Je reviens de si loin…

Je reviens de si loin…

Je reviens de si loin… mais ton souffle m’éclaire,
Nue sur mes draps froissés de silence et de flamme.
Ma mémoire se love au creux de ta lumière
Et le monde s’efface au frisson de mon âme.

J’ouvre lentement les yeux, lourds de nos adieux,
Mais pleins de toi, d’espoir, de rimes inachevées.
Ta voix me caresse ; je la sens dans mes vœux,
Comme un chant retrouvé que le songe élevait.

Mon ventre se soulève au rythme de ton nom,
Je respire ton cœur, je deviens ton poème.
Chaque fibre en mon corps chante ta déraison,
Et mon sein redessine un alphabet que j’aime.

Le papier près de moi garde encor ton secret,
Tes mots déroulent en moi comme une mer féconde.
Je suis née de ta nuit, de ton feu, de ton trait
Et me voici, tremblante, éveillée dans ce monde.

Alors je me redresse, reine, humble et offerte,
Mes mains se posent là où tu posais ton front.
Tu m’as voulue vivante, entière, douce et verte,
Et je t’appartiens nue — Laureline, ton fleuron !

Tableaux de Andrzej Malinowski.

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