
Le jour n’est pas levé, mais déjà l’air s’incline.
Quelque chose attend là, debout sur la colline.
Ce n’est ni un appel, ni vraiment un secret,
Juste un frémissement que le silence crée.
L’arbre-père s’ébroue de ses rêves bleu-nuit
Encore ensommeillé… on dirait qu’il s’ennuie !
L’arbre-mère l’enlace d’une branche aux spirales
Réveillée, matinale, pleine d’amours vespérales.
Le tronc bleu se redresse, alourdi de sommeil,
Ses rameaux entachés de ses rêves vermeils.
Sous l’écorce tiédie, une sève hésitante
Tente un premier frisson dans l’aube concomitante.
Le tronc blanc se rapproche et mêle son ramage
Puis l’embrasse amplement pour s’offrir en hommage
Aux fruits qui ont germé dans ses fleurs étoilées
Qu’elle lui a tendrement cette nuit dévoilées.
Ils restent là, noués, dans le silence immense,
Tandis que le matin dénoue sa transparence.
Le vent glisse entre eux, sans rien vouloir briser,
Et l’on croit qu’un enfant pourrait déjà pousser.
Tableau d’Alice Mason.
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