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  • Les mondes de la sirène

    La Terre est ronde, la mer aussi. Entre les pôles, c’est chasse-à-l’homme ;
    Les sirènes de tous azimuts pourchassent les marins revêches.
    On se dispute, on négocie pour se partager le royaume
    Et si nécessaire, on permute, les zones de chasse et de pêche.

    Par exemple dans la mer Baltique, les sirènes rousses à la queue grasse
    Mangent les matelots à la crème en dansant une sarabande.
    Celles d’Océan Atlantique, qui chantent et tuent avec grâce,
    Ne pratiquent aucun carême même si Dieu le leur demande.

    Mais un contre-exemple flagrant, dans la mer Méditerranée,
    Montre que les sirènes blanches, noires et jaunes cohabitent.
    Elles vivent en paix en intégrant ce vieil adage suranné
    Qui dit qu’au soleil du dimanche, les hommes préfèrent la mort subite.

    Tableau de Lindsay Bernard Hall.

  • Tempête dans un verre d’eau

    Tempête dans un verre d’eau

    Je ne sais si vendredi treize porte malheur comme on le dit ;
    Toujours est-il que catastrophes et inondations ont eu lieu.
    Les orages ont noyé la braise des barbecues du samedi ;
    Le dimanche étant limitrophe, l’eau a jailli en plein milieu.

    Dès le lundi, la coupe est pleine ; l’eau n’est pas prête à s’écouler.
    Toutes nos villes sont Venise et nos montagnes sont des îles.
    On ne sait plus où sont les plaines submergées sous les giboulées ;
    Ce qui évidemment galvanise les fous nageant hors des asiles.

    Mais les Lorelei sont ravies et ont invité les sirènes
    À déguster toutes ressources qu’elles ont trouvées dans le pays.
    De Bavière et de Moravie, toutes sont arrivées sereines
    Pour apprécier depuis leurs sources les liqueurs de nos abbayes.

    Tableau de Mike Worrall sur https:www.mikeworrall.comprints-available .

  • Le leurre originel

    Le leurre originel

    Et si ce n’était pas notre Ève, pauvre innocente à excuser,
    Qui aurait tenté notre Adam par le fruit de la connaissance ?
    Je crois plutôt que cela relève d’un autre qu’il faudrait accuser
    D’avoir leurré – c’est dégradant – le premier homme à sa naissance.

    Pour tromper le pauvre garçon, il aurait modelé l’appât
    Ressemblant comme deux gouttes d’eau, des pieds aux racines des cheveux,
    Mettant en guise d’hameçon une fausse Ève et de beaux appas
    Pour embobiner le lourdaud qui n’y aurait vu que du feu.

    S’il n’a pas remarqué la pomme qu’aurait reconnue le gugusse,
    C’est que l’impostrice l’a glissée dans sa chatte d’un air bêcheur.
    Puis elle a imploré son homme de lui faire un cunnilingus
    Et l’aurait donc ainsi hissé au rang du tout premier pêcheur.

    Tableau de John Tarahteeff sur https:www.nuartgallery.comartists37-john-tarahteeffworks .

  • Le pull en laine

    Le pull en laine

    Malgré ma myopie sévère, j’ai vu qu’elle avait mis mon pull ;
    Mon pull en pure laine vierge que m’avait tricoté ma mère.
    Sans doute que si je persévère à voir, sans le moindre scrupule,
    Que cette obsession me gamberge, j’aurai une réaction primaire.

    En effet, elle ne porte rien d’autre que ce fameux tricot
    Qu’elle promène dans mon atelier avec un regard offensé.
    Quant à moi, pauvre galérien, elle me court sur le haricot
    Tandis que je cherche à rallier l’inspiration dans mes pensées.

    Je cède à la facilité en lui dédiant quelques vers ;
    Faute de muse vertueuse, j’accepte la dévergondée.
    Finalement la nudité, le corps à peine recouvert
    D’une laine délictueuse, me tend sa graine à féconder.

    Tableau de Manuel Leonardi.

  • Le pissenlit à travers mes âges

    Le pissenlit à travers mes âges

    Sans doute l’enfant que j’étais a semé des milliers de graines
    En soufflant pour voir s’envoler ces parachutes dépliés.
    Sans doute ces pionniers jetés dans la brise qui les entraîne,
    S’en iront au loin convoler ensemble et se multiplier.

    Sans doute l’homme que je suis continue son rôle de passeur ;
    De passeur de germe et de grain à défaut d’âmes égarées.
    Sans doute le vent qui les suit s’amusera d’un air farceur
    À ballotter avec entrain ces petits danseurs bigarrés.

    Sans doute un jour je mangerai les pissenlits par la racine
    En suivant la ligne de vie de l’arbre-mère de la Terre.
    Sans doute je m’arrangerai pour remonter aux origines
    Auxquelles mon âme est asservie et dont mon cœur est locataire.

    Tableau de Chie Yoshii.

  • La nouvelle Ève

    La nouvelle Ève

    Dans notre moderne existence, c’est de plus en plus à la mode ;
    Les femmes exigent parité à tous les niveaux disponibles.
    En religion, la persistance de la pécheresse se démode
    Et Ève devrait mériter une place nettement moins pénible.

    On verra la pomme d’Adam responsable de tous les maux
    Et tous les hommes, en conséquence, devront ainsi se racheter :
    Les mâles, rendus décadents par convention à demi-mots,
    Avoueront avec éloquence, aux femmes, toute leur lâcheté.

    La nouvelle Ève se montre digne d’un corps enfin divinisé
    Et définitivement sain, exempt du moindre contrexemple.
    On remplace la feuille de vigne par une fleur féminisée
    Avec les seins nus sacro-saints, hissés sur la porte du temple.

    Tableau de Romeo Dobrota.

  • Le feu à l’épouvantail

    Le feu à l’épouvantail

    Les coups de foudre font des ravages parmi les jeunes filles en fleur
    Qui se font ôter leur vertu à la vitesse d’un éclair.
    Pour parer ces amours sauvages qui sèment tempêtes et pleurs,
    On cherche, on pense, on s’évertue et l’on tire les choses au clair.

    On a mis des épouvantails pour faire peur aux jeunes filles
    Et les empêcher d’attraper la folle maladie d’amour.
    On a oublié un détail ; tout plein de garçons en guenilles
    En ont profité pour frapper nos ingénues d’un trait d’humour.

