

Quelquefois un fil conducteur unit un rêve aux précédents
Comme un soupçon de déjà-vu sur des mémoires outrepassées.
Ce lien récursif séducteur donne l’illusion d’antécédents
Rapprochés par la longue-vue de l’inconscient sur son passé.
Mais le songe, trompeur et menteur, peut très bien inventer ce lien
Et faire croire à un historique de précédents inexistants.
Ce mécanisme tourmenteur cause alors un choix cornélien
Sur l’origine théorique de toute la structure du temps.
Ainsi j’avance sur un fil tendu au fur et à mesure
Alors que je crois publier la suite de mon feuilleton.
Sans doute les rêves chronophiles aiment laisser une césure
De l’un à l’autre sans oublier d’en occulter mon œilleton
Sans doute l’une des trois Parques m’observe déroulant mon fil
Comme un rat de laboratoire dans son dédale de misère.
Elle doit attendre que je remarque l’indice du tintinophile
Comme l’errance giratoire des deux Dupondt dans le désert.
Tableaux de Rafal Olbinski.
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