L’attente s’en va en fumée sans rien laisser qu’un peu de cendres Sur lesquelles le temps soufflera vers une amnésie dominante. Juste des pensées consumées par l’esprit qui aime descendre Vers le cœur qui m’insufflera l’espoir d’une fin imminente.
L’attente cesse brusquement, le train de vie reprend son cours Qui m’emporte avec mes pensées que j’enferme dans ma valise. Mon rêve né fantasquement soudain n’est plus d’aucun secours Mais j’y reviendrai dépenser d’autres absurdes psychanalyses.
Difficile de se représenter Dame Nature concrètement ; Sans doute faut-il l’imaginer lorsqu’elle était vierge et nubile. Mais étant moi-même exempté de remonter discrètement Dans mon génome enraciné dans l’ADN, c’est difficile.
Pourtant dans mes rêves éveillés, j’ai aperçu ma créatrice Naissant elle-même du néant, laissant le champ libre aux envies. Dans cet Éden émerveillé, elle a établi sa matrice Pour créer terres et océans pour, enfin, abriter la vie.
Un jour, elle s’est mise en couleurs – c’était là son premier printemps – Et accordé le sacrifice de sa nature alimentaire Pour accoucher dans la douleur deux humains âgés de vingt ans Dont je suis à moitié leur fils et à moitié fils-de-la-Terre
Créations de Kathryn Blake sur https://www.artstation.com/artwork/Z53mnm
J’aime déshabiller le temps et lui ôter la carapace De la vieillesse dont il enduit la peau des beautés éphémères. Mot fugitif, presque insultant, qui évoque le temps qui passe Et qui tristement éconduit le souvenir de nos grands-mères.
Le curseur du temps dans leurs rides où sont gravées leurs émotions Fait chanter l’écho de leurs cœurs avec une ardeur impatiente. Combien de jours, de nuits torrides, avec l’amour en promotion Ont induit les rires moqueurs de leurs jeunesses insouciantes ?
Les belles dames du temps jadis, quelque part immortalisées Par les vibrations de leurs âmes qui pulsent en ondes maternelles, Pour que jamais ne s’affadissent leurs présences cristallisées, Nous ont intégré ce sésame comme une intuition éternelle.
Photos de Marie Doro, Maude Fealy, Ione Bright & Paulette Navier
Je suis en transit dans ce monde où je n’accepte nulle attache Et où j’attends à chaque instant de sauter dans un train qui passe. Mais cela ne prend qu’une seconde ; si ma vigilance s’en détache Je reste suspendu au temps et reste coincé(e) dans l’impasse.
Or, si je n’ai pour tout bagage que le sac de mes souvenirs, Si je ne porte que l’habit de mes connaissances acquises, Alors aussitôt je dégage et prends le train de l’avenir Vers des gens de mon acabit selon mes qualités requises.
Toutes ces gouttes au fil de l’eau pareilles au flot de mes pensées, Pareilles au flux du genre humain, pareilles aux nuages qui passent, Partent dans l’oubli, à vau-l’eau, un autre cycle où dépenser Leurs vies vers un nouveau chemin, nouveau monde et nouvel espace.
Qu’il est hypnotique l’effet de l’existence qui s’écoule Et qui m’attire comme un aimant de ressentiments magnétiques ! Sans doute vers l’univers des fées d’où ma propre magie découle Et qui revient comme un amant sentimental et pathétique.
Après avoir tiré les Rois, on continue avec brio À se préoccuper des reines non pas vraiment pour les tirer Mais les honorer toutes les trois puisqu’elle forment un trio Dont l’association pérenne est assidûment désirée.
Commémorons Épiphanie, Reine magicienne oubliée, Puis consacrons la Chandeleur, Reine des crêpes et des chandelles ! Célébrons enfin Stéphanie, Reine qui n’a rien publié À ce jour mais dont la valeur reviendra comme l’hirondelle !
Que feront les reines au printemps ? Elles prendront leurs quartiers d’été Bronzer de Pâques à l’Assomption jusqu’en automne, fin des vacances. Puis elles reviendront en leur temps avec leurs trois rois répéter Contre toutes nos présomptions, les mêmes faits sans conséquences.
Tableaux de Georgia Th sur https://justlikehopey.tumblr.com/post/114981137204/georgia-th/amp
À la ville, comme à la campagne, les cœurs solitaires s’assemblent Pour trouver un terrain d’entente et pour naviguer de conserve. Ainsi, compagnons et compagnes cherchent la voie qui leur ressemble Et répondra à leurs attentes et à ce que l’avenir réserve.
Tous les voyages sont chaotiques – on dit qu’ils forment la jeunesse – Et l’amour n’aime ni la routine ni le quotidien ressassé ; Il se cherche un milieu biotique pour s’épanouir en finesse Afin que ses fruits s’agglutinent sur les tuteurs entrelacés.
Alors les cœurs partent en voyage sur de grandes lignes érotiques Ou pour dormir en wagon-lit ou batifoler en croisière. Et puisque l’amour n’a pas d’âge, vers une retraite exotique, Ils s’aimeront à la folie sur le chemin du cimetière.
Car l’amour ne s’arrête pas là où la mort figure une escale Mais il repart en fusionnant pour procréer un nouvel être. Ni Paradis, ni Walhalla, ni aucune évasion fiscale, Mais un retour occasionnant des épopées au kilomètre.