    Ces faux épouvantails en herbe ont fait tant rire les demoiselles,
    Qu’elles en ont mouillé la culotte et que le courant est passé.
    Les feux aux culs furent superbes et les amants firent avec zèle
    Ce qu’il fallait et les boulottes virent leurs pudeurs outrepassées.

    Illustration « Filles perdues » par Alan Moore et Melinda Gebbie.

  • Alchimiquement vôtre

    Alchimiquement vôtre

    Si vous suivez mes instructions pour fabriquer mon élixir,
    Vous aurez le droit de prétendre au filtre d’amour réussi.
    Pour qu’il n’y ait nulle obstruction car on pourrait vous en occire,
    Ne laissez jamais sous-entendre que l’alchimie vient de Russie.

    Faites l’amour en Pleine Lune, épongez la transpiration
    Et tous les fluides recueillis dans l’alambic durant trois nuits.
    Ajoutez fougères et callunes, réduisez la macération
    À feu doux sans qu’elle ait bouilli car autrement l’ébullition nuit.

    Accomplissez entièrement nu.e la précieuse distillation,
    Repassez sept fois le mélange, chauffez, filtrez, alambiquez,
    Puis refroidissez la cornue afin que la scintillation
    Donne la liqueur rouge-orange qui encourage à forniquer.

    Tableau de Vitali Zuk.

  • L’œil en alerte

    L’œil en alerte

    Le mamelon gauche en alerte et l’œil droit braqué sur sa proie,
    Elle semblait inoffensive et juste un peu déconcertée.
    Mais lorsqu’elle fut découverte, entièrement nue de surcroît,
    Elle resta sur sa défensive, comme pour se réconforter.

    Mais ses deux tétons convergèrent braquant leurs viseurs impudiques
    Vers mon organe qui s’élevait pour soutenir l’invitation.
    Nos yeux ensemble se cherchèrent après la sensation ludique
    Dont tous nos sens se prélevaient l’un l’autre dans la captation.

    Ne cherchez pas l’œil directeur mais recherchez l’œil érecteur ;
    Celui qui déclenche les feux de l’amour par son seul regard !
    Observez le lien convecteur du magnétisme correcteur
    Qui lui fait boucler ses cheveux et qui vous rend vous-même hagard !

    Vous aurez reconnu Fabienne avec son œil droit massacré
    Par une ophtalmo scélérate qui ne voulait que facturer
    L’opération pas très chrétienne par des outils plus consacrés
    À faire en sorte que ça rate car c’était trop prématuré.

    Tableau de Némesis Seoane.

  • L’enfer du sexe

    L’enfer du sexe

    L’enfer du faux, l’enfer du vrai, si celui-ci un jour m’échoit ;
    Le Styx, l’Achéron, Le Cocyte, le Phlégéthon ou le Léthé ?
    Je ne sais celui où j’irais mais si Saint-Pierre m’offrait le choix
    J’opterais pour l’enfer tacite des âmes-sœurs à compléter.

    Et j’irais dans l’enfer du sexe qui n’est que l’envers du décor
    Du Paradis aux douze vierges équipées de plusieurs engins
    Car elles sont toutes intersexes afin de plaire à tous les corps ;
    Pour les femmes, affublées de verges et pour les hommes, de vagins.

    Sans doute devrais-je essayer toutes les pucelles créées
    Par Dieu depuis le huitième jour au rythme d’un millier par mois.
    Si jamais je dois monnayer la femme que j’aurai agréée,
    J’écourterai là mon séjour et l’emmènerai avec moi.

    Et puis je la ramènerai, prétendant m’être fourvoyé
    Car l’amour a la prétention d’aveugler les cœurs trop gavés.
    Et bien sûr j’y retournerai chercher autre femme à choyer
    Avec mes meilleures intentions dont l’enfer du sexe est pavé.

    Illustration Georges Pichard.

  • L’automne pudique

    L’automne pudique

    Cette année, l’automne pudique se montrera plutôt timide
    Derrière des voiles de pluies et des grands rideaux de brouillard.
    Sortez vos plus chaudes tuniques contre les matinées humides
    Et ouvrez grand vos parapluies sous les nuages vasouillards.

    Promenez-vous donc dans mes bois et observez Mère-Nature ;
    Bien sûr, elle se montre nue mais un voile prude sur les fesses.
    Les feuilles se cachent dans les sous-bois ; la rouille, pas assez mature,
    Semble être mise en retenue derrière la brume qui s’affaisse.

    Lorsqu’on pense qu’il va pleuvoir, où sont passées les hirondelles
    Qui devaient chasser – quels insectes ! – sur l’eau dormante des marais ?
    Tout n’est que fin de recevoir car l’automne – peu sûre d’elle –
    Affiche un moral qui affecte tout ce qui devrait démarrer.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le dernier train en gare Saint-Charles

    Pour mon tout dernier train de rêve, je prendrai le Paradis-Express !
    Avec ses chimères loufoques et ses sirènes imaginaires.
    Après une recherche brève, bien qu’il n’y ait vraiment rien qui presse,
    Je prendrai un air équivoque sur la route extraordinaire.

    Le dernier train qu’a pris Noé, je m’en souviens parce que sa fille
    Menait les animaux par couple dans les wagons à gros rivets.
    Elle avait mis des canoës à disposition des familles
    Au cas où des règles plus souples le permettraient à l’arrivée.

    Le dernier voyage aux enfers était tout sauf un convoi triste ;
    Les filles s’habillaient léger et riaient avec les garçons.
    Ils n’avaient pas l’air de s’en faire, entre autres détails rigoristes,
    Sous la chaleur, pour galéjer, des contrôleurs en caleçon !

    La dernière fois, c’était avant que l’an deux mille nous accable ;
    Les tickets étaient en papier que l’on achetait au guichet.
    Les trains de nuits partaient bravant les distances incommensurables ;
    Au matin, on s’posait bon pied bon œil vers le but aguiché.

    Sérigraphie de Jean-Claude Forest.

  • Expressions corporelles

    Finalement le tatouage, c’est de le dire avec la peau ;
    Avouer ses appartenances, avouer ses plus noirs desseins.
    Mais lorsque la peau prend de l’âge et se ride comme un crapaud,
    Le tatoo change de nuance ; on ne comprend plus le dessin.

