Le Jardin de Loreleï

Le Jardin de Loreleï

Sous la voûte des eaux bleutées se reflète toute la tendresse ;
Les heures azurées se diluent en perles de maternité.
Chaque sentiment souffleté de la mère est une caresse
Où chaque larme s’éberlue d’être source d’éternité.

Sous la voûte fluide et liquide où apparaissent les mystères,
Les flots maternels se déversent en sculptant autant d’arcs-en-ciel.
Alors chaque vague intrépide berce l’enfant au baptistère
Comme une maternelle averse de son amour confidentiel.

Sous l’onde claire où Loreleï fait résonner ses mélodies,
Les songes marins se soulèvent et frissonnent de volupté ;
Chaque écho tendre de l’émail de ses dents alors psalmodie
Un souffle d’azur qui s’élève vers l’enfant avec vénusté.

Dans le berceau des flots s’endort la même promesse lumineuse ;
Les astres s’y reflètent encore en guirlandes bleu et argent.
Chaque écume au rivage d’or éclaire une onde vertigineuse
Et l’enfant se balance au corps et au rythme sacré émergent.


Mais Loreleï est exigeante et veut cultiver son jardin
À la manière des sirènes qui enfantaient dans l’eau du Rhin.
Elle s’immerge mais indulgente se fait une assise en rondins
Et dans une douceur sereine s’endort d’un calme souverain.

Ses mains effeuillent patiemment les herbes au bord de la rivière ;
Chaque graminée qu’elle effleure devient une offrande au matin.
Ses bras se déploient vaillamment, elle s’installe sur sa civière
Et l’enfant, tout comme une fleur, s’endort dans ces draps de satin.


Yavänor toujours amoureux se demande qui il aime le plus…
Sa Loreleï qui lui sourit ou Laëtïtïa qui sera belle ?
Alors d’un geste langoureux il donne deux petits stimulus
L’un pour son ventre bien nourri, l’autre pour sa femme rebelle.

Illustration de Ledal.

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