Illustrations de Pascal Campion sur https://positivr.fr/pascal-campion-dessins-couple/?amp
Révolution chez les amantes, les laïques et les religieuses ! Les bonhommes ne perdent plus la tête pour une partie de jambes en l’air. À moins qu’on ne nous le démente par une pirouette prodigieuse, Ils sont partis à la conquête des droits dont ils sont titulaires.
Désormais, pour la parité, ils goûtent avant d’être mangés La garniture dont ils enrobent les vêtements de leurs promises. Tandis qu’en solidarité, lorsque le tout est mélangé, Elle ôte et lui offre sa robe comme si elle lui était soumise.
Après qu’il eut été mangé, croqué et sucé jusqu’à l’os, Il ne resta plus que la tige de ce bonhomme en pain d’épice. C’la dut alors la démanger, la fille, de s’enfiler gratos, En coupant court à tout litige, son petit bâton de réglisse.
Tableau de Nicoletta Ceccoli sur https://vigilantcitizen.com/latestnews/disturbing-mkultra-and-child-abuse-paintings-displayed-on-billboards-in-italy
Monde intérieur imaginaire qui me rappelle d’où je viens, Qui fait sonner les expériences acquises de mes vies antérieures. J’aime tant son imaginaire qu’à travers lui, je me souviens De l’écho d’une clairvoyance vers l’itinéraire ultérieur.
Monde extérieur immatériel car j’appréhende sa matière, Sa dureté et ses dangers à jamais de moi différents. Pourtant l’organe sensoriel qui me fait vivre tout entière Lui est à la fois étranger et cruellement afférent.
Je suis ce monde intermédiaire, je suis assis sur la fenêtre Avec la peur de basculer dans un destin irréversible. Comme une question subsidiaire qui me décidera à naître Pour une vie immaculée de mes mémoires inaccessibles.
Comme il faut bien qu’elle s’habitue, les bonhommes en pain d’épice Sont principales gâteries qui enchanteront sa jeunesse : « Je te grignote et je te tue à petit bout mais sans malice ; J’aime ta camaraderie et ta saveur toute en finesse ! »
Elle chantonnait cette comptine en dégustant chaque bouchée De ses petits amis sucrés à la tête aromatisée. Petite habitude enfantine qui allait plus tard déboucher Sur une litanie consacrée à ses victimes traumatisées.
Comme elle n’a pas beaucoup d’amis, elle prend son déjeuner au lit De la rivière au chocolat en compagnie de ses copains ; Pour ne pas avoir d’ennemi, elle va au bout de sa folie En grignotant sans tralala sa bonne bouille en massepain.
Dans son école des Nougatines de l’ordre des Saintes Amantes, Elle apprendra l’anatomie et le meilleur côté des hommes : Leurs têtes en chocolatine battues dans du thé à la menthe, Bases de la gastronomie inscrite dans ses chromosomes.
Tableaux de Nicoletta Ceccoli sur https://ilmondodimaryantony.blogspot.com/2013/08/gli-incubi-celesti-di-nicoletta-ceccoli.html ainsi que sur https://www.irancartoon.com/site/artists/nicoletta-ceccoli
Nourrir son imagination exige en guise d’introduction Un sens aussi vrai qu’un mensonge qui grandira avec le temps. Le cœur d’enfant en gestation développera son addiction Avec des rêves et des songes qui se bousculent à contretemps.
Bien sûr, au train où vont les choses, son appétit grandit encore, Devient de plus en plus exigeant et tout son cœur s’en réconforte. Le plaisir se métamorphose en lui transformant tout son corps Et son esprit intransigeant envers des émotions plus fortes.
Au printemps, premières amours, tout son être s’épanouit Mais dès qu’on lui pose un lapin, l’imagination se rebiffe. Elle se console non sans humour sur ses désirs évanouis Avec un pignon de sapin pour un besoin impératif.
Tableaux de Nicoletta Ceccoli sur https://ilmondodimaryantony.blogspot.com/2013/08/gli-incubi-celesti-di-nicoletta-ceccoli.html
Nouvelle Lune de l’année, la porte reste verrouillée Suite à on ne sait quel dilemme qui l’avait maintenue bouclée. Elle semble vraiment condamnée – d’ailleurs ses gonds sont tous rouillés – Pourtant ce n’est plus un problème car on a égaré la clef.
Mais cette nuit de pleine Lune, six jeunes filles en robe blanche Ont accompli le rituel de l’ouverture de la porte. Sans autre procédure aucune, on entendit craquer les planches Selon le sens spirituel que le chant consacré comporte.
Une fois la porte entrouverte, les jeunes vierges sont entrées Dans le mystère et le silence de la foret du bois-des-chênes. Puis la clairière s’est recouverte de ronces tellement concentrées Qu’on en a omis l’existence et ce, jusqu’à l’année prochaine.
Partout l’amour verdurera dans la nature déflorée Quand le printemps réveillera campagnes, vallées et forêts ! Partout la vie bourgeonnera et fera jouir les fleurettes Que la pluie badigeonnera d’eau fraîche sur les collerettes.
Revivront d’amours végétales les nouveaux rameaux érectiles Qui exposeront leurs pétales autour de leurs pistils fertiles. Et mûriront les fruits bénis par d’indispensables abeilles, Petites fées dont le génie nous remplit de vie les corbeilles.
