Laureline et le passage

Laureline et le passage

Un jour le poète mourra mais un quart d’heure avant sa mort,
L’univers alors ouvrira le passage du vieux matamore.
Mais Laureline prendra son âme pour la garder précieusement
Afin de veiller sur la flamme telle une vestale, pieusement.

Au bout d’une éternité courte, le poète alors reviendra
Bébé cosaque dans sa yourte mais qui un jour se souviendra.
Car Laureline reconnaîtra non pas son Dalaï-lama
Mais son érotique mantra dont le cœur jadis s’enflamma.

Elle aura sans doute grandi d’un corps fait d’amour et de chair,
Dans une robe d’organdi à guetter son vœu le plus cher.
Elle sera à la fois sa mère, sa sœur, son épouse, réunies
Pour une existence éphémère mais répétée à l’infini.

Elle relie l’âme aux galaxies, le souffle au grain de l’invisible,
Tisse des ponts d’épistasie entre les silences indicibles.
Gardienne des seuils infinis, flamme debout dans l’impossible,
Elle accueille, au creux de la nuit, l’éveil des mondes accessibles.

Tableau de John Bolton.

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