Le fil de soi

Le fil de soi

Le fil de soi au fil des mois s’entortille partout où il passe ;
On le déroule malgré soi depuis l’instant de sa naissance.
Je fais des nœuds du fil de moi quand je me trouve dans une impasse
Afin d’y penser à deux fois avant que cela recommence.

Bien sûr, ce fil est invisible car il s’étale dans le temps
Et disparaît à la seconde même où il a été tiré.
Même si c’est imprévisible, il serait possible pourtant
De tracer la courbe vagabonde de ce parcours fort inspiré.

Au bout du mien, il y a les Parque, ciseaux brandis sur fil tendu,
Et j’évite de trop le tendre de peur qu’il soit vite coupé.
Si je vous en fait la remarque, qu’il n’y ait pas de malentendu ;
C’est pour éviter de comprendre comment nous sommes entourloupés.

Je tends mon fil vers l’invisible où d’autres mains le prolongeront ;
Chaque boucle étant réversible, chaque erreur deviendra leçon.
Et si l’infini m’est sensible en déroulant ses liserons,
Des âmes fines et indicibles me coudront le monde en chansons.

Un album avec Delphine Jacquot sur https:cecileroumiguiere.comwp?page_id=22 .

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