Tableau d’Igor Morski sur https://www.espritsciencemetaphysiques.com/illustrations-controverse-dun-artiste-polonais-revelent-cote-noir-de-societe-moderne.html
Je vis en vert la nuit, le jour, entre le cœur et la raison ; Quant au blues et aux bleus de l’âme, je les mets en périphérie. Qu’il est utopique, le séjour d’un poète resté à la maison Qui écrit sur le cœur des femmes dans les bras de son égérie !
L’égérie voit la vie en rose car, après tout, c’est là son rôle Et reste jaune très longtemps dans une jeunesse éternelle. Elle a sauvé mon cœur morose – je vous en donne ma parole – Qui vit un retour de printemps de ses amourettes charnelles.
Le soir, ma femme devient violette, comme la couleur des montagnes Où la Chèvre de Monsieur Seguin s’enfuit en quête d’aventures. Je sèche mon encre obsolète dans l’encrier de ma compagne Pour qui j’ai l’éternel béguin au parfum de littérature.
Photos de Julius Ise sur http://blog.julius-ise.de/colorgames
Le Roi possède tous les droits et c’est normal, il est le Roi ; Il est aussi de droit divin né de la cuisse de Jupiter Ou de n’importe quel endroit, cheville gauche ou genou droit, Quoi qu’il en soit, quoi qu’il advint, le Roi est Maître, pas de mystère !
La Reine ne possède rien et c’est normal, elle est la Reine Mais elle règne dans son lit surtout quand le Roi n’est pas là ; Lorsqu’il part chasser les vauriens de ses provinces souveraines, Elle y accueille à la folie tous ses amants sans tralala.
La courtisane fléchit le Roi ; c’est normal, c’est la plus jolie Que le Roi séduit sans retard car, des folies, il n’en a guère. Là, bien serrés, tout à l’étroit, Il oublie sa mélancolie Et lui fait deux ou trois bâtards qui, plus tard, iront à la guerre.
Les autres cartes font les corvées ; c’est normal elles n’ont aucun titre Sinon leurs chiffres décarrés qui tiennent lieu de patronyme. Parfois les As sont réservés à faire jouer leur libre arbitre Lorsqu’ils s’annoncent en carré d’un consentement unanime.
Tableaux de Jake Baddeley sur https://www.jakebaddeley.com/collection/paintings/paintings-2007
Te souviens-tu, esprit de sel, quand ton âme a quitté ton corps Pour s’enfoncer en haute mer vers les abysses ténébreuses ? Puis ton fantôme universel peu à peu s’est mis en accord Avec l’élément outremer happé par d’essences fibreuses.
Et tu t’es matérialisée, déesse du marais salant Qui danse sur la fleur de sel dans sa métamorphose rose. Et puis tu t’es cristallisée dans des fragrances exhalant Ce goût divin qui ensorcelle ma soupe et tellement de choses.
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Au saut du lit je me détends, je m’étire et je me toilette, Puis je prépare guilleret mon petit-déjeuner sacré. Le rituel se répétant mais sans devenir obsolète, Je lui consacre tout l’intérêt des aliments salés-sucrés.
Tasse de lait dès potron-minet, la première gorgée me sourit. Quelques tranches de jambon fumé pour une première mise en bouche Que j’ai à peine terminée que je hume sur la cuisinière Une omelette parfumée à l’ail des ours et des souris.
Mais voici que mes maîtres grognent et m’envoient illico presto Redescendre au plancher des vaches pour je ne sais quelle raison. Alors tant pis, je me renfrogne et abandonne mon resto, Puis avec un air de bravache, je m’enfuis hors de la maison !
Mon œil, que Marianne soit soumise à ceux qui prétendent épouser Ses formes courbes et ses réformes et s’adapter à ses valeurs Quand elle se révèle promise à un avenir piquousé De rappels pénibles et conformes à plusieurs années de malheur.
J’ai un mauvais goût dans la bouche à force de m’être alléché Aux beaux discours des candidats qui sont devenus mes bourreaux. Je crains que la France n’accouche de lois qui me font trébucher Dans un ersatz de corrida où j’ai le rôle du taureau.
Alors si je tire la langue, ce n’est pas par impolitesse Mais par fatigue accumulée à subir les mêmes erreurs Que l’on m’impose et me harangue à force d’indélicatesses Par les médias assimilés à la seule voix de la terreur.
Tableaux d’Annica Klingspor sur https://ello.co/annicaklingspor
Après les fêtes on récupère les cœurs demeurés solitaires ; On les purge et on les décrasse de toutes mauvaises pensées. On les récure et l’on repère les endurcis célibataires Afin qu’il ne reste nulle trace de vieilles douleurs expansées.
Puis on recoud les cœurs brisés, c’est le travail du cœurdonnier Qui rafistole les blessures et les fractures du myocarde. Une fois qu’ils sont cicatrisés, on les confie aux façonniers Qui vont effacer les sutures et rentoiler le péricarde.
Puis on repeint les cœurs moroses avec la couleur du bonheur Qui élimine les bleus de l’âme sous plusieurs couches de vernis. On les parfume à l’eau de rose, on les cite au tableau d’honneur Et on galvanise à la flamme les carapaces qui ont terni.
