
Après soixante-quinze ans d’âge, le marc, vieilli en fût de chêne,
Produit, dans toute sa substance, l’alcool de son meilleur tonneau.
La couleur mûrit davantage, les arômes et les goûts s’enchaînent
Et l’art puise sa subsistance dans nos vignobles cantonaux.
La peinture évoque l’alcool par son ivresse des couleurs
Quand bleu-royal et rouge-sang s’accouplent au papier virginal.
Il n’est pas de meilleure école que d’enfanter dans la douleur
Le tableau le plus saisissant ou le chef-d’œuvre original !
Les natures mortes ressuscitent chaque moment de notre vie
Et les portraits immortalisent ceux que nous n’oublieront jamais.
Les couchers de soleil suscitent une émotion qui nous ravit
Et un bord de mer rivalise avec le plus haut des sommets.
La meilleure façon de vivre, c’est vieillir en se bonifiant
Et pour prendre de la bouteille, rien ne vaut l’art dans les cruchons.
Surtout lorsque ça nous délivre le meilleur des fortifiants
Qui se boit du vin de la treille en faisant sauter les bouchons.
Aussi, mes amis, je propose que la cuvée de cette année
Soit le « Millésime Fabienne » et trinqué (*) dans tous les pays.
Afin que l’artiste dispose de ces atouts simultanés
Lorsque vous direz « à la tienne ! » devant ses tableaux, ébahis.
* Trinquer est intransitif mais ça rime avec apéritif.
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