C’est là-bas quelque part que j’ai semé mes graines.
J’ai confié aux vents mes demandes secrètes.
Avant que, tôt ou tard, les remords me gangrènent,
J’ai jeté mes bouteilles d’amours indiscrètes.
Sur le front de l’ouest, droit vers le nouveau monde,
Mes pensées voleront portées aux quatre vents.
Tout autour de la Terre et de la mappemonde,
Jusqu’à ce qu’une ultime s’accroche aux vire-vents.
Qui la recueillera ? Quelle belle indigène ?
Que sera ce terrain fécondant mes semences ?
Belle indienne iroquoise ou belle aborigène ?
Quel pays recevra et verra ma romance ?
Quand les vagues déferlent et qu’explose l’écume,
Je pense aux filaments qui prolongent la foi.
Je ne laisse aucun doute créer l’amertume
Et j’écoute les vents souffler tous à la fois.
Quelques fois des réponses ont atteint mes oreilles
Mais leurs terres stériles ont desséché mes spores.
Je ne voudrais confier à nulle autre pareille
Le soin de délivrer mon précieux passeport.
Tableau de Fabienne Barbier
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