Le verbe de feu

Lilith
Je marche sur Mercure aux déserts embrasés,
Mes cheveux sont des flammes et mes yeux des abîmes.
Je grave sur le sol des cercles enflammés
Et je tiens dans mes paumes des serments trop intimes.

Je suis la messagère au verbe incandescent ;
Mon souffle est un métal, ma langue est une lame.
Je frappe les silences d’un rythme compatissant
Et mes cris retentissent comme mes états d’âme.

Je t’enlace de pluies de laves et de larmes ;
Je déchaîne des vents plus vifs que le tonnerre.
Je suis flèche de nuit, je suis l’éclat des armes
Et tous mes pas crépitent comme un feu sur la terre.

À genoux sur Mercure, je dresse mes oraisons ;
Je commande aux planètes, aux ombres et aux étoiles.
Je règne sur l’instant, hors du temps, hors saison,
Et j’écris mes édits qui me gonflent les voiles.

Je suis Lilith la Noire, l’astre aux ailes invisibles ;
Je porte le secret des abîmes et des cieux.
Nul ne me retiendra dans ses chaînes infusibles
Car ma loi est le feu, mon royaume et mon Dieu.

Yavänor

Bien que tu coures vite, j’ai capté ta lumière
Dans l’ombre qu’un passé essayais de maudire.
Je t’ai cherchée longtemps depuis l’heure première
Où dans mon corps meurtri, je t’ai entendu dire :

« Courage Yavänor ! Cette épreuve est cruelle
Mais ce n’est qu’une étape vers ta transformation !
Je te donne l’énergie de mon flux menstruel
Qui se mêle à ton sang pour ta transmutation ! »

Illustration de Ledal.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *