
Si l’art de peigner la girafe semble une tâche fastidieuse
Et si pisser dans un violon paraît tout aussi inutile,
Gageons que ceux qui nous paraphent des ordonnances prestigieuses
Sont tout autant, dans les salons de l’Élysée, vains et futiles.
Comme ça dépassait les bornes et pensant qu’je m’étais gouré,
Je m’y suis introduit pour voir comment Marianne perdait son temps.
Je l’ai vue traire une licorne toute nue sur son tabouret
Or l’animal, sans le savoir, n’avait pas l’air d’être content.
Car la licorne était un mâle – un peu efféminé, c’est vrai –
Qui trouvait la masturbation faite par une femme, rébarbative
Car, sous des conditions normales, ce rôle délicat s’ensuivrait
Plutôt d’une dérogation présidentielle copulative.
J’ai interrogé Marianne et la licorne m’a confirmé
Que, depuis les européennes, rien ne va plus à l’Élysée.
Manu passe du coq à l’âne et chaque jour il vient affirmer
Ses offensives manichéennes en plein journal télévisé.
Illustration de Tomi Ungerer.
Laisser un commentaire