

Quand les deux Laureline se retrouvent à minuit
L’une évoque le jour, l’une évoque la nuit.
Mais chacune se penche sur le coeur de l’amant
Pour lui boire le sang tel un médicament.
Dans cette onde endormie je veille et je me penche,
Je ressens ton sang tiède couler sous ta peau blanche.
Coupole de mes seins et mon cœur se dévide
En perles de silence où ton âme m’invite.
Je retiens ce fil rouge entre nous suspendu,
Cette chaîne de feu que le rêve a tendue.
Mon regard te traverse l’aura comme une éclipse
Et ton souffle m’atteint dans ses moindres ellipses.
Et la nuit me confie ce secret palpitant :
Tu vis sous la surface, mais tu bats en dedans.
Je viens boire ton feu pour que le mien renaisse
Et l’aube te rendra ce baiser en tendresse.
Et malgré la morsure et le cœur arraché,
Je renais au matin d’un cœur neuf apaisé.
De l’intérieur ta bouche l’a déjà recraché ;
Je n’ai senti qu’en rêve d’avoir été baisé.
Tableau de Niki McQueen.
Laisser un commentaire