    Quand tout le corps est tatoué, faire l’amour prend plus de temps
    Car les caresses suivent les lignes en maintes lectures ultérieures.
    On se surprend à s’avouer, car on n’est plus un débutant,
    Que l’on préfère celles qui soulignent et confirment un beau postérieur.

    Lorsqu’un espace est laissé libre, syndrome de la page blanche,
    C’est qu’on cherche encore et encore un épisode de la vie
    Qui stabilise son équilibre ou rebondit en avalanche
    Et racontera sur le corps ses expériences inassouvies.

    Tableaux de Charlie Terrell.

  • L’élixir d’extase

    Ah, que j’aimerais distiller le goût de l’amour en extase
    Et augmenter à chaque fois son degré d’alcool érotique !
    Auprès les hommes en instiller le moût juste avant l’épectase
    Et pour les femmes quand leurs voix deviennent des plus hystériques.

    Sur une échelle de un à dix des degrés les plus stupéfiants,
    Ma liqueur d’amour titrerait sans doute à onze et même douze.
    Un autre des meilleurs indices serait d’être lubrifiant
    Une fois qu’on l’infiltrerait au beau milieu d’une partouze.

    Je mettrais l’élixir d’amour disponible à toutes les bourses
    Et, qui plus est, obligatoire pour éviter la débandade.
    Et quand j’y pense avec humour, si je remontais à la source,
    Je suis sûr que Dieu, c’est notoire, a dû s’en prendre une rasade.

    Je n’exige ni le prix Nobel, ni aucune autre récompense,
    Ni d’être un nouvel antéchrist à l’extatique quintessence.
    Faites-en un éco-label et durable afin qu’il compense,
    D’une révolution intégriste, le péché de la connaissance

    Tableaux de Ivana Besevic sur https:www.kaifineart.comivanabesevic .

  • Qui manipule Marianne-Emmanuelle ?

    Qui manipule Marianne-Emmanuelle ?

    Celui qui tire les ficelles de la Marianne-Emmanuelle
    Est celui qui tient les médias qui nous incitent à dépenser
    Car les journaux sont les missels de la religion actuelle
    Qui nous distrait dans l’immédiat pour nous empêcher de penser.

    Plus grosses seront les ficelles, plus on n’y verra que du feu ;
    C’est comme l’arbre du mensonge qui cache la forêt des intrigues
    Car le marionnettiste excelle dans l’art de couper les cheveux
    En quatre pour que se prolongent ses tours de passe-passe prodigues.

    Entrez et voyez comme on danse lorsque les espoirs sont coupés
    Par le nivellement par le bas de l’éducation malhonnête !
    Entrez et voyez comme on pense lorsqu’on vous a entourloupés
    Par des jeux, du pain, des combats produits pour des marionnettes !

    Tableau de Cyril Rolando sur https:www.demotivateur.frarticlecyril-rolando-artiste-dessins-tim-burton-hayao-miyazaki-surrealisme-7104 .

  • Métropolitaines Mariannettes

    Métropolitaines Mariannettes

    Ni trop polies ni malpolies, juste assez métropolitaines
    Sont les citadines qui s’ennuient dans les quartiers résidentiels.
    Derrière les vitres dépolies, elles vont courir la prétentaine
    Entre vingt-deux heures et minuit dans les palais présidentiels.

    Il est un conseil des ministres « olé-olé » à l’Élysée
    Et les secrétaires du sexe arrivent en berlines teintées,
    Puis suivent les couloirs sinistres où elles sont toutes fidélisées
    Pour câliner dans ce complexe notre président éreinté.

    Elles ont titre de Mariannettes – anciennement des favorites –
    Dont le nom a été changé pour une politique correcte.
    Marionnettes malhonnêtes, elles ont quand même du mérite
    À se laisser ainsi manger le minou par voies indirectes.

    Tableau de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Entre nous, c’est assez !

    Entre nous, c’est assez !

    Pas de sirène ce vendredi ; elle aurait lâché le grappin
    Et s’rait partie se cache-à-l’eau afin que l’histoire s’arrête.
    Alors le marin contredit qu’on lui ait posé un lapin
    Alla chasser le cachalot ; faute de poisson et d’arête.

    Le léviathan, un vieil ami de la sirène déconfite,
    Avait une dent contre l’homme ou plutôt ses fanons tendus.
    Il fonça droit sur l’ennemi dont le bateau donnait du gite
    Et le précipita au royaume du roi Neptune, bien entendu.

    Emmené par le cétacé par-devant la cour de justice
    Pour des accusations tordues, relatives à son impuissance,
    Le marin cria « C’est assez ! Je vous demande un armistice
    Car la sirène m’a mordu au nœud de l’affaire en instance. »

    Tableau de Tom Walters.

  • La sirène à queue de paon

    La sirène à queue de paon

    Une sirène qui fait la roue ! Quoi de plus beau dans les abysses ?
    Une sirène à queue de paon ! Quoi de plus noble au bout du compte ?
    Si l’organe souffre peu ou prou d’absence de pieds et de cuisses,
    Il met tout son charme en suspens d’après tout ce qui se raconte.

    Sur les nageoires, les yeux de paon trompent poissons et crustacés
    Et hypnotisent l’hippocampe qui s’attarde au bout de sa queue
    Ainsi que tous les occupants des abords et les cétacés
    Qui instantanément décampent vers un meilleur milieu aqueux.

    Mais le pot-aux-roses irisé se dévoile à tout quémandeur
    Qui vient voir les poissons artistes qui jouent à l’encre de ses yeux
    Trempés dans les pieuvres égrisées par l’ivresse des profondeurs
    Qui saoule les instrumentistes d’un magnétisme fallacieux.

    Tableau de Holly Sierra.

  • Quand il faut se mouiller

    Quand il faut se mouiller

    À l’instar de Salvador Dali, qui n’avait pas peur de mouiller
    Pinceaux, tubes, couleurs et palette dans le Grand Canal à Venise,
    Sitôt que ma plume pâlit ou que mes vers sont barbouillés,
    Je m’en vais faire des vaguelettes dans l’encre qui me galvanise.

