
Madame est malade à mourir d’une sécheresse d’amour ;
Madame est malade d’éloge et dépérit sans compliment ;
Madame est malade à nourrir ses craintes dans le désamour ;
Madame est malade à l’horloge du temps qui triche impoliment.
Madame veut être admirée pour ses hypocrites ramages
Qu’elle écrit au fil de ses livres que personne ne lira jamais.
Madame veut sans cesse se mirer dans le miroir de ses hommages
Dont elle a besoin pour survivre dans ses envolées enflammées.
Madame est souffrante d’orgueil qu’elle drape d’humilité ;
Madame est imbue d’elle-même lorsqu’elle est là, agenouillée ;
Madame s’habille de deuil pour masquer sa stérilité ;
Madame, la seule qui s’aime et qui sait le mieux baisouiller.
Madame est la seule à connaître ce qui pourrait la dérider ;
Personne ne sait comment faire, c’est là son tragique destin.
Madame sait tout avant de naître, son âme a été débridée ;
Tous les saints sont à son affaire et son salut est célestin.
Madame sait tout sur la vie et vous explique à tour de bras
Qu’elle est experte en connaissances et qu’elle vous apprendra sa loi.
Madame ne sera ravie que lorsque enfin, tel le cobra,
Elle croquera sa propre essence et s’éteindra de bon aloi.
Tableau de Fabienne Barbier
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