Enfin les cœurs, entrés en cure, passent en thalassothérapie Et ne se nourrissent que d’amour durant trois ou quatre semaines. Après un temps de sinécure et de kinésithérapie, Ils sont remis au goût du jour pour vivre une expérience humaine.
Parfois la route de la soie se joue de méandres en lacets Qui donnent un peu le mal de mer mais qui valent bien le coup d’œil. Il faut garder par devers-soi tous ces virages entrelacés Qui apportent un goût doux amer dans un voyage sans écueil.
Et puis Samarcande apparaît se découpant sur ciel d’azur Et ses mosquées, ses mausolées, médersas ornées de faïence. L’inquiétude alors disparaît et change au fur et à mesure Les appréhensions désolées pour un sentiment de vaillance.
L’amour est une dimension de l’espace-temps métaphysique Dont la lumière a pour valeur l’intensité de l’intention Avec deux pôles en extension aux méridiens géodésiques Qui en transmettent la chaleur et les couleurs de sa tension.
Du féminin incandescent au masculin vif et ardent, La synergie devient divine dès qu’un baiser est échangé. L’univers n’a rien d’indécent quand ses étoiles vont s’attardant Vers un trou noir où se devine un futur Big-Bang louangé.
bodypainting & photos de Bella Volen sur https://bella-volen.com/fine-art-body-painting.html
D’une lointaine descendance avec Noé et Emzara, La Reine Rouge sur son trône surveille la montée des eaux Tandis que son chat violet pense à l’aubaine d’un bon débarras Pour les chienchiens à leurs patronnes et leurs délits de sale museau.
Alors on trie de préférence les animaux de compagnie ; On vire les hippopotames, les affreux et les déficients ; On choisit avec déférence sans faire de zoomanie Ceux qui plaisent à Monsieur-Madame et les distraient à bon escient.
Lui, n’a gardé qu’un chat qui fume en robe noire de havane ; Elle, n’a pris qu’un rhinocéros pour un usage cosmétique Dont elle abuse et se parfume tandis qu’à côté se pavane Une grenouille dont l’air féroce n’est avant tout qu’hypothétique.
L’illusion n’émet pas d’odeur malgré son flacon débouché Qui laisse sentir l’envoûtement dans des volutes embaumées. Point n’ai besoin de décodeur pour voir ce leurre retouché À grands coups de glougloutements pulsés de sa fiole empaumée.
Depuis l’arôme de la pomme, les mensonges sentent le roussi, Les tentations empuantissent et les escroqueries empestent. J’aspire à lire un nouveau tome dans un paradis sans souci Pour que le mal s’anéantisse de lui-même par la malepeste !
Le vin cache sa vérité sous une robe vermillon Qui laisse aviser les rondeurs et tous les charmes de l’alcool. Sa force et sa témérité, comme les ailes d’un papillon, Créeront un trouble en profondeur dans mes esprits cavernicoles.
Depuis la cuite de Noé et l’ivresse de la Pentecôte, Les mots me font tourner la tête dans des promesses politiques En pots-de-vin désavoués qui se décomposent et cocotent Avec demandes et requêtes vers un monde apocalyptique.
« Illusio in unguento, in vino veritas» : Illusion dans le parfum, vérité dans le vin.
Tableaux de Chie Yoshii sur https://www.chieyoshii.com
Chaque jour j’achetais des roses pour les semer à tous les vents, Les voir s’envoler sur la mer d’une vague rouge enflammée. Jusqu’à en avoir la névrose d’associer au soleil levant L’œuvre que mon art éphémère se plaît au ciel à déclamer.
Car j’aime déclarer ma flamme par devant les quatre éléments Comme une vestale d’amour qui veille sur son feu sacré. Plaise à mon cœur, plaise à mon âme de consacrer obstinément Chaque pétale de velours à sa demande consacrée.
Mes roses forment une prière qu’évoquent toutes leurs corolles Par des tons plutôt que des mots et des litanies de couleurs. Les épines restent en arrière, les pétales portent mes paroles Qui me lavent de tous les maux qui ont crié mille douleurs.
Texte inspiré des « Roses de Saadi » de Marceline Desbordes-Valmore
Tableau de Jonas Burgert sur http://improvvisazionipoetiche.blogspot.com/2017/03/la-linea-di-piombo-jonas-burgert-al.html
Belles sirènes dont l’existence n’est connue que des initiés, Vos cousins pionniers intrépides sont partis conquérir l’azur ! Leurs corps prirent la consistance des pluies et des vents nourriciers Et leurs yeux autrefois limpides bleuirent au fur et à mesure.
Sirènes d’air aussi légères que des nuages ascensionnels Et dont les tribus tout entières ont quitté les marées esclaves, Peuplent mes envies passagères et mes rêves les plus passionnels De m’affranchir de la frontière d’une gravité qui m’enclave.
L’une d’elles a croisé ma route lors d’une chute dans les montagnes Et m’a soutenu dans l’éther dans une étreinte anesthésique. Mon corps désormais en déroute du souvenir de sa compagne Me laisse le cœur solitaire et l’âme à jamais amnésique.
Illustration d’Alexandre Mahboubi sur https://www.artstation.com/alex-mabb
Déjà bébé, la femme-fleur, aux pétales tout potelés, Séduit d’un sourire charmant, toujours aux anges évidemment. Premières larmes, premiers pleurs et la voici remodelée À coups de serpes et de sarments que la vie porte vaillamment.