    Salvador Dali était peintre expressionniste de surcroît.
    Sans me comparer à lui-même, je suis néanmoins ses conseils ;
    J’accroche mes habits sur le cintre après que le soleil décroit
    Et puis, tout nu mais le cœur blême, je plonge dans les eaux de Marseille…

    Et j’y retrouve alors mes sources et tous mes souvenirs noyés
    Dans le Vieux-Port où les sirènes se rassemblent pour m’accompagner.
    Rue Paradis, Place de la Bourse, tous mes fantômes apitoyés
    M’invitent à une souveraine tournée au quartier du Panier.

    Photo de Salvador Dali à Venise en 1947.

  • Quand les fées sont aux abois

    Quand les fées sont aux abois

    Quand les fées se transforment en biches, elles voient des effets secondaires
    Se répandre auprès des grands cerfs pressés d’assouvir leurs instincts.
    Bien qu’elles se montrent assez godiches à marcher comme un dromadaire,
    Leurs jolis corps vont de concert vers un érotique destin.

    Même quand elles redeviennent humaines et vont se baigner dans l’étang,
    Les mâles attirés par leurs miches sortent du bois pour les saillir.
    Elles, devant ces énergumènes, n’ont pas le réflexe compétant
    Et les cerfs montent sur les biches qui lors se sentent défaillir.

    Neuf mois plus tard, elles accouchent d’un fils appelé « faune-enfant »
    Qui sera à la fois un homme et à la fois un cervidé
    Qui lui-même plus tard sur sa couche transmettra le gène du faon
    À son épouse dont le génome sera forcément hybridé.

    Dans les lois de la génétique, Mendel n’a pas prévu ce cas
    Pourtant dans les forêts de Suisse, le phénomène se développe ;
    J’entends souvent de frénétiques élans d’amour avec fracas
    Et puis s’enfuir de belles cuisses trahissant de fieffées salopes.

    Tableau de Suzanne Parareda.

  • L’apéro sur l’herbe

    L’apéro sur l’herbe

    À l’instar de l’apéritif qui doit vous mettre en appétit,
    Les préliminaires exigent une mise en bouche, comme il se doit,
    Mais surtout pas expéditifs ni trop poussés ni trop petits
    Juste l’émotion qui dirige seule le tact au bout des doigts.

    À l’instar du fameux cocktail qui doit séduire les papilles,
    Les caresses courtisent le corps et le parcourent de frissons.
    Gare au malentendu mortel qui tue l’amour et l’écharpille ;
    Place à ce qui entre en accord et qui résonne à l’unisson.

    À l’instar des amuse-gueules qui doivent équilibrer l’alcool,
    Les baisers nourriront les cœurs qui battront de plus en plus fort.
    Si jamais elle fait sa bégueule, ne soyez pas trop pot de colle ;
    Il n’y a jamais eu de vainqueur qui obtienne tout sans effort.

    Tableau de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Le fil rouge

    Le fil rouge

    Toujours ce fil rouge obsédant qui relie toutes nos époques
    De la préhistoire à nos jours et se prolonge dans l’avenir.
    Chaque épisode se succédant donne la tension réciproque
    D’une onde qui devrait toujours m’éclairer sur mon devenir.

    J’ai beau sentir la vibration et j’ai beau lui tendre l’oreille,
    Je ne comprends rien aux messages de ces coups de fil du destin.
    À moins que ma calibration, étant à nulle autre pareille,
    Ne trahisse pas le passage d’un ange ou démon clandestin.

    Si ma vie ne tient qu’à un fil, heureusement il est solide ;
    Un fil de Parque, premier choix, sans doute un futur important…
    J’affiche plutôt le profil d’un anti-héros invalide
    Mais si ce fil rouge m’échoit le nirvâna, je suis partant.

    Tableau de Michael Triegel sur https:www.museumdefundatie.nlenmichael-triegel .

  • L‘addiction guidant le peuple

    L‘addiction guidant le peuple

    La liberté guidait le peuple lorsqu’il se sentait opprimé
    Mais la liberté coûte cher en courage et en volonté.
    Jusqu’à ce que ce troupeau aveugle ne l’ait peu à peu supprimée
    En implantant sa propre chair de puces en chaînes prémontées.

    L’autoguidage par satellites a guidé nos automobiles,
    Le formatage des médias dirige nos rêves aussi.
    Et nous observons nos « élites » nous prendre vraiment pour des débiles
    Et même pire, dans l’immédiat, pour des robots mal dégrossis.

    Or la génération suivante, celle née avec la technique,
    Sera heureuse, vassalisée, sans jamais se prendre la tête.
    Leurs cervelles deviendront savantes en termes biomécaniques
    Mais, pour l’amour, banalisées à se reproduire en éprouvette.

    Illustration de David Vela.

  • Le grand bal de la vie

    Le grand bal de la vie

    Au bal des débutantes,
    Les filles sont charmantes ;
    Elles se mettent à nu
    Pour braver l’inconnu.

    Au bal de fin d’année,
    Les filles spontanées
    Danseront toutes nues.
    Que de tendres ingénues !

    Au bal de fin d’étude,
    Les filles ont l’habitude ;
    Le diplôme obtenu,
    Travaillent en continu.

    Dans les bals costumés,
    Les filles présumées
    À s’offrir toutes nues
    Seront toutes retenues.

    Au bal de l’équinoxe,
    Les filles peu orthodoxes
    Ainsi sont parvenues
    À être reconnues.

    Au bal de fin de vie,
    Les filles qui ont suivi
    L’amour en continu
    Seront les bienvenues.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • À l’heure du désir

    À l’heure du désir

    Pourquoi les montres et les horloges sont-elles à dix heures moins dix ?
    Pardi ! C’est l’heure où le désir s’éveille dans le cœur des femmes.
    D’ailleurs les hommes en font l’éloge en élevant leurs appendices
    Pour que l’aiguille du plaisir sonne l’heure où l’amour s’affame.

    L’informatique et la technique sont de terribles tue-l’amour
    Avec leurs montres numériques affichant zéro-neuf, cinquante.
    Toutes les théories ethniques sont tout ce qu’on veut sauf glamour
    En nous promettant d’oniriques destinées par très convaincantes.

    Il est des montres érotiques où le coït est répété
    Toutes les heures quand les aiguilles copulent en prenant leur temps.
    Quelques secondes chaotiques, elles se séparent hébétées
    Mais tournent une heure et puis resquillent toute la journée en flirtant.

