
Regardons au-delà de nos peurs et nos peines.
N’embourbons pas nos yeux dans l’humus pourrissant.
Les arbres ne sont pas des serrures ou des pennes,
Mais peuvent nous ouvrir vers des lieux nourrissants.
Laissons-les s’écarter et montrer notre route.
Laissons-les nous montrer qu’il n’y a pas de frontière.
S’ils relient le soleil à la terre, sans doute,
Ils seront les passeurs vers une autre matière.
Quand nous sommes en forêt cernés par leur présence,
Nous savons qu’ils ne sont ni gardiens ni limites.
Ce ne sont que des portes exemptes de malfaisance
Qui permettent d’oser de partir en ermite.
Pour moi, ils ont ouvert le passage du choix ;
Dévoilant l’horizon caché sous la barrière.
Inexorablement, jusqu’à ce que je choie
Dans une initiation pour une autre carrière.
Il n’y a d’illusion que pour les non-voyants ;
Ceux qui s’arrêtent au mur, écrasés sous leurs charges.
Mais il faut invoquer son ange prévoyant,
Courir vers le bateau qui nous emmène au large.
Tableau de Fabienne Barbier
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