
Vêtu d’habit de papillon, je viens souvent revoir ma fée.
Je me pose sur son épaule et je remonte sur son cou.
Je me perche sur ses oreilles et je lui dis ce qu’on m’a fait,
Tous les tourments de tous les jours, les chagrins et les contrecoups.
Elle me soigne d’un baiser du bout de ses lèvres sucrées.
Mes ailes frémissent de bonheur et s’illuminent de chaleur.
Lorsque je me sens apaisé j’ai très envie de consacrer
Tout mon amour reconnaissant en caresses et en valeur.
Je vais sur chaque mamelon, butiner le lait goutte à goutte
Et je me fixe entre ses seins comme un joli nœud papillon.
Puis je descends, carte du ventre, le chemin qui trace ma route,
Je fais mon nid dans son nombril et là je pique un roupillon.
Quand la lumière a décliné, je m’enfonce dans les fourrés.
Je passe le Mont de Vénus et je m’enfonce dans les terres.
Près de la source de l’aven, là est la porte enamourée
Qui s’ouvre en choyant le bouton de sa jolie propriétaire.
Ça ressemble à un mamelon mais plus sensible et frétillant.
La source, ici, ne perle pas mais jaillit comme une fontaine.
Quand je lui ai fait les honneurs de mon amour émoustillant,
Je reçois un cadeau magique et ma forme redevient humaine.
Je mets les mains sur ses épaules et je lui caresse la nuque.
Je murmure « je t’aime » à l’oreille et je lui parle du bonheur.
Je me sens bien entre ses mains et comme je ne suis pas eunuque,
Je sens bientôt une érection ; je lui en réserve l’honneur.
Baisant des lèvres les mamelons et lui pétrissant les mamelles,
Je me faufile dans le sillon montré par la carte du tendre.
L’entrée est comme un coup de fouet, depuis la tête jusqu’aux semelles.
La suite est rituel magique que je tairai pour la défendre.
C’est à l’échange de nos fluides dont nous partageons le calice
Que Cérès donne nourriture à l’un comme à l’autre en silence.
Sa terre absorbe ma semence, je goûte son lait en délices,
Nos cellules se régénèrent dans une forme d’excellence.
Et je redeviens papillon, mes ailes sont de plus en plus belles !
Je m’éloigne paisiblement, je vais rejoindre mes amis.
J’ai beaucoup à leur raconter, j’ai beaucoup de bonnes nouvelles.
Si je veux redevenir humain, j’ai ma fée en monogamie.
Tableau de Fabienne Barbier
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