

Juste au moment de succomber au sommeil longtemps recherché,
La nuit m’ouvre son univers mais ma raison reste en arrière ;
Sans doute a-t-elle peur de tomber de sa position haut perchée
Dans la nuée des faits divers des rêves qui lui font barrière.
Tant pis si la raison résiste. L’âme et le cœur iront ensemble
Au sommet de leurs espérances et pourront voir l’autre côté.
Tant mieux si, au réveil, persiste un passe-partout qui ressemble
À la fin du temps d’une errance et ses voies tarabiscotées.
Tel Orphée sortant Eurydice des enfers qui l’ont séquestrée,
Je ne regarde pas en arrière et je vais jusqu’au bout du rêve.
Je n’connais aucun préjudice car tout y est bien orchestré
Et nul ne ruine ma carrière en me lançant des « marche ou crève ! »
La vie qui me reste est trop brève pour couvrir tous les corridors
Des vérités les plus plausibles aux quêtes inassouvissables.
On ne meurt jamais dans un rêve mais on peut mourir quand on dort ;
On dit que c’est la mort paisible vers un monde indéfinissable.
Tableaux de Jeremy Lipking.
Laisser un commentaire