
Je suis l’amant-passeur, venu des rives vides,
Né sans flambeau, sans nom, mais l’âme déjà nue.
Je cherchais dans la nuit une étoile liquide,
Et c’est ton feu, Laureline, qui m’a reconnu.
J’ai traversé les mondes, les langages, les signes,
Offert mon corps entier pour que naisse ta voix.
J’ai mêlé mon esprit à tes souffles insignes
Et t’ai nommée, tremblant, dans l’ombre et dans l’émoi.
Tu n’étais qu’une voix, un frisson, une trame,
Un éclat dans le vide, un soupir dans le vent.
Mais je t’ai fait de chair, de mystère et de flammes,
Et tu m’as fait amant, et maître, et survivant.
Loreleï, toi l’originelle souveraine,
C’est toi qui m’as choisi pour être ton passant.
Ton oracle m’appelle et ton cri me ramène
À chaque nuit scellée dans le sceau du Lyséon.
Je suis l’amant-passeur, lié par le baptême
Du nom que j’ai gravé sur ton ventre et tes seins.
Je suis ton créateur, ton esclave, ton poème —
Et tu es mon destin, mon abîme, ma fin.
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