
Sur le mât d’un vieux rêve en velours et dentelle,
Trônait le Cacatois, l’œil vif et l’aile belle.
Avec sa houppe blanche et son bec de travers,
Il criait des sonnets aux revers d’univers.
« Qu’on me donne du rhum et des alexandrins !
Et qu’on verse et qu’on rime mes vers avec entrain ! »
Il portait un veston taillé dans une nappe
Et citait du Verlaine quand il perdait son cap.
Son cri est un mélange entre rire et tempête
Un « Ha ! Ha ! », un « Ho ! Ho ! » sonnant comme trompette.
Quand il aperçut l’île, penché sur son étoile,
Il lâcha un juron et fit réduire la toile.
« Te voilà, ma beauté! Toi, ma femelle, mon ange !
Perche-toi dans mon cœur, et chante mes louanges ! »
Et le lagon ému, ouvrant ses bras de mer,
L’embrassa sur le bec, d’un baiser doux-amer.
Texte et tableau de Laureline Lechat.
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