L’ondine gourmande

L’ondine gourmande

Comme il pleuvait aujourd’hui, j’ai proposé à ma blonde
D’aller la promener nue sous cette pluie torrentielle.
Elle s’est déshabillée, s’est précipitée sous l’onde
En s’aspergeant avec joie de cette eau providentielle.

Elle est fille de sirène et la mer est son berceau ;
Elle a les yeux de sa mère et sa longue chevelure.
Elle est née fille des vents sous le signe du verseau ;
Elle a la bouche de son père et sa fine dentelure.

L’eau est son besoin vital de particulière essence !
Il lui faut de l’eau du ciel pour fournir sa subsistance.
La moindre ondée lui déclenche une crise d’effervescence ;
Elle va promener nue sans peur et sans résistance.

Il faut la voir se vautrer dans les flaques avec délices,
L’eau gouttant de ses tétons comme fontaine ineffable !
Arquant son bassin sacré comme happé par une hélice
Vers les cieux condescendants et leur protection affable.

Pour la soustraire aux regards des curieux indésirables,
Nous habitons près d’un lac dans la Cordillère des Andes.
Moi, je guette les nuages dans ce repaire admirable
Et j’engendre les orages avec ma verge gourmande.

Tableau de Fabienne Barbier

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