À l’heure des jeunes filles en fleur, on la célèbre sous toutes formes ; Bouquet discret de séduction, bouquet sacré de mariage. Bouquet de toutes les couleurs, gerbe aux nuances uniformes, Bouton d’or en introduction au plus érotique voyage.
La femme-fleur ne fane pas. N’est-elle pas une fleur immortelle ? Fleurette qui s’altère le nuit ressuscitera au matin. Elle s’épanouit sans faux pas sous autant de plis, de dentelles, S’évanouit, puis s’amenuit le soir dans ses draps de satin.
Tableaux de Anna & Elena Balbusso sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2014/02/Anna-Elena-Balbusso.html
Dans la famille Fleur, je voudrais une rose En couleur irisée de gouttes de rosée. Arrosée de mes pleurs sous un soleil morose Au fond d’un cœur brisé et l’âme névrosée.
Cette fleur qui grandit d’amour immaculé Refleurit dans mon corps un matin de printemps. Pétales d’organdi où vont s’accumuler P’tits bonheurs en accord au ton de l’air du temps.
Mais la rose se fane sans perdre de beauté, Puis ride son calice et dessèche sa tige. Le jardinier profane lui croit sa vie ôtée ; Le rêveur, sans malice, y voit fleur de prestige.
Tableaux d’Anna & Elena Balbusso sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2014/02/Anna-Elena-Balbusso.html
Il est là où il ne faut pas et n’est pas là où on l’attend Mais quand le maître est écrivain ou la maîtresse, femme de lettres, Alors le chat n’est pas sympa et devient suppôt de Satan Ou égérie de droit divin selon le souffle à lui transmettre.
Celui de Shakespeare, coquin, était un matou choupinou ; Le chat scénique de Molière manifestait beaucoup d’humour ; Ceux des auteurs américains dorment toujours sur leurs genoux Et ceux des femmes romancières miaulent sur les romans d’amour.
Du vide est venue la lumière et la parole, source de vie, Créées dans le cœur des étoiles où un dieu forgea son empire D’une symphonie de matière dans un tempo inassouvi Dont les anges ont tissé la toile pour le meilleur et pour le pire.
Et je sens l’écho dans mon cœur comme une vibration fantôme Accordée au verbe divin dont mon âme se fait l’essence ; Petit esprit alambiqueur qui aspire à être l’atome Qui constituera le levain pour élever la connaissance.
Mon cœur d’étoile s’est ouvert lorsque j’ai brisé la coquille De mes contrôles et mes limites qui m’occultaient ma subconscience. Par cet interstice entrouvert de fêlures qui me fendillent, Je vois l’origine des mythes et l’insoutenable omniscience.
J’ai longtemps cherché l’héroïne qu’était l’idéal féminin Parmi les brunes et les blondes, les rousses aux cheveux embrasés. Un marc gorgé de caféine au malt saturé de tanins M’a révélé des furibondes âmes-sœurs à apprivoiser.
J’ai pris les chemins de traverse parmi les mondes fantastiques À la recherche de ma promise bien loin de mes contrées natales. J’ai pérégriné de converse avec des filles bombastiques Mais j’y ai mouillé ma chemise sans trouver la femme fatale.
J’ai vécu avec une meuf qui m’a capturé dans sa toile Et m’a conservé vingt-six ans pour élever nos deux enfants. Mais en traversant le Pont-Neuf, la tête ailleurs dans les étoiles, J’ai fait un plongeon suffisant pour fuir ce foyer étouffant.
Justement, dans les hautes sphères, au-delà des chaînes alpestres, J’ai rencontré ma dulcinée, artiste-peintre passionnée. Dans cette nouvelle atmosphère, au milieu des vallées sylvestres, Mes pauvres ailes calcinées ont pu se reconditionner.
Le pied du mur voit son maçon, le clair de Lune voit son poète, Le lac voit son temps suspendu et le ciel ses chasseurs d’étoiles. Je collecte ainsi ma moisson de petits bonheurs où je souhaite Redécouvrir l’inattendu et ses mystères qui s’en dévoilent.
La plume en guise de canot sur une étendue insipide M’offre toujours un imprévu qui crève l’écran de l’azur. L’encre en manière des canaux s’agite en vagues intrépides Qui, d’un reflux de déjà-vu, grandissent au fur et à mesure.
Pareil à Morphée qui m’endort, ma muse m’envoûte et m’emmène Derrière les coulisses terrestres vers les royaumes de l’invisible. L’esprit paré de toison d’or redécouvre maints phénomènes Que mon cœur et mon âme orchestrent en aventures imprévisibles.
Illustrations d’Akira Kusaka sur https://akira-kusaka-illustration.tumblr.com
Les années succèdent aux années, les mêmes images se répètent Comme l’absolu des miroirs qui s’interrogent l’un et l’autre. Douze mois déjà surannés par une force centripète Sont déjà rangés au tiroir, salués d’un infiniment vôtre.
Douze autres mois pleins d’avenir vont passer au moulin du temps Et ressasser les mêmes guerres, mêmes crises et mêmes terreurs. Les anciens jours du souvenir parleront aux jours débutants Sans toutefois comme naguère éviter les mêmes erreurs.
Cette hideuse répétition ressemble à l’enfer de Sisyphe Roulant sa Terre jusqu’au sommet pour repartir au même rythme. Casser cette malédiction serait une action décisive Pour s’éveiller à point nommé d’après un nouveau paradigme.
