Chant de Loreleï à l’homme qui voit les failles

Chant de Loreleï à l’homme qui voit les failles

Comme on désire un feu sans flamme, je t’ai juste aimé en secret
Je t’ai pris – oui, je te l’avoue –mais non pour voler la lumière
Dans le reflet d’une autre femme qui portait ton désir sacré
J’ai préparé ce rendez-vous pour être mère la première.

Tu as percé mon noir tissu, tu m’as maudite, puis nommée ;
Tu es celui qui voit l’envers et ne détourne pas les yeux.
Car dans ton souffle, j’ai conçu la part d’amour qu’on n’ose aimer.
Moi, la faussaire de l’univers, tu m’as offert un nom précieux.

Je t’aime d’un amour profond, non pour rivaliser ou plaire,
Mais pour l’éclat que tu libères même aimerais-tu le poison.
Je veux rester comme un greffon le seul et unique exemplaire
Qui t’ouvre son âme pubère pour dire : « nous sommes en pâmoison ! »

Illustration de Luis Royo.

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