Primevère

Primevère

Primevère avançait de l’est en ouest en suivant le jour ;
La lumière lui était vitale, aussi précieuse que l’oxygène.
Elle s’élançait d’un pas leste, elle ne s’arrêtait pas toujours
Mais continuait son orbitale presqu’éternellement sans gène.

Disons « presqu’éternellement » et il y avait des exceptions
Car elle devait se reposer ; elle usait donc du corollaire
De l’amour maternellement et notamment la conception ;
La jouissance étant supposée remplacer l’énergie solaire.

C’est ainsi qu’elle m’a abordé en me proposant une alliance :
Faire l’amour, là, sous la Lune et la voir partir au matin ;
En échange, m’était accordé un orgasme dont la résilience
Équivaudrait à l’opportune joie des plus hauts sommets atteints.

Elle s’appelait Primevère et, comme une fleur de printemps,
S’ouvrit toute nue au soleil dès le premier rayon du jour.
Elle m’embrassa d’un air sévère – nous étions tous les deux contents –
Et au premier vent qui balaye, elle s’en repartit pour toujours.

Tableau de Carlos Leon Salazar.

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