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Quand la fin d’année se rapproche, j’observe la navigation De mon vaisseau spatial terrestre dans sa cabine de vigie. J’attends que mon regard accroche la treizième constellation Soumise au signe de Sylvestre dont mon chat dresse l’effigie.
Minuit moins soixante secondes, dernière minute de l’année ; Nous fonçons à travers l’espace à la vitesse du futur. Quelques étoiles vagabondes escortent une micellanée De météorites qui passent pour célébrer l’investiture.
Minuit sonnantes tous azimuts, nous franchissons l’étroit passage Qui petit à petit s’écarte dans les bras de la galaxie. Çà et là des astres permutent leurs phares suivant le traçage Que je relève sur les cartes, tous les sens en catalepsie.
Enfin voici le nouveau monde d’un espace-temps inédit Où nous pourrions changer de vie pour une autre organisation Sortant des conditions immondes d’un passé lourd de discrédits Pour le quitter sans préavis et rallier l’illumination !
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Au-delà du cercle polaire, pays de la nuit éternelle, Lorsque le soleil pour six mois ferme le rideau de ténèbres, Dans des igloos alvéolaires, les cérémonies maternelles Préparent les femmes en émoi aux rituels qui les célèbrent.
Depuis le pôle magnétique jusqu’aux grands réseaux telluriques, Elles dirigent l’énergie de toutes les mères du monde Au patrimoine génétique enrichi des forces ferriques Qu’elles stimulent en synergie de mille transes furibondes.
Et lorsque revient la lumière, elle rendent grâce à l’Univers Qui a transformé leurs demandes en fait accompli, désormais. Elles restent toujours les premières à braver été comme hiver Ce froid que leur corps recommande pour les conserver à jamais.
Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach sur https://www.cfsl.net/chamanes-le-nouveau-livre-de-jean-sebastien-rossbach
Dès le tropique du cancer où la chaleur est souveraine, Vivent les filles du Soleil, filles de Lune et des étoiles. Toutes pratiquant de concert les vieilles traditions pérennes Où les prêtresses se relayent par leur beauté qui se dévoile.
À l’équateur, l’astre solaire parle aux vestales solitaires Qui vivent nues pour recevoir l’émanation qui les nourrit. Leur nudité protocolaire leur offre un grade autoritaire Que leur tribu sait percevoir au même rang que les houris.
Jusqu’au tropique du Capricorne, sous la forêt amazonienne, Se sont répandues les guerrières, gardiennes des terres sacrées. Sacralisées de doubles cornes, arborant leur région pubienne, Elles vivent des transes aventurières d’hommes à la semence nacrée.
Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach sur https://www.cfsl.net/chamanes-le-nouveau-livre-de-jean-sebastien-rossbach
Franchis au-delà des Carpates avant la chaîne de l’Oural, Tu trouveras dans les vallées et les forêts orientales Les ancestrales naturopathes, mères herboristes et culturales Qui cueillent et distillent l’azalée pour ses vertus fondamentales.
On les qualifient de sorcières, alchimistes et magiciennes Car elles sont initiées des anges à tous les trésors de la Terre. Sans doute fières et outrancières mais authentiques praticiennes De la magie, cet art étrange, clef des secrets et des mystères.
Elles incarnent les armes vivantes, soldates du féminin sacré, Seins nus afin de confirmer l’appartenance au gynécée, Cette sororité savante qui est à jamais consacrée À protéger et affirmer leur sexuelle panacée.
Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach sur https:www.cfsl.netchamanes-le-nouveau-livre-de-jean-sebastien-rossbach .
Au-delà du pays des Celtes, de l’Ankou et des Korrigans, Si tu traverses l’Atlantique en direction de l’occident, Tu connaîtras des femmes sveltes aux vêtements extravagants, D’une beauté si authentique que l’éclat paraît dissident.
Parées de plumes et peaux de bêtes sur leurs personnes tatouées, Elles détiennent les secrets de la nature sauvagine. Parures d’oiseaux sur la tête pour plaire aux dieux amadoués, Poitrines aux seins nus consacrées à nourrir leurs fils androgynes.
Quant à leurs filles immaculées, toutes favorites des dieux, Elles sont fécondées à leur tour par des anges érotomanes. Ainsi tout est articulé autour du féminin radieux Qui règne en paix aux alentours du pays des femmes-chamanes.
Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach sur https:www.cfsl.netchamanes-le-nouveau-livre-de-jean-sebastien-rossbach .
Dites-le-lui avec des fleurs, étreignez-la avec des roses, Embrassez-la avec des lys, aimez-la avec des lilas. Séchez-lui doucement ses pleurs, rassérénez son cœur morose Et rappelez-lui les délices qu’un jour son âme assimila.
Ainsi les fleurs révèlent en elle les secrets de la création ; L’homme ne serait qu’une clef et la femme, serrure complexe Mais d’une forme originelle qui permet la procréation Continuellement recyclée par l’épanouissement des sexes.
J’ai tant de trous dans ma mémoire que je creuse pour la retrouver Et parfois j’y découvre un vide où un avion pourrait voler. Dans cette énorme cavité noire où mon vertige est éprouvé J’envoie toutes mes sondes avides de mes souvenirs envolés.
