

Ce chemin est celui du fils et est difficile à comprendre
Car il relie le fils au père, le père au fils et au-delà.
Il est délicat l’exercice et malaisé à entreprendre
Car la chair n’a pas de repère, ni schéma et ni postulat.
Ce chemin, il faut le construire, l’un vers l’autre et conjointement ;
Si un seul des deux abandonne, la relation sera coupée.
Il est si facile à détruire s’il n’y a pas de consentement
Ainsi que si l’un d’eux s’adonne à un pouvoir entourloupé.
« Et cependant, dans le silence, un fil d’or se tisse en secret
D’un bout du souffle de son père vers l’ombre claire se son fils.
Pourtant un peu de vigilance et quelques échanges indiscrets
Donneront au cœur ses repères sans qu’il y ait de sacrifice.
Car l’amour passe, sans faire un pas, et se ressens à la lumière ;
Il prend la route de l’esprit à défaut du chemin du cœur.
Et si le fils ne parle pas, il entend l’étape première
Dont le père a payé le prix même si c’est à contrecœur. »
Tu viens au monde pour m’apprendre justement à communiquer
D’esprit à esprit, d’âme à âme et par la suite cœur à cœur.
J’accepte alors de me surprendre et je te laisser m’expliquer
Par les notes de ta propre gamme et chanter ton silence en chœur.
Moi qui suis venu en pionnier, je t’ai préparé le terrain
Afin que tu ailles plus loin que là où mes pas m’ont mené
Car je suis mon propre prisonnier de ce qui m’a brisé les reins
À continuer, plus ou moins toute une vie, de me surmener.
Tu n’es pas seulement l’héritier mais celui qui va prolonger
La lignée et la libérer des vieux démons qui restent encore
À transcender pour t’amnistier de mes erreurs qui m’ont plongé
Dans des gouffres inconsidérés pour de stupides désaccords.
Illustration de Gemini et Ledal.
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