Ἰησοῦς ; Iêsoûs : Jésus
    Χ : Χριστoς ; Khristòs : Christ
    Θ : Θεοῦ ; Theoû : de Dieu
    Υ : Υἱoς ; Huiòs : Fils
    Σ : Σωτήρ ; Sôter : Sauveur
    Sources : https:www.ssvp.frtemoignagesle-poisson-symbole-des-chretiens-a-travers-le-monde .)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • La sirène et son marin

    Acte I
    Du bâtiment d’un jeune marin, s’appropria Dame Sirène
    Tandis qu’il partait pratiquer la pêche à pied dans la lagune.
    Lorsqu’il aperçut son tarin qui dépassait de la carène,
    L’homme se mit à critiquer et à exprimer sa rancune.
    Acte II
    Mais la Sirène a plus d’appas que le marin de hameçons
    Et plus d’attraits dans ses filets que lui d’appâts dans son chalut.
    Et le coup de foudre frappa si fort dans le cœur du garçon
    Qu’ils ont aussitôt enfilé une bague au doigt, fraîche émoulue.
    Acte III
    Les années passent et il s’ennuie de sa Bretagne et sa maison
    Mais la Sirène ne se résout pas à le lâcher tout de suite.
    Il pense à s’enfuir cette nuit ; il faut s’en faire une raison.
    La liberté contre un bisou, c’est de la détention gratuite !
    Épilogue

    Elle a cédé évidemment et l’a suivi au Finistère
    Il est devenu gardien de phare et elle, bien sûr, sonne l’alarme
    Lorsqu’un bateau incidemment risque de s’échouer à terre.
    Finalement, c’est en fanfare que ma chute tombe sous le charme.

    Tableaux de Hanna Silivonchyk.

  • L’hommage papillon

    L’hommage papillon

    Dans la famille des Sylphides, après une enfance anonyme,
    À la fin de la puberté, sonne le temps de la nymphose ;
    Chacun sort de sa chrysalide et tous se regroupent unanimes,
    Puis s’envolent vers la liberté pour fêter leur métamorphose

    Pour rendre hommage aux papillons, les fées se mettent à danser
    Imitant leurs battements d’ailes de leurs chevelures dorées.
    Et tournent, tournent en tourbillons leurs jolis corps nus élancés
    Qui renvoient comme une chandelle leurs fluides au fond de la forêt.

    Et l’effet papillon produit par le fait des lépidoptères,
    Un égrégore Dieu des vents qui ondule en forme de huit.
    Ce sera tout pour aujourd’hui car demain autour de la Terre
    Les nuées au soleil levant transmettront la bourrasque induite.

    Tableau de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • Reflet d’espoir

    Reflet d’espoir

    Mon beau miroir qui me renvoie, après avoir bien réfléchi,
    Mon joli teint suivant son tain et qui m’efface mes points noirs,
    N’est pas menteur – puisque sans voix – ni imitateur défraîchi ;
    Juste un ami de bon matin qui m’accompagne jusqu’au soir.

    Il ne retourne que des reflets de l’air du temps purifié ;
    Il ne réverbère que vertu cachée dans les ombres moroses.
    S’il vous reproduit un pamphlet, bien fou qui pourrait s’y fier
    Car il s’applique, il s’évertue à vous faire voir la vie en rose.

    Comme un ami qui ne dit rien mais qui me suit fidèlement,
    Jamais ne me contredira ni trahira mes émotions.
    Ô que ne sois-tu ivoirien, mais doté individuellement
    De parole qui me prédira mon avenir sans inversion !

    Photo de Cecil Beaton.

  • Grande fille

    Finie l’heure des enfantillages, désormais elle est amoureuse.
    Mais pour de vrai évidemment, les précédents ne comptent pas.
    Tous ses efforts en maquillage et toutes ses pauses langoureuses
    Ont ferré concomitamment quelques jeunes coqs de combat.

    Se faire belle est une science aussi précise que primordiale
    Et mettre son corps en valeur, le meilleur signe de richesse.
    Sans doute qu’un peu d’insouciance favorise l’entente cordiale…
    Moins qu’un petit haut enjôleur et une jupe ras-les-fesses !

    Un dernier coup d’œil au miroir. Chercher le détail outrageux
    Qui sera l’avertissement de l’appas le plus désarmant.
    Soudain elle retire d’un tiroir un string bien plus avantageux
    Le meilleur l’investissement pour pécho le prince charmant.

    Tableaux d’Igor Medvedev sur http:touchofcolorr.blogspot.com201511igor-medvedev.html .

  • Petite fille

    Avec le chat comme complice qui jamais ne la trahira,
    Elle a volé quelques affaires dans la penderie de maman.
    Être petite, quel supplice ! Mais rien ne la contrariera
    À aiguiser son savoir-faire à grandir prématurément.

    Sous la direction des poupées, elle continue ses essayages :
    Robe de dentelles transparente, suggestive voire polissonne ?
    Les cheveux ? Faut-il les couper ? Peut-être un peu de maquillage
    Pour que sa frimousse s’apparente à celle d’une grande personne.

