
Yavänor
L’enfant-flamme aime jouer ; pour elle, la vie n’est qu’un jeu.
L’enfant-flamme aime courir ; la vie n’est qu’une course sans fin.
L’enfant-flamme veut se vouer à accomplir tous ses enjeux.
L’enfant-flamme voudrait mourir un jour pour assouvir sa faim.
L’enfant-flamme se souvient de la dure loi de la vie
Que « dura lex sed lex » s’impose mais ce n’est que jouer un rôle.
L’âme n’est qu’un acteur qui devient plus mûr à chaque pas de vis ;
Le corps n’est qu’un costume rose qui se fane et perd sa corole.
Regardez-la se préparer et tisser chaque heure son costume !
Voyez avec quelle précision chaque coupon est assemblé !
Touchez comment elle est parée, sentez le feu qui se consume,
Écoutez chaque décision dans son jeune cœur battre d’emblée !
Mais Thalie ne voit pas encore ; ses grands yeux retiennent la lumière.
Thalie ne parle pas encore mais mime des succions mammaires.
Thalie ne ressent pas encore ; elle baigne dans sa garçonnière.
Thalie n’écoute pas encore sauf la présence de sa mère.
Il y a la Thalie du présent et la Thalie de l’avenir ;
La première se laisse construire et l’autre tire sur le fil.
Leur amour est omniprésent mais seule celle en devenir
N’a d’autre plan que de s’instruire sur ce présent qui se profile.
Déjà un chemin est tracé et une énergie est tendue
Entre les deux extrémités du grand mystère de la vie.
Thalie n’est pas embarrassée de ces peurs en sous-entendu ;
Elle vit sa maternité, le cœur battant, l’âme ravie.
Thalie-Élysäé
« Je ne suis qu’une page vierge que l’un et l’autre avez conçue
Et moi je plane dans l’éther avec ma grand-mère Lilith.
Bientôt mon esprit qui émerge sera peut-être un peu déçu
Mais l’âme, son propriétaire, en scelle déjà ses limites. »
Illustration de Gemini.
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