La nostalgie de la fuite

La nostalgie de la fuite

Frêle bateau sur l’eau qui va à la dérive
Tandis qu’au fil du rêve, le voyageur arrive.
Partir est un remède au gré de son navire,
Filer droit devant soi, sans regarder la rive.

J’étais ce voyageur qui parcourait en rêve
Des rivages impossibles, des périples sans trêve,
Abandonnant son monde, le laissant sur la grève,
Fuyant l’autorité, les ordres « Marche ou crève » !

Vivre sa vie en rêve comme procuration
N’est pas la solution mais une aberration.
Mais la fuite préserve et, de l’aliénation,
Permet la sauvegarde, une amélioration.

Bientôt le fugitif découvre son naufrage.
Il arrête sa fuite, empoigne son courage.
Il fixe l’horizon renforce son ancrage
Pour sa métamorphose, son nouveau démarrage.

Il a tellement vu, acquis de connaissance,
Tout ce qu’il a glané dans sa convalescence
Guide son intuition, devient incandescence
Pour diriger ses pas avec luminescence.

Autrefois voyageur, aujourd’hui conquérant,
Partout où tu regardes, ton cœur est requérant.
Il a forgé ton corps aujourd’hui différent
Et tu sais dénouer tes nombreux différends.

Nostalgie de la fuite, mes souvenirs d’antan.
Je vis dans le présent, ici et maintenant.
J’accepte mon destin et j’en deviens le maître.
Le sage, quelque part, est en train d’apparaitre.

Tableau de Fabienne Barbier

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