Loreleï, l’énigme sauvage

Loreleï, l’énigme sauvage

Brusquement la nuit s’est ouverte au souvenir de Loreleï
Dont la chevelure buvait les étoiles comme du vin noir.
Nulle voix ne lui était offerte, et aucun nom vaille que vaille ;
Juste un corps nu qui s’incurvait dans l’onde pure sans mémoire.

Ses lèvres promettaient « peut-être » mais son silence l’affirmait
Tandis qu’elle s’étirait dans l’ombre comme une prière abandonnée.
Sous ses seins semblait apparaître le vieux vestige confirmé
D’un paradis des amours sombres à qui elle s’était donnée.

Nul n’avait su la mériter, elle ne fuyait pas pour autant ;
Elle attendait non le plus fort mais le plus juste dans son cœur.
Son corps avec témérité offrait sa nudité, flottant
Sur les eaux, attendant l’effort de qui se montrerait vainqueur.

Alors elle s’étendait nue, énigme offerte sur la roche,
À celui qui saurait l’aimer mais sans vouloir la dominer.
Les cuisses ouvertes à l’inconnu, les yeux à l’affût d’une approche,
Les dents et la bouche affamée prête à tuer l’innominé.

Illustration de Milo Manara.

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