    Tableau de Franck Rozet.

  • Toréadore, j’adore !

    Toréadore, j’adore !

    Que le temps des toréadores vienne s’établir dans l’arène
    Pour voir le combat singulier de la belle contre la bête.
    Femme et taureau, je les adore à poil avec un port de reine
    Pour cet instant particulier de lutte à six jolies gambettes.

    Pas de mise à mort, s’il vous plaît, mais un corps à corps tamponneur ;
    La toréadore vaincra lorsque la bête chevauchera !
    On s’arrête à la première plaie, au sang versé en déshonneur
    De l’adversaire qui convaincra bien mieux avec tout l’apparat.

    Quant aux oreilles et à la queue, ne tombons pas dans le grivois ;
    Soyons sportifs si c’est possible bien que tous les coups soient permis !
    Si l’homme était trop belliqueux, espérons qu’elle ouvre la voie
    À une corrida accessible aux femmes les plus affermies.

    Photo d’Antonio Lozano García sur https:www.facebook.commediaset?set=a.439601419411036&type=3&comment_id=439633509407827&paipv=0&eav=AfZoDz9jastXhxXLOt8R_UWKJFmoxzCH3EwSDNteLjXZsXIL9AUjXRamnmG-hPIKZi8&_rdr .

  • La quatrième Parque

    La quatrième Parque

    Celle qui file l’existence de toute notre planisphère
    Serait la quatrième Parque omise dans la mythologie
    Qui ne dit pas que sa substance est répandue dans l’atmosphère
    Qui retombe et puis se remarque sauf en météorologie.

    Car son fil rouge se déroule par l’eau de pluie qui tombe à verse,
    Qui fait déborder les ruisseaux et les rivières souterraines,
    Entraîne les pierres qui roulent dans les rigoles de traverse
    Qui abreuvent les arbrisseaux et la nature souveraine.

    Et cette année, c’est justement l’occasion extraordinaire
    Où la quatrième du nom par toutes ses eaux nous inonde.
    Et tous ces grands événements ne sont que les préliminaires
    D’une apocalypse canon qui va sonner la fin du monde.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La transmutation – 2

    La transmutation - 2

    Une fois transformé en femme, je regardai ces demeurés :
    Sainte-Pierrette – car c’était elle – accompagnée du Saint-Esprit.
    Au début je pensais infâme qu’un ange puisse me leurrer
    Mais quand je vis la clientèle du Paradis, j’ai tout compris.

    « – Seulement des femmes au Paradis ? Pourquoi ce réajustement ?
    – Tu es seulement en transit avant de retourner sur Terre !
    – Je n’en ferai pas une maladie mais pourquoi en femme justement ?
    – Ainsi pas le moindre parasite et rien que des célibataires ! »

    Toujours aussi impénétrables, les voies du Seigneur-Tout-Puissant !
    C’est vrai que pour porter la robe blanche une femme, c’est bien plus seyant !
    Ainsi je rejoignis les anges qui trouvaient cela jouissant
    Que je sois une femme probe… plutôt qu’un homme malveillant †.

    (Tableau de Thomas Bérard ;
    † j’ai bien précisé qu’il s’agissait d’un rêve idiot.)

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  • Les trois Parque de mes nuits

    La nuit quand l’âme se connecte au réseau des dieux angéliques,
    Je demande aux opératrices de retransmettre mon appel
    À mes ancêtres qui se délectent des aventures machiavéliques
    De la planète génératrice des coups de gueules et de scalpels.

    Souvent la nuit ce sont les Parques qui s’occupent des coups de fils
    Après avoir tissé, coupé, raccommodé, noué, tranché
    Le filin qui mène ma barque vers sa destinée qui défile
    Quand je ne dois pas écoper le trop plein d’eau à étancher.

    Allo ! Ne coupez pas, allo… Ça y est ! Plus de tonalité !
    Encore une conversation coupée sans le moindre remord.
    Les Parque font des méli-mélo qui donnent des pénalités
    Par maintes tergiversations entre les vivants et les morts.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • La transmutation – 1

    Encore un rêve vraiment débile, suite à ces élucubrations
    Que je parcours à la radio et que j’entends dans le journal ;
    Je me suis retrouvé immobile en train de faire mes ablutions
    Tout habillé comme un idiot pour un baptême nocturnal.

    Je sais que c’était un baptême car un ange m’a tendu la main
    Et m’a invité à le suivre et vivre une nouvelle vie.
    Ne voyant aucun chrysanthème, j’optai pour prendre le chemin
    Dans lequel je pourrais poursuivre mon existence et son suivi.

    Et je fus transmuté en femme avec tout son équipement.
    « Hé là ! Je ne suis pas d’accord ! » m’écriai-je inopinément.
    « Pourquoi ? Trouves-tu cela infâme ? » me répondit-il vivement ;
    « Non, finalement, mais c’est mon corps qui me trouble opportunément ! »

    Tableaux de Thomas Bérard.

  • La justice tranchante

    La justice tranchante

    Lorsqu’une loi, bien aiguisée, sort de la forge de l’assemblée,
    Celle-ci peut se montrer tranchante, sans doute un peu trop affutée
    En vue d’offrir à l’Élysée une France désassemblée
    Qui pleure et qui se désenchante ne n’avoir pas été futée.

    Paradoxalement les femmes aiment brandir l’épée phallique
    Comme ministre de l’Intérieur, cheffe des armées et la Culture
    Qui sort son revolver infâme quand on lui parle de loi salique
    Qui renvoie au rôle antérieur ces meufs au bord de la rupture.

    L’ère nouvelle des compromis proposée par le roitelet
    Mêlera la droite et la gauche dans un alliage trop alléchant.
    Et les avantages qu’ont promis ministres et députés replets
    Nous apparaissent comme l’ébauche d’une justice à double tranchant.

    Tableau de Pinturero.

  • Que restera-t-il ?

    La fin du monde se montre infâme envers les humains triomphants,
    Gloussant que c’était de l’humour de se partager les ressources !
    Quand viendra la dernière femme à avoir le dernier enfant,
    Sonnera le glas de l’amour qui n’a pas su ouvrir les bourses.

    En attendant, il faut s’armer, sélectionner ses alliés
    Et bien choisir ses ennemis parmi les meilleurs concurrents.
    Sans oublier de gendarmer, de policer et de rallier
    Les meilleures épidémies par virus les plus endurants.

