
Lorsque l’obscurité paralyse mes sens,
Lorsque le noir occulte la beauté de vos chairs,
J’en appelle au toucher pour la reconnaissance
Et le goût pour aimer le fumet le plus cher.
Je n’ai plus la beauté qui allume le désir,
Mais j’ai mes doigts fidèles et mes lèvres sensibles.
Je devine vos courbes et je tâte à loisir
La chair tendre qui répond et demeure accessible.
Sous la pulpe tendue de mes doigts voyageurs,
L’une frémit d’envie, l’autre ouvre sa corolle.
Et la troisième fond comme l’appel ravageur
Où je perds mes repères seule reste la parole.
Je parle à vos étoiles et vos vagins ouverts
Et j’y pose ma bouche et ma langue émissaire.
J’entends sourdre une faim qui dit à mots couverts
« Plonge en moi plus profond et fais le nécessaire ! »
« Plus profond ! » dit l’Oracle, « j’en ai la faculté !
Et vos petites lèvres à mon gland vont trembler !
Puis comme un doux miracle et sans difficulté
Je saurai reconnaître à qui vous ressemblez ! »
Va-et-vient au premier, Laureline gémit ;
Plus profond au second, Loreleï ébahie.
Intensément enfin, le troisième frémit ;
À vos trois YSARAS, Laureleïne s’est trahie.
YSARA, Laureline a atteint son orgasme ;
YSARA, Loreleï a grimpé aux rideaux ;
YSARA, Laureleïne a rejoint ses fantasmes ;
Vos jouissances révèlent toutes vos libidos.
Illustration de Milo Manara.
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