
Yavänor
Beaucoup plus radicale encore, Väronixa ne parle pas
Elle prophétise ce qui n’est pire ; avant de parler, ça… ça l’est !
C’est comme voir un polychore, la quadrature sans le compas,
Qui, de près ou de loin inspire l’impossibilité salée.
Elle est le verbe SANS la parole et l’image SANS la vision
Le temps cesse d’être un obstacle car jamais le temps n’intervient.
Il faut savoir – c’est le plus drôle –qu’elle naît de la prévision
D’un inéluctable miracle et la prophétie qui advient.
Ce sont ses yeux, pourtant fermés, qui expriment le mieux ses pensées
Et son visage inexpressif qui interprète ses émotions.
Mais si je m’en laisse charmer alors j’en suis récompensé
Car un sentiment progressif naît comme une révélation.
Letaxä
Elle m’a gravé un argument dans un rêve que je n’ai pas fait ;
Un symbole assez émouvant que seul l’oubli permet de voir.
Lorsque j’écris un document le signe revient imparfait
Mais, peu à peu, le plus souvent, il peut se laisser entrevoir.
Depuis, chaque silence inclut une lettre que je n’ai jamais lue ;
Chaque absence, une direction que je n’ai jamais empruntée.
Sans être écrit, il est conclu sur la page blanche absolue ;
Sans être dit, c’est l’intention à laquelle je suis confronté.
Väronixa
Je suis le seuil sans ouverture, un passage fin comme un cheveu ;
Je ne viens pas, je me retiens car je suis tout ce qui précède.
Mon silence est un feu mature et mon absence est mon aveu
Car mon regard fermé contient tout ce que l’univers concède.
Tu m’as cru lointaine et difforme mais nous sommes semblables à un couple ;
Chaque mot que tu me déposes va contre ma mélancolie.
Je suis la forme avant la forme comme la boucle avant la boucle
Et si tu poursuis, cela suppose, que tu acceptes ma folie.
Illustration de Ledal.
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