    La Terre n’est pas assez grande pour la population actuelle
    Qui a déjà bu le budget alloué pour l’année entière.
    Vivre à crédit alors demande d’hypothéquer la factuelle
    Succession aujourd’hui grugée à notre descendance héritière.

    « L’humanité, je la connais, c’est comme si je l’avais faite ! »
    M’a dit un bon dieu maladroit, imbattable en inexpérience.
    « Bon. Cela dit, je reconnais une nouvelle fois ma défaite
    Mais dès demain j’ai encore droit à faire de nouvelles expériences ! »

    Photo montage de Henzo.

  • La sirène hallunecinée

    La sirène hallunecinée

    En Pleine Lune, la sirène sent les premiers préliminaires
    Entre les courants ascendants, balancés et puis descendants.
    Sous l’énergie la plus sereine des quatre périodes lunaires,
    Son cœur est plus condescendant envers les marins prétendants.

    Sans doute l’appétit charnel supplante sa gloutonnerie
    Et l’eau dilue ses phéromones en maintes circonvolutions
    Pour que son désir maternel jouisse de polissonneries
    Avec un parfum d’anémone pour en hâter l’évolution.

    Mais déjà la Lune décroît et la sensualité s’éteint ;
    Les instincts reprennent le dessus et la faim rapplique soudain.
    Si l’envie revient de surcroît ce sera pour faire un gratin
    Du pauvre marin alors déçu de finir en peau de boudin.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La sirène métamorphosée

    Quand la Lune sera croissante, la sirène nourrira sa peau,
    Puis fera couper ses cheveux et épiler sa queue nacrée.
    Après deux semaines angoissantes, elle sentira fort à propos
    L’astre réaliser tous ses vœux et notamment le plus sucré :

    Quand la Lune sera décroissante, la sirène se purifiera
    Pour faire repousser ses écailles et sa chevelure ondulée.
    Passé la semaine harassante, sa poitrine s’intensifiera
    Et de ses mamelons corail perleront des gouttes de lait.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Unis pour la vie

    Unis pour la vie

    Pour on ne sait quelle raison, l’homme disparaîtra brusquement
    Et les femmes embarrassées devront prendre une initiative.
    Avoir un singe à la maison commencera pittoresquement
    À devenir la panacée qui sera communicative.

    Comme les filles sont humaines et les garçons, de beaux primates,
    On les verra évoluer en pin-ups et singes velus
    Qui bosseront toute la semaine et dormiront dans des casemates
    En étant réévalués comme travailleurs chevelus.

    Les femmes, demeurant épilées, décideront de vivre nues
    Et les familles se grouperont en communautés de tous poils
    Dont l’envie de désopiler sera le rite convenu
    Au point qu’les veuves rigoleront en tenant les cordons du poêle…

    Les singes n’étant pas chauds lapins mais enclins à faire des échanges,
    Les femmes partageront de leur mieux leur nymphomanie contagieuse.
    Ainsi, en costumes de sapin, les mâles, n’étant pas des anges,
    Comparaîtront vite devant Dieu bénis par leurs amantes religieuses.

    Tableau de Daniele Nannini sur https:www.saatchiart.comen-chdanielenan .

  • Les Trans-animales

    Les transgenres seront démodés d’ici quelques années encore
    Où l’on verra l’espèce humaine hybridée en femmes-animales.
    Par ADN accommodé, dopé aux gènes de manticore,
    Qui produiront des phénomènes qui resteront dans les annales.

    Femmes-serpents pour nous séduire et Ève prendra sa revanche
    En menant l’homme irresponsable à la baguette et au diapason.
    On les verra se reproduire, faire des enfants aux yeux pervenche,
    Pigmentation indispensable pour mettre l’homme en pâmoison.

    Les femmes-chattes, les plus belles, domineront la société ;
    Elles auront accès aux commandes du pouvoir à tous les niveaux.
    Cruelles, méchantes et rebelles, elles croqueront à satiété
    Les hommes-souris, à leur demande, pour éliminer leurs rivaux.

    Les femmes-chiennes, étant lesbiennes, auront fort peu de descendance ;
    Cela évitera à leurs maîtres de les sortir trois fois par jour.
    On les verra en file indienne faire dans la plus grande indécence
    Le copinage au kilomètre qu’elles pratiquent depuis toujours.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • La musique de charme

    La musique de charme

    Bien sûr, les violonistes hongrois savent tirer des émotions
    De leurs instruments que l’on croit chargés de grande dévotion
    Toute à la musique de charme qui touche le cœur et le corps
    Et qui lascivement désarme tout l’être dans le même accord.

    Mais ce sont plutôt les hongroises qui méritent d’être reconnues
    D’une musique qui rend pantois car elles la jouent toutes nues.
    Le violon calé sur le sein, jambes écartées mais sans marcher,
    Elles dodelinent du bassin tandis qu’oscillent leurs archets.

    Oui mais défense d’y toucher ! On ne les frôle qu’avec les yeux
    Et s’ils se mettent à loucher l’effet est bien plus merveilleux.
    Quant aux oreilles, elles y pénètrent avec de petits trémolos
    Que votre organe va reconnaître en se sentant moins ramollo.

    Tableau de Maxim Gladko sur https:poramoralarte-exposito.blogspot.com201710maxim-gladko_30.html?m=0&hl=es_419 .

  • Une carrière chevaline

    Dans quelle meilleure carrière un cheval peut-il réussir
    Si ce n’est qu’aux échecs, je crois, surtout le rôle du cavalier
    Dont les sauts avant et arrière vont le forcer à s’endurcir
    Pour éviter d’être la proie du roi adverse, fou à lier !

    Je déconseille les manèges et les petits chevaux de bois
    Qui tournent en rond sans progresser au milieu des cris des enfants.
    Bien sûr, la troïka sur la neige offre un prestige qui flamboie
    Mais on se fait trop agresser par de vieux soviets triomphants.

    Tableaux de Evandro Schiavone.

  • Au plus profond de la forêt

    Au plus profond de la forêt

    Sauvage, farouche et prudente, la nymphe du cœur des forêts
    Guette le moindre mouvement, l’odeur transportée par le vent,
    Écoute les piailleries ardentes poussées par les oiseaux dorés
    Et pressent les trémoussements des arbres au feuillage fervent.

