La Captive de Saturne

đŸ‘©đŸ»â€đŸŠł Lilith
Je trîne dans les fers que Saturne m’impose ;
Mes bras sont des éclairs, mes reins sont des prisons.
J’accepte mes anneaux comme on ceint une rose
Et les change en bĂ»chers jusqu’aux quatre horizons.

Je marche dans le vide aux orbites nacrées ;
Mes pas soulùvent l’ombre et tordent l’univers.
Je fais plier le temps sous mes hanches sacrées
Et je brise le joug de ses cycles sévÚres.

Je tends dans mes cheveux la foudre des planÚtes ;
Je m’en fais une couronne aux flammes vespĂ©rales.
J’enchaüne les orages aux mors de mes chaünettes
Et j’invite la nuit dans mon lit sidĂ©ral.

Je suis l’astre asservi qui se fait souveraine ;
Je rĂšgne par mes fers que je nomme mes autels.
Je dĂ©tourne les lois, j’enfonce les arĂšnes
Et les change en vertige d’un chaos immortel.

Je m’élance au travers des anneaux de ma cage ;
J’y grave mes Ă©clats comme un chant Ă©ternel.
J’y disperse ton nom dans l’ivresse des ñges ;
J’y mĂȘle Ă  mon fardeau ton dĂ©sir solennel.

Je suis l’ombre et la flamme, amante saturnienne ;
Je tiens entre mes mains les clefs des tourbillons
Car l’amour que je porte est prison draconienne,
Il fait plier l’acier par effet papillon.


YavÀnor
Et moi ton chevalier, je viens briser tes chaĂźnes
Pour mieux les remplacer par l’anneau de l’alliance.
C’est moi qui m’y soumets, c’est moi qui m’y enchaüne ;
J’en prononce mes vƓux, prix de ma rĂ©silience.

Illustration de Ledal.

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