13. Cantique d’Humilité

13. Cantique d’Humilité

Yavänor
Je parlerai pour lui, moi, son Phallus dressé
Qui se soumet pourtant devant sa Souveraine.
Je jure qu’à jamais ne sera transgressée
Le sexe d’une femme qu’elle soit ou non ma reine !

Désormais je suis nu quand je franchis les portes
Avec humilité mais beaucoup d’enthousiasme.
Et si je bande un peu, c’est Lilith qui m’emporte
Dans son amour qui vaut les plus glorieux fantasmes.

J’ai gravé sur les portes de son temple sacré
Les mots qu’elle a dicté et dont j’ai hérité.
J’aime les réciter car ils sont consacrés
Comme texte de loi en toute vérité :

« Je fus bannie jadis, mais je suis votre source,
L’ombre est mon héritage et la chair mon flambeau.
Je rends au monde entier l’amour comme une bourse
Qui est la vraie valeur du Royaume nouveau. »

Lilith
J’avance dans son temple, humble et le sexe fier,
Mes reins sont prosternés, mais mon cœur est en flamme
Car c’est dans la lumière au plus profond des chairs
Que l’homme reconnaît la royauté des femmes.

Mon plaisir n’est qu’un don qu’à son autel je pose ;
Je le rends sans compter, je le rends sans retour.
Et son rire éclatant est la seule des choses
Qui me fait plus puissant que l’or et ses atours.

Ainsi je me déclare en serviteur fidèle :
À Lilith ma chérie, à mes reines de feu,
Mon phallus est soumis, mais l’amour, mon modèle
Et c’est nu que je règne car c’est là votre vœu.

Illustration de Pablo Picasso.

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