L’œil animal

Or elle adapte sa vision selon l’atmosphère du jour
Et les couleurs de la semaine d’un regard caméléonien
Car dans le monde en collision, où tout se trame à contrejour,
Elle cherche la chaleur humaine à travers l’amour platonien.

Selon les soirs de pleine lune, elle ressemble à la grande ourse
Qui observe d’un œil glouton tout ce qui passe à sa portée.
Selon la couleur opportune de ce que contiendront leurs bourses
Elle tondra quelques moutons d’après les ragots colportés.

Je ne sais pas si j’ai l’œil animal mais j’ai déjà le pied car il m’est arrivé plusieurs fois de surprendre des renards et des chevreuils lorsque je me promène dans ma forêt d’Eschenberg ; preuve que j’ai la patte agile. J’ai même surpris un chevreuil qui est sorti un jour de la forêt sans me voir jusqu’au dernier moment où nous nous sommes retrouvés nez à nez. Le pauvre était tellement effrayé qu’il en est tombé les quatre fers en l’air !
Pour l’œil, je suis myope comme une taupe ; j’ai le nez et l’odorat d’un chien ; je fais patte de velours et j’aime reprendre du poil de la bête ; c’est presque bon !

Tableaux de Natalia Leonova.

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