    Le minet désapprobateur fait mine de se désintéresser
    Aux derniers échos de la mode du petit mannequin en herbe.
    Mais faute d’autre admirateur et s’il veut être caressé
    Il faudra qu’il s’en accommode et miaule en la trouvant superbe.

    Tableaux d’Igor Medvedev sur http:touchofcolorr.blogspot.com201511igor-medvedev.html .

  • Madame de la Rosée

    Madame de la Rosée

    Tantôt elle sème à tous vents et tantôt sème à toutes pluies
    Selon son humeur attristée, joyeuse ou simplement changeante.
    Si parfois elle rit souvent de bon cœur au soleil qui luit,
    Elle s’éplore aussi, contristée de larmes amères et astringentes.

    Mais la nature sait épancher toute l’eau chargée d’émotions
    Qui remontent dans l’atmosphère pour se dissoudre dans l’aurore.
    Tandis que la Terre retranchée absorbe l’onde en décoction,
    Jus de rosée pour satisfaire toutes les rivières et sa flore.

    Parfois je l’ai vue se lever, secouer sa robe de douleurs
    Et ses sentiments déferler comme une cascade de pleurs.
    Puis je l’ai vue se relever et vite reprendre des couleurs
    Après avoir laissé perler ses gouttelettes sur les fleurs.

    Tableau de Steven Kenny sur http:www.stevenkenny.comhome.html .

  • Nature circulaire

    Nature circulaire

    Tous les jours la pluie hygiénique de mon petit nuage en cœur
    Me lave de toutes mes peines et les draine en terre assouvie
    Et puis les eaux biogéniques des sols poreux à contrecœur
    Me remontent comme une veine pour un nouveau cycle de vie.

    Et moi, étape intermédiaire, je capte l’énergie d’en haut,
    La nourriture qui vient d’en bas, l’amour qui circule dans l’air.
    Tous sont la question subsidiaire au concours de la météo
    Dont le gagnant est le combat de la nature circulaire.

    Telle est la magie de la vie pour qui la vit et qui l’observe
    Même si tout n’est que science ou divine relativité.
    Juste sa beauté me ravit et je n’ai aucune réserve
    Quant au rôle que ma conscience exerce sur son activité.

    Tableau de Beth Conklin.

  • Couleurs de femmes – 2

    Certains voient l’âme au fond des yeux ; moi, je la vois dans les nuances
    Qu’une femme affiche sur son front comme un panneau indicateur.
    Un troisième œil, fort délicieux, qui dégage son influence
    Et dont le cœur ose l’affront de son rôle amplificateur.

    Le chapeau révèle tant de choses qu’un roman n’y suffirait pas
    À raconter ce qui se passe entre les oreilles et les yeux.
    Et soudain se métamorphosent envoûtement, charme et appas
    Par une plume qui dépasse ou un p’tit oiseau audacieux.

    Nu-tête, épaules dégagées, l’âme et le cœur, tous deux, débordent ;
    Le regard devient magnétique et la bouche un peu frémissante.
    Ainsi, la femme apanagée dévoile à celui qui l’aborde
    Le contenu signalétique d’une âme par trop resplendissante.

    Tableaux d’Arnaud Bauville.

  • Couleurs de femmes – 1

    Paupières lapis-lazuli pour effacer mes bleus de l’âme ;
    Rouge cerise sur les lèvres pour me mettre le cœur en bouche ;
    Un peu d’ambre et de patchouli, un petit chapeau haut de gamme ;
    Un bijou trouvé chez l’orfèvre, à la fin de l’envoi, je touche.

    L’air mélancolique et morose, mes joues se jouent de leurs couleurs ;
    La tête ailleurs me désespère et tourne en rond sans faux-semblants.
    Pensées dorées à l’eau de rose cachent leurs peines et leurs douleurs
    Jusqu’à ce qu’elles me repèrent un beau musclé en habit blanc.

    Le vert-galant est élégant, tête bronzée, cheveux dorés ;
    Un beau parleur qui fait des vers et qui me charme de sa prose.
    Ferais-je un rêve extravagant ? Pincez-moi ! J’ai peur d’adorer
    Ce beau chevalier aux yeux verts qui me fait voir la vie en rose.

    Tableaux d’Arnaud Bauville.

  • Marie-Oiselle-Minuit

    Marie-Oiselle-Minuit

    Comment les oiseaux se reposent durant leurs longues migrations ?
    Ils détiennent l’équivalent de nos établissements de nuit.
    Les ailes fourbues, ils se posent au service réanimation
    D’une hôtellerie de talent : « Chez Marie-Oiselle-Minuit ».

    Pareil à notre Voie Lactée qui couvre la nuit de son voile,
    Ils réénergisent leurs ailes au feu, en se le partageant.
    Les volatiles décontractés s’alignent selon les étoiles
    En offrant à la demoiselle une étole aux reflets d’argent.

    À chaque saison recommencent les tournées d’oiseaux migrateurs
    Qui retrouvent leurs habitudes à l’hôtellerie de Marie
    Qui se passionne des romances de ces voyageurs séducteurs
    Qui connaissent les béatitudes à chaque fois qu’ils se marient.

    Tableau de Beth Conklin.