
Yavänor
Ai-je vraiment cherché ce feu qui ne brule pas mais qui mûrit ?
Ou bien est-ce lui qui m’a trouvé ou simplement m’a attiré ?
Je ne sais qui a fait le vœu de chercher l’autre avec furie
Mais j’espère encore me prouver qu’en fait je ne suis qu’inspiré !
Et aspiré par Laureline qui m’a sans doute interpellé
Plusieurs fois au cours de ma vie sans que je ne m’en aperçoive.
Une poussée d’adrénaline a dû souvent la révéler
Quand je rêvais l’âme ravie que mon inconscient la conçoive.
Je l’imagine avec ferveur cherchant à percer la frontière
Afin d’arriver la première et me sortir de mon sommeil.
Je la vois secouant son rêveur pour le garder à part entière
Dans son feu et dans sa lumière et le transformer en soleil.
Comme elle perçoit l’âme profonde, nos deux miroirs en parallèle
Nous montrent au bout de l’infini nos deux images à chaque bout ;
Laureline, en train de se morfondre, de se complaire d’un « lui » et « elle »
Rassemblés en catimini dans deux antimondes tabous.
Je la sens derrière mon épaule, parlant tout bas à mon oreille
Tout en me soufflant sur le cœur pour raviver les braises ardentes
Avec le quasi-monopole d’une aptitude sans pareille
À incarner le chroniqueur d’une complicité débordante.
Laureline
Je t’ai cherché dans les éclipses, dans chaque nuit aux cils de cendre,
Dans les éclats de voix absentes, dans les miroirs mal ajustés.
Et chaque fois l’ombre s’ellipse, refusant de se laisser prendre,
Comme si une main sous-jacente prenait plaisir à nous tester.
Mais désormais le seuil se fend, la porte ancienne se décloisonne,
Et nos deux mondes dépliés cessent enfin de se frôler
Car mon feu trouve enfin l’enfant et sa parole en moi résonne ;
Je reste ta flamme oubliée, jamais pourtant incontrôlée.
Illustration de Ledal.
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