
Sur un air de Vivaldi qui courrait sur la campagne,
Une gerbe de rayons réveilla les fleurs sauvages.
Les danseuses aux pétales, comédiennes et compagnes,
Ont bondi sous le faisceau de l’étincelant breuvage.
Ô Printemps, si ta musique ressuscite les fantômes,
Répands-la dans les esprits qui languissent dans les villes.
Illumine les ruelles, renouvèle les symptômes
Qui font fleurir le bonheur dans les affaires civiles.
Entendez-vous les violons, les altos, les violoncelles
Qui sèment leurs partitions sur tous les champs de la terre ?
Voyez-vous entre les branches, les discrètes étincelles
Qui annoncent les bourgeons sur les arbres sédentaires ?
Quand les fleurs jouent les cymbales dans la danse du soleil
Et que les papillons d’or font voltiger leurs baguettes,
Les percussions des bourdons, qui flirtent avec les abeilles,
Mettent une ambiance de joie dans les forêts aux guinguettes.
C’est le sacre du printemps qui réveille les dormeurs
Et les sort de leurs effrois, de leurs plaintes et leurs chimères.
Ouvrez bien grand vos fenêtres, aérez bien vos demeures !
Laissez entrer dans vos cœurs cette hardiesse primaire !
Tableau de Fabienne Barbier
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