Le bouquet dévoilé

Le bouquet dévoilé

Je suis le bouquet mystère, c’est moi qui porte le poids
Des souvenirs de famille et j’en ai plein mes valises !
Dans ma branche on est discret, tout est caché sous les toits
On garde tout enfermé, tout est un secret d’église.

Nous avons tous deux racines ; maternelle et paternelle.
Ça nous fait deux belles jambes pour bien reposer sur terre.
Parfois, l’une d’elles manque, on perd son émotionnel.
C’est comme une amputation d’un appui complémentaire.

Ma jambe gauche c’est mon père, ma jambe droite c’est ma mère.
Cette dernière est coupée d’une enfance handicapée.
Mon cœur est resté muet, l’amour n’était que chimère
Et l’esprit a dominé mes sentiments décapés.

Orphelin de cette branche, sans espoir de guérison,
J’ai demandé une grâce quel qu’en put être le prix.
J’ai fait une terrible chute, le prix de la trahison,
Tout le côté maternel, bassin, jambe et bras compris.

Il m’a bien fallu renaître dans une nouvelle vie.
Arraché à un travail envahi par mon esprit.
Mais j’ai connu l’ouverture, mon cœur à l’âme ravie,
D’un prix à payer très fort, c’est ainsi que j’ai compris.

Quand j’ai appelé ma mère pour renouer le contact.
Elle en a été heureuse et a pu se dévoiler.
Elle est morte le lendemain, après un terrible impact.
Je pense qu’elle avait perçu qu’elle pouvait s’envoler.

Maman, quelle étrange peine d’avoir été retrouvé
Dans ma branche maternelle, la sève m’en brûle le cœur.
Si j’ai de la perception, une intuition éprouvée,
C’est grâce à ce sacrifice, grâce à ce bouquet de fleurs.

Tableau de Fabienne Barbier

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