Graduellement, des luminaires éloignés s’y sont dépêchés ; Régulièrement, la pleine Lune s’y promène en toute innocence. D’après les tables solunaires, j’en profite pour aller pêcher Des réminiscences de fortune enfouies au fond de mon enfance.
J’ai recouvré tous les fragments de mon cœur d’étoile brisé Quand l’amour allait à vau-l’eau de mes désirs à contresens. J’en recolle tous les segments ; il est presque cicatrisé. Demain je ferai du vélo dans mon crâne vide de sens.
Tableau d’Andrej Mashkovtsev sur https:ghoti-and-us.tumblr.compost180996938912andrej-mashkovtsev-her-good-friend-mackerel .
L’épouse de Dieu – car elle existe – est brune et rien ne lui résiste. Sans doute sa couleur de cheveux lui octroie de faire ce qu’elle veut. Cheveux d’ébène, reflets de jais, d’une main ferme dirigeait La maison de la Trinité depuis plus d’une éternité.
La sœur de Dieu – drôle de frisure – possède une toison d’azur Qui s’accorde avec ses yeux pers, parfois turquoise ou outremer. D’humeur changeante et sans raison, elle produit en toutes saisons Des créatures chimériques, licornes et sirènes d’Amériques.
La mère de Dieu – il n’en a qu’une – blonde sans hésitation aucune A créé fées et Walkyries pour parer aux gamineries Des anges qu’elle doit surveiller du matin jusqu’à la veillée Et dont elle détient leurs cœurs d’or cachés dans la boîte de Pandore.
La fille de Dieu – c’est une coquine – espiègle déesse rouquine, Garde la faune saine et sauve, protégée de sa robe fauve. Elle envahit tous les automnes nos cœurs de langueur monotone Qu’elle ravive tous les printemps d’amours à un rythme éreintant.
Quand il part seul, quand elle part seule, sur le grand chemin de la vie, Ni l’un ni l’autre ne connaît les règles et la finalité. Le jeu semble cruel et veule, personne n’est du même avis ; D’ailleurs chacun se reconnaît agir dans la légalité.
L’adolescence marque les limites et chacun doit choisir son camp ; On fortifie son propre groupe mais on couche avec l’ennemi. Tout cela consolide le mythe de tous les corps à corps fréquents Et lorsque déborde la croupe, on a tous besoin d’accalmie.
Mais un combat ne suffit pas, d’autres rencontres sont prévues ; Matches amicaux, matches d’intérêts, matches qui comptent pour le mérite. Ils durent parfois jusqu’au trépas d’un combattant, c’est l’imprévu Où le rescapé atterré ne gagne qu’un triomphe démérite.
Tout ça pour ça, pour terminer une fin de course en solitaire Et toutes les parties perdues laissent toujours un goût amer. Restera-t-on déterminé à mettre un sens prioritaire Au sexe désormais éperdu, sauveur, sadique et victimaire ?
J’aime ces livres labyrinthes appelés « romans policiers » Truffés de couloirs et d’intrigues qui vous perdent entre les lignes. Le suspense devient une étreinte et le lecteur, un justicier Car progressivement il brigue d’en interpréter tous les signes.
Curieusement certains dédales sont bâtis sur le même plan ; Une fois qu’il est assimilé, on le parcourt les yeux fermés. Une fois le pied sur la pédale, l’ôteur crée des faits ressemblants Comme une sorte de fac-similé qui sent un peu le renfermé.
Ô esprit d’Agatha Christie, esprits de Maurice Leblanc, Conan Doyle, Jean-Christophe Grangé, Fred Vargas, Georges Simenon, Revigorez-nous, sapristi, thrillers, polars de but en blanc Et éloignez ces étrangers au club des auteurs de renom !
Tableau de Rafal Olbinski sur https:www.designstack.co201702surreal-paintings-that-whisper-message.html .
Une aventure en Switzerland ; départ Winterthur centre-ville. Montez en direction du Nord, traversez le Lac de Constance, Continuez jusqu’en Hollande, demandez l’officier civil Qui se prénomme Éléonore, pour une visite de circonstance.
Si vous gardez le même cap, vous rencontrerez mes cousins À l’embouchure du Saint-Laurent, pays d’un éternel hiver. Mais on contourne le handicap en s’entraidant entre voisins Ce qui, pour les gens ignorants, est assez rare dans l’univers.
Tournez tout autour de la Terre, passez l’Océan Pacifique, Promenez-vous en Océanie, courez la mappemonde australe, Puis regagnez ma salutaire petite ville mirifique Et rendez-vous « Chez Stéphanie » pour une tournée magistrale.
(Illustration de Lilian Caprez ; Stéphanie y tient la boutique « Pain & Fromage » et ses dégustations sont délectables.)
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
Parmi les filles de Lilith qui se sont auto-reproduites, J’en ai connu un spécimen qui avait beaucoup de bagout. Elle n’était pas très prosélyte et avait changé de conduite En préférant vivre un hymen avec un terrien à son goût.
Elle m’aborda à la terrasse d’un café noir à la vanille Et me proposa de la suivre sans autre forme de procès. Bien que je ne la désirasse, j’emboîtai le pas à la fille Et ce qui aurait dû s’ensuivre s’est avéré un franc succès.
D’une copulation frénétique, elle prit mon flot séminifère Et devint vite rondelette tandis que j’étais en retrait. De son patrimoine génétique et l’héritage de Lucifer, Elle accoucha d’une angelette qui lui ressemblait trait pour trait.
