Tablomaton

Dans l’arrière-salle d’un musée, je découvris une machine
Dont les photos d’identité étaient vantées impressionnistes.
Un peu curieuse et amusée, je m’installai, dressai l’échine
Et affrontai l’intensité de l’œil du maître-machiniste.

Ainsi scannée, numérisée, l’intimité mise au carré,
Je posai sur le tabouret ma véritable académie
Et tout mon corps éthérisé, soumis aux couleurs bigarrées,
Se détendit pour savourer sa vraie cubiste anatomie.

Depuis, je me vois autrement sous le regard de Picasso,
Les bleus de l’âme décolorés sous le couvert de la manœuvre.
J’ai changé mon encadrement et enlevé tous les tasseaux
Pour un espace amélioré où je vis ma vie de chef-d’œuvre.

Tableau de Pablo Picasso et Photos de Lujian Zeta Zee & Martin Steinthaler.

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