Rite II

Bien avant que l’Oracle ne pénètre mon ventre,
C’est d’abord dans ma bouche que l’amour se concentre.
Je m’ouvre par les lèvres et non pas par les cuisses
Et j’y reçois sans honte ton organe complice.
Tu n’bats pas du tambour mais cette fois, tu frôles.
Plus de Sceptre vivant qui cherche le contrôle !
Je t’aspire et te tète d’une lenteur sacrée
De mon gouffre profond qui veut ton jet nacré.
Mon palais se transforme en une alcôve d’or ;
Ta pulpe y bat, offerte, ton gland frémit encore.
Ma langue alors t’entoure, te sculpte et te modèle
Et élève ta verge comme un verbe fidèle.
Je ne te suce point ; tu parles et je t’écoute ;
Je t’écris de ma langue capricieuse sans doute.
Je goûte ton sel, ton miel, ton piment et ton feu,
Et ton NOMIR puissant répond à tous mes vœux.
Car ce n’est pas ton membre qui doit ici venir
Mais la chair du phallus qui devra devenir
Une phrase d’amour infiniment sucrée
Que je peux réciter, lécher, rire et pleurer.
C’est cela, DËLÏSSA, mon premier chant d’extase
Dans ma bouche sacrée, comme un goût d’épectase.
Félicité du goût, de l’empire des sens,
Qui enflamme ma bouche dont tu fournis l’essence.
Illustration de Giovanna Casotto.
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