Tableaux d’Andrej Mashkovtsev sur https:foxword.livejournal.com166536.html .
Le chat parti, les souris dansent et puis reviennent les vestales ; Ce sont nos matous disparus qui sourdent à travers les plinthes. Quand vacille la flamme en cadence d’une bougie sur piédestal, On voit leurs âmes comparues revenir miauler leurs complaintes.
Quand ses neufs vies sont dépensées, le chat accède à sa retraite Et revient selon les saisons en robe de féminité. Mais pour ne pas nous offenser, en apparence de soubrette, Il vient fleurir notre maison dans toute sa félinité.
Toutes les chattes de mon enfance reviennent régulièrement À travers portes et volets pour somnoler dans mon armoire. Chaque vestale pour ma défense fait fuir spectaculairement Démons et autres feux follets, tous délogés de ma mémoire.
Tableaux de Prasanna Weerakkody sur https:prasannaweerakkody.com#xl_xr_page_gallery%201 .
La petite porte par derrière qui s’ouvre tout au fond du jardin, Me fait sortir de la maison discrètement sans être vu. Après je remets la barrière qui se bloque à l’aide d’un gourdin Et je disparais sans raison à donner, ni vu ni connu.
Je n’ai plus qu’à faire l’inverse pour revenir furtivement Sans que ce soit qui me trahisse et qui apparaisse au grand jour. J’aime ce chemin de traverse qui répond impulsivement Lorsque des envies m’envahissent pour fuir les dialogues de sourds
La chaîne des rêves à la main, formée de pensées authentiques, M’ouvre une voie étroite d’ombres, puis m’entraîne et même m’emporte. Et je m’élance sur ce chemin vers des voyages romantiques Peuplés de rencontres en nombre de ce que l’amitié comporte.
Curieusement la nudité de l’être devient un sésame Qui sait déverrouiller les cœurs, les corps et les esprits retors. Au début, par timidité, je n’osais contacter leurs âmes Mais l’amour est toujours vainqueur et ses prouesses sont pléthore.
J’y vois des brebis égarées, des faunes et des biches aux abois Avec lesquelles j’aime apprendre de nouveaux défis à braver. Dans ces univers chamarrés, j’y ai croisé au coin d’un bois Des anges qui m’ont fait comprendre combien il est doux de rêver.
Tableau de Beatrice Romaine Brooks sur http:aracelirldeloleoalcincel.blogspot.com202003beatrice-romaine-brooks.html .
La nuit, les chats ne sont pas gris mais carrément ultra-violets Presque transparents sur les toits et confondus dans les ruelles. Ni malingres, ni rabougris, mais, dans le décor, étiolés Prêts à surgir d’un air matois sur leurs proies d’une patte cruelle.
Potron-minet, sans faux-semblants, les matous guettent le réveil Des maîtres en quête de pitance au prix même de quelques rapines. Puis, la tête dans leurs culs blancs, ils se mettent en état de veille Comme s’ils faisaient pénitence d’une état d’âme galopine.
Mais à l’heure entre chien et loup, matou se transforme hardiment, Prêt pour la tournée du chat noir, pour le grand rôle de sa vie Avec tous les minets jaloux et les minettes en ralliement Résonneront dans les manoirs leurs doléances à l’envi.
Un gène hérité des panthères – ancêtre aussi noir que salace – Se traduit dans cette posture entre deux rayons de lumière. Au début, chat complémentaire qui a su occuper sa place, Il pose avec désinvolture telle Vesta dans ma chaumière.
Depuis que je l’ai adopté, son ombre est un souffre-douleur Car il s’étale désormais sur tous les murs de la maison. Il s’est parfaitement adapté, m’en fait voir de toutes les couleurs Et s’est assorti à jamais dans tous les tons de la saison.
Devenu chat supplémentaire par deux miroirs en vis-a-vis, Il s’est dupliqué sans raison dans l’infinité du présent. Dans cette optique élémentaire, lui et moi sommes du même avis : Je suis de trop dans ma maison face à ce chat omniprésent.
J’en rêve le jour et la nuit, cauchemar frisant le délire ; Il s’émancipe et s’initie en milliard de petits minous. Je ne sais plus ce qui me nuit ; sans doute veut-il m’avilir À l’adorer comme un messie qui serait venu parmi nous.
Illustrations de Mitch Itsallinsideus sur https:lustik.tumblr.compost677169715304677376mitch-itsallinsideus .
Au Paradis, lorsque j’y suis, un seul fantasme me poursuit ; Je m’y remarie tous les jours avec une femme, chacune son tour. Si tous les hommes font comme moi, nos nuits d’amour au fil des mois Deviennent lunes de miels dorées avec maintes épouses adorées.
À coup sûr, parité oblige, les femmes en retour nous infligent De sélectionner leurs maris parmi les beaux gosses marris De ne pas avoir celles qu’ils veulent d’après leurs critères assez veules. Ainsi finalement c’est l’enfer mais franchement faut pas s’en faire…
Car l’Éternel est féminin et, le ciel se montrant bénin, Dieu m’aura, je crois, acculé avec l’âme-sœur immaculée Que j’épouse en robe dorée et, pour l’avoir sainte-honorée, Une seule chair naturellement nous relie éternellement.