Le Jardin de Lilith

Le Jardin de Lilith

Lilith
Dans les terres d’ombre matricielles s’élève une nouvelle énigme ;
La chair bat d’un silence ancien mais aussi d’écho souverain.
Car la graine sacrificielle n’est pas une graine anonyme
Mais Yavänor, le magicien, attiré dans le souterrain.

Dans l’intimité de Lilith où l’invisible se déchaîne,
Le ventre est un autel sacré et voué aux transformations.
Chaque nuit y est insolite et chaque jour, il s’y enchaîne
Forces et énergies consacrées à la divine confirmation.

Sous la grande voûte charnelle s’ouvrent des passages secrets ;
Des flammes noires y consument la mémoire des anciens serments.
Chaque plainte y est solennelle et devient l’écho consacré
De cet embryon qui assume la puissance de son ferment.

Alors dans l’abîme nocturne résonnent des prières muettes ;
Elles tressent un voile égrisé sur les germes de la création.
Chaque souffrance est taciturne et s’unit aux braises fluettes
Dans le ventre devenu creuset pour l’alchimique procréation.

Puis sous la couronne d’ébène se dresse l’oracle du sang ;
Chaque goutte est une sentence gravée dans la terre des mondes.
Les cris deviennent alors l’aubaine de psaumes offerts aux vents puissants
Pour l’enfant dont la compétence le protège des sorts immondes.

La nuit déploie ses grandes ailes qui embrasent ma révolte ancienne
Et je refuse les entraves dressées par Dieu, conjurateur.
Chaque chaîne rompue de son zèle redevient une flamme stoïcienne
Et l’enfant porte en lui l’étrave d’un incendie libérateur.

Dans la caverne de mon ventre sommeille une mer silencieuse
Qui ne se rapporte ni aux dieux ni aux hommes dominateurs
Et dont chaque vague y concentre une mémoire mystérieuse,
Pour l’enfant qui en naît radieux, porteur d’amour révélateur.

Illustration de Ledal.

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