
Aujourd’hui je verrai éclore mes coquelicots du printemps
Car le soleil est fou de joie tant il a d’enfants à ses pieds.
Et jamais je ne saurai clore le dénombrement éreintant
De tous ces boutons qui rougeoient d’un flamboiement comme il me sied.
Même le taureau si paisible devient soudain surexcité
En apercevant ces fleurettes qui lui font l’humeur gratifiante.
Si leur saveur paraît nuisible et plonge dans la perplexité,
C’est qu’elles sont un peu sœurettes d’une autre fleur stupéfiante.
En revanche, pour célébrer une fête comme il se doit,
Pour orner durant la saison toutes nos prairies empourprées,
Point n’est besoin de palabrer, ni de lever bien haut son doigt
Pour s’accorder, avec raison, que ce sont les reines des prés.
On devrait rapprocher Noël pour en décorer le sapin,
Les disposer sur le gâteau pour en remplacer les bougies,
Évoquer l’amour éternel, symbole de la Saint-Valentin,
Qui met le cœur en vibrato sous les petits baisers rougis.
Si je m’en vais, je graverai, pour marquer ma vie sur la terre,
Sur les armes de mon emblème, comme lignages ombilicaux,
Cette herbacée que j’aimerai jusqu’à ma mort en solitaire
Puis renaîtrai, pas de problème, ni chou, ni rose mais coquelicot.
Tableau de Fabienne Barbier
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