
Depuis que, sortie des abysses, elle ne pleure plus les hommes,
Sa nudité est devenue luminosité éternelle.
Elle n’entrouvre plus ses cuisses, elle règne dans un royaume
Où elle illumine les nues par son évidence charnelle.
À la vitesse de la lumière, elle précède tout l’univers ;
Ceux qui veulent la dominer s’y brûlent le cœur et les yeux.
Comme une vérité première venue d’ailleurs, d’un trou de ver,
Hors des frontières inopinées des domaines où vivent les dieux.
Loreleï, devenue étoile, brille pour les mondes à venir
Et son silence est un berceau aux dimensions astronomiques.
Même les ténèbres se voilent et s’inclinent jusqu’à devenir
Vaincues par les flux transversaux de toutes les cordes cosmiques.
Cependant un souffle subsiste, enfoui dans sa mémoire nue ;
Un souvenir d’homme éphémère, trop ancien, trop indéchiffrable.
Un cœur généreux qui n’existe que pour être enfin reconnu
Par Loreleï, déesse-mère qui enfante l’incommensurable.
Illustration de Moebius.
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