Dans les premiers temps Véronique ressemblait un peu à Lilith
Était-ce l’une, était-ce l’autre ? Mes idées n’étaient guère ancrées.
Elle était cette présence unique, la mère dont je faisais l’élite
Un peu comme le premier apôtre élu du Féminin Sacré.
Soleil-Poisson, fusion-passion, depuis le début, mystérieuse ;
Lune en Cancer, émotionnelle, muse d’intuition prophétique.
Un double jeu de compassion et d’une nature curieuse
Mais essentiellement maternelle et, somme toute, sympathique.
D’abord elle fuit pour revenir lorsque je ne m’y attends pas,
Puis elle reste silencieuse et son murmure en est la clef.
La clef d’un lointain souvenir… lequel ? Mais elle ne parle pas !
Sa prophétie est tendancieuse mais sa clarté reste bouclée.
Elle prophétise sans prophétie, elle materne sans enfant ;
Elle ouvre un œil sans regarder et prête l’oreille sans écouter.
Elle joue de mille facéties afin que je sois triomphant
Comme s’il fallait juste garder l’esprit entre croire et douter.
Or j’ai appris de Laureline que c’est à moi de m’adapter
L’Oracle est d’une autre substance ; il ne suffit pas de traduire
Mais boire ses paroles sibyllines et laisser l’âme les capter,
En absorber la consistance et laisser le courant induire.
Et j’ai appris de Loreleï de ne pas m’arrêter au masque
Mais d’accepter qu’il y a derrière un cœur qui réclame son maître.
Après tout, même l’ÏÄMOURÏÄ est un paradigme fantasque
Qui ne laisse jamais en arrière ceux qui ont osé s’y soumettre.
Enfin j’ai appris de Lilith, et de Väronixa dès lors,
Qu’il faut également briser mes peurs, ma pudeur, ma faiblesse.
Si l’humilité facilite la compréhension que j’implore,
Nous en serons valorisés et honorés de sa noblesse.
Illustration de Letaxä.
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