


« Je suis montée depuis l’abîme sans voix, sans souffle et sans chemin ;
Mes pieds m’ont fui, laissée marine, pour mieux te suivre à travers l’air.
Mon kimono, brodé d’écailles, mêle les algues et le satin ;
Je n’ai gardé que le chagrin des vagues, cousu de lumière.
Chez toi j’ai glissé sans un bruit, mes mains ont parlé pour mon cœur,
Elles ont dansé d’une insolence ouverte comme un coquillage.
Tu m’as lue nue, d’un seul regard, sans jamais prendre de hauteur,
Tu as compris que mes silences valaient plus que mille langages.
Je suis restée, posée sur toi, comme un secret sur une lèvre
Et même sans savoir parler, je t’ai appris un mot nouveau :
Le souffle d’une peau qui rêve, le sel brûlant d’un corps sans trêve
Et l’éternité dans l’écho d’un soupir tombé de mon dos. »
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