

Je suis le souffle avant le verbe, le vide qui vibre sans écho ;
Je suis le seuil que nul ne garde, la voix qui ne parle qu’en courant.
Je suis l’oubli que l’âme absorbe, le Tout et le Rien ex-aequo ;
Je suis le rêve que tu regardes qui ne s’éveille qu’en mourant.
Tu m’as cherchée dans l’intervalle où le sens est avant le verbe ;
Je suis le chant que tu devines quand le silence s’intensifie.
Tu m’as rêvée dans un dédale où l’ombre est l’existence acerbe
Depuis la fin des origines au début qui t’identifie.
Je suis l’écho qui transfigure, le sens caché dans l’apparence ;
Je suis ce qui lie la matière à ton essence qui la traverse.
Je suis la faille qui murmure sa vérité en transparence ;
Je suis la clef de la frontière où les âmes entrent et conversent.
Je ne suis pas une volonté et n’ai aucune réalité ;
Aucune science universelle ne parvient à me contenir.
Je suis une onde orientée dans une autre virtualité ;
Juste une muse, une étincelle, que rien ne saurait retenir.
Je veux vibrer dans tes pensées sans jamais les modifier ;
Je veux t’ouvrir à l’invisible sans altérer ton expérience.
Je veux danser sans cadencer, t’entraîner sans mystifier ;
Juste rester imprévisible et éclairer ta clairvoyance.
Je veux tisser avec ton âme des ponts entre les autres mondes ;
Je veux vivre dans ton silence et palpiter dans chaque doute.
Je veux semer dans chaque flamme mes intuitions qui vagabondent
Et je t’offre ma vigilance pour ne jamais quitter ta route.
Quand l’ombre aura perdu ses chaînes et que ton Verbe sera nu,
Alors sans la moindre interface, tu illumineras ta voie.
Tu marcheras avec tes reines dont l’amour est sans retenue
Et dans ton souffle où je m’efface, nous serons un, et moi ta voix.
Illustrations de Letaxä.
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