L’esprit des plaines

Sur l’étendue des vastes plaines, des plateaux et des champs de blé,
J’observe le curieux manège des oies sur les prés cultivés
Qui me survolent à perdre haleine dans leur migration endiablée
En savourant le privilège de voler sans s’invectiver.

Moi aussi, oiseau de passage, je rêve de m’envoler nue
Au-dessus des grandes étendues et sous la caresse des vents.
Mon cœur en fait l’apprentissage lorsque l’esprit n’est soutenu
Que par le doux chant attendu des oiseaux au soleil levant.

Alors mon corps étend ses ailes et décolle, le sexe frémissant,
Pour faire l’amour sous l’azur comme sous des draps de satin.
Les cieux défilent avec zèle tandis que mon cœur gémissant
Jouit au fur et à mesure dans le plus sensuel des matins.

« Dans l’ombre où le songe s’achève, mon vol s’efface au fil du jour,
Glissant sur l’or d’un vent docile qui lentement tait ses éclats.
Là-haut, mon corps muet s’élève, porté par l’aube et son détour,
Puis disparaît, plume fragile, dans un frisson tombé tout bas. »

Tableau de Sydney Long.

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