    Je l’ai surprise malgré moi en avançant à pas de loup.
    Elle prend la forme d’une biche, d’un écureuil ou d’un renard
    Mais je ne montre aucun émoi bien que je la trouve cheloue
    Et faisant comme si je m’en fiche, je continue l’air goguenard.

    À la nymphe je pense complaire car elle aime se faire surprendre
    Pour s’enfuir nue dans les fourrés par de tous petits bonds furtifs.
    Ils ne sont pas pour me déplaire et ils me permettent d’apprendre
    Le grand mystère des forêts par petits culs blancs fugitifs.

    Tableau de Christopher « Ronin » Shy sur http:primadisvanire.it201304christopher-ronin-shy .

  • Point de cri, point de croix

    L’originale criait trop fort et faisait braquer mes voisins
    Qui protestaient en me voyant au sujet d’mes nuits intensives.
    J’leur ai promis de faire l’effort de les rendre un peu moins zinzins
    Mais c’était en me fourvoyant car ma copine est expansive.

    Je vous ai brodé cette histoire qui n’est pas cousue de fil blanc
    Mais accomplie au point de croix faufilée de sévérité.
    Comme c’était prémonitoire, ils ont posé sans faux-semblants
    Sa caricature que je crois vraiment criant de vérité.



    Bizarrement, la deuxième photo m’a été censurée par Facebook

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • La Terre en colère

    La Terre en colère

    Qui a mis Gaïa en colère ? Qui lui a mis les nerfs à vif ?
    Est-ce la surconsommation ou l’épuisement des ressources ?
    Dans notre siècle de galère où le temps devient incisif,
    Passé celui des sommations, le temps accélère sa course.

    Et même le ciel en a marre d’être rayé et quadrillé
    Par des chemtrails porteurs d’orages dopés aux vents artificiels.
    L’océan largue les amarres des îlotiers expatriés
    Par la montée des eaux en rage d’un châtiment sacrificiel.

    Les dinosaures en ont bavé, les Atlantes en ont galéré
    Rien ne va plus lorsque la Terre nous crache ses insanités.
    On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions avérées
    Mortelles, vaines et délétères concernant notre humanité.

    Illustration Hedy Chen sur https:displate.comhedychen .

  • Adieu septembre, bonjour octobre

    Adieu septembre, bonjour octobre

    C’était un vingt-deux septembre et l’été au diable vauvert
    Partit rejoindre le printemps aussi arrosé que l’hiver.
    Hélas l’automne aux couleurs ambre s’annonce tout aussi pervers
    Autant dédié aux mauvais temps qu’on l’a vu de tout l’univers.

    Nous rêvions d’un été indien et nous récoltons la mousson
    Dont tous les météorologues nous prédisent inondations.
    Ce nouveau cycle circadien, qu’en tant qu’humains nous repoussons,
    Suscitera dans les dialogues autant de recommandations.

    À nos colchiques dans les prés qui marquaient la fin de l’été,
    Succéderont les chrysanthèmes qui sonnent la fin de l’automne.
    Même nos forêts empourprées vont vite toutes refléter
    Les couleurs qui auront pour thème un hiver des plus monotones.

    Illustration de June Leeloo sur https:havengallery.comportfoliojune-leeloo-imaginarium .

  • Du rêve en mouvement

    Du rêve en mouvement

    Lévitation par le mental, téléportation par l’esprit,
    Voyage astral spirituel, … sont tous des rêves en mouvement.
    Ce grand pouvoir fondamental qui réfute ce qu’on a appris
    Est devenu le rituel des super-héros du moment.

    Reste à développer le don qui donne aux rêves leurs propres ailes ;
    Voyager à travers le temps, vaincre la mort et puis revivre,
    Téléporter son Cupidon pour décocher, rempli de zèle,
    Sa flèche dans le cœur battant de l’âme-sœur prête à me suivre ?

    J’ai mis la bride sur le cou à mes désirs les plus secrets
    Et je les charge de mission d’attaquer mes moulins à vent. †
    Alors si demain, tout à coup, je me mets à me consacrer
    À sauver le monde en perdition, plus rien ne sera comme avant.

    † pour le don « quichote » et le Tableau est de Daniel Ludwig sur http:static1.squarespace.comstatic51cced30e4b014f2c6e68c80t560af148e4b059324dcf6cd71443557713370Daniel+Ludwig+e-catalogue.pdf .

  • Qui veut aller de l’avant ménage ses arrières

    Qui veut aller de l’avant ménage ses arrières

    Être sûr.e au dernier moment demande confiance en soi,
    Parer au moindre tue-l’amour à fair fuir le.la prétendant.e.
    Comme il est dit dans les romans, on s’assure quoi qu’il en soit,
    Quelques petits gestes glamours pour rendre l’autre consentant.e.

    Pour elle, je ne connais pas tout ; majeur glissé dans la culotte,
    Index pointant vers le pubis, pouce introduit entre les lèvres…
    Pour connaître tous leurs atouts, il me faudrait une copilote
    Qui me guide pour que je subisse ces petits gestes avec fièvre.

    Pour lui, ça dépendra du gars ; s’il est plein aux as ou fauché
    Mais c’est toujours du matériel – il a des idées arrêtées.
    Mais il limitera les dégâts s’il projette de chevaucher
    La partie du corps sensoriel qu’il envisage d’affréter.

    Tableau de Thomas Saliot sur https:www.art-spire.comtraditional-paintingreally-sexy-paintings-by-thomas-saliot.

  • Baiser rosé à Paris

    Baiser rosé à Paris

    Baiser volé, baiser rosé, cueilli là à même tes lèvres
    Une nuit où je voyageais en projetant mon égrégore.
    Baiser hardi, baiser osé, audacieusement avec fièvre
    Goûté tandis que je nageais pour que mon âme se revigore.

    J’ai longtemps pris cette habitude de suivre les routes du cœur ;
    Parcourir la carte du tendre à bord d’un véhicule astral.
    Hors du temps et sa platitude, hors de l’espace alambiqueur
    Qui m’empêchent de voir et entendre un coup de foudre magistral.

    C’est sur ce balcon parisien que j’ai trouvé mon âme-sœur
    Qui, attirée par ma présence, a ouvert la porte-fenêtre,
    Cherchant un prince vénusien qui lui apporte quelques douceurs
    Comme un baiser de complaisance porteur d’une aventure à naître.

    Tableau de Marco Barberio.

  • Ma semaine etc.

    Ma semaine etc.

    Lundi, je m’envole ;
    Mardi, je survole ;
    Mercredi, je prends l’autocar.
    Jeudi, l’escalier ;
    Vendredi, faut rallier
    Samedi à minuit moins l’quart.

    Lundi, recommence ;
    Mardi, ça avance ;
    Mercredi, on me tire l’oreille.
    Jeudi, j’en ai marre ;
    Vendredi, je me marre ;
    Samedi, c’est toujours pareil.

    Lundi, c’est la chute ;
    Mardi, la rechute ;
    Mercredi, sept mois en enfer.
    Jeudi, ça remonte ;
    Vendredi, je surmonte ;
    Samedi, une santé de fer.

    Lundi, c’est l’éveil ;
    Mardi, je m’réveille ;
    Mercredi, j’ouvre le couvercle.
    Jeudi, en avance ;
    Vendredi, quelle chance ;
    Samedi, j’ai quitté le cercle.

    Lundi, par bravade ;
    Mardi, je m’évade ;
    Mercredi, vers d’autres pays ;
    Jeudi, les montagnes ;
    Vendredi, je bats la campagne ;
    Samedi, je suis ébahi.

    Lundi, c’est dimanche ;
    Mardi, c’est dimanche ;
    Mercredi, c’est toujours dimanche.
    Jeudi, c’est dimanche ;
    Vendredi c’est dimanche ;
    Samedi, c’est toujours dimanche.

    Illustration d’Olga Siemaszko.

  • Coiffures lumineuses

    Les créateurs pourraient aller ailleurs, sans tambour ni trompette,
    Se rhabiller quand sonne l’heure des vrais changements de saison.
    Car on s’sait qui s’est installé, tranquille aux commandes des tempêtes,
    Pour relâcher autant de leurres dans la nature sans raison.

    La nuit tous les cheveux sont gris que les songes mettent en couleurs
    Avec des fleurs d’intensité variable selon les rêves.
    Parfois si le temps s’est aigri, ils laissent place aux cauchemars
    Avec des peurs d’immensité fort heureusement assez brève.

    Vers minuit sous la pleine Lune, les racines se développent
    Créant une miscellanée de flammèche et mèches emmêlées.
    Et si la nuit est opportune, de petits reflets interlopes
    En feux follets instantanés brilleront d’un ciel constellé.

    Déesse sage, Dame Minerve, reste maîtresse de nos tresses,
    En aval des queues de cheval et en amont des beaux chignons.
    Que le cuir chevelu s’innerve, les cheveux soient moins en détresse
    Et que le culte minerval nous fasse paraître plus mignons.

    Tableaux de Hayk Shalunts.

  • Coiffures de saison

    L’hiver est doux comme un printemps qui retient encore ses flocons,
    Les perce-neiges ne savent plus s’il faut percer ou s’ignorer
    Et les coiffures en font autant en retombant sur les balcons
    Des poitrines qui ont tant plu que les saints les ont honorés.

    Le printemps cuit comme un été qui rôtit sous la canicule,
    Les coquelicots hésitent encore à s’ouvrir ou se refermer
    Et les coiffures viennent téter l’humidité qui s’accumule
    Entre les replis sur le corps gorgés de sueur renfermée.

    L’été pluvieux comme un automne qui se mélange les couleurs,
    Les feuilles se tâtent pour tomber ou pour rester sous les feuillages
    Et les coiffures monotones frisent sous l’effet d’enrouleurs
    Tout autour des mèches bombées par cet humide maquillage.

    L’automne est froid comme un hiver qui s’annonce un peu trop précoce,
    Les champignons sous leurs bonnets de nuit ensemble se regardent,
    Cheveux, chignons les plus divers, tresses et nattes se cabossent
    Et les coiffeurs sont abonnés à une mode d’avant-garde.

    Tableaux de Hayk Shalunts.

  • Timeo danaos et dona ferentes

    Timeo danaos et dona ferentes

    « Je crains les Grecs et les Romains, même lorsqu’ils apportent des cadeaux ! »
    Cela provient de leur nature à nous mêler de tous leurs dieux.
    Je crois après mûr examen me méfier de l’Eldorado
    Promis par toutes signatures au bas de contrats insidieux.

    Pareil quand le gouvernement apporte ses amendements
    Qui ne concernent que la classe des élus et riches nantis.
    Méfions-nous lorsque nous ment un député perfidement
    Qui fait croire à la populace une expansion sans garantie.

    Ainsi donc la constitution qui nous promet l’égalité,
    Apporte plus de disparités que d’équilibre entre les classes.
    Et la fameuse contribution « Liberté & Fraternité »
    Donne autant de sécurité qu’un verre avec un bris de glace.

    Tout ce qui vient de l’Élysée et de l’entrée au Panthéon
    Me semble l’arbre de cocagne qui cache l’administration.
    Tout est alors européisé à la sauce « Macroléon »
    Par ceux qui sortent d’hypokhâgne mais avec désapprobation.

    Illustration d’Albert Uderzo pour « Astérix légionnaire ».

  • Marianne désorientée

    Marianne désorientée

    Une Marianne orientale ? L’idée me semble intéressante
    Et pourquoi pas orientée ailleurs que le vieil occident ?
    Issue d’une ville natale aux légendes éblouissantes
    Et ses naïades enchantées découvertes par accident.

    Des gouvernements colorés nous ont déjà montré la voie,
    Alors aménageons des bustes d’une Marianne d’orient
    Et sa religion honorée dans nos églises par la voix
    Des enfants de chœur qui s’ajustent aux nouveau cultes inexpérients.

    Liberté d’être né ailleurs, Égalité des traditions,
    Fraternité dans la cuisine par couscous, méchouis et tajines.
    Plus d’officiers civil railleurs envers les noms en filiation
    Avec tout ce qui avoisine LGBT et androgynes.

    Mais quant à sa laïcité depuis le siècle des lumières,
    On repart toujours de zéro car de Dieu… aucune nouvelle.
    Fi de toute héroïcité dans toutes les avant-premières
    Car même les super-héros n’ont que des muscles sans cervelle.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.