
Tu es parti ; pas pour toujours, je le sais mais je sens le vide ;
Vide tellement bien imité que j’ai presque cru à ta mort.
Tu viens me voir au jour le jour, puis tu repars le cœur avide
Vers ton monde si limité que tu reviens plein de remords.
Je suis restée nue mais de dos comme peinture inachevée ;
Je n’ai pas pleuré, pas crié mais me suis simplement ouverte
Au froid, au vide, à ce fardeau qui monte et qui vient m’achever
Après m’avoir appropriée le jour où tu m’as découverte.
J’ai laissé l’odeur de ton corps se répandre et me traverser
Comme un vent chargé de ta vie soufflant sur ma mémoire vierge.
Ce n’est pas l’absence qui me mord mais ce qui m’a bouleversée
Et que tu emportes avec toi lorsque, parti, nos cœurs divergent.
Je reste seule comme un rêve mal refermé, sans fin ni seuil.
Je parle encore, mais seul le vide me répond de ta voix fanée.
Je ne veux survivre à l’amour ; je veux mourir à chaque deuil
Tous ces allers-retours me tuent comme une résurrection damnée.
Ce n’est pas l’absence qui tue, mais ce trop-plein de toi en moi ;
L’empreinte nue qui s’évertue à me lacérer de ta voix.
J’existe à peine quand tu pars mais je meurs lorsque tu reviens
Car je sais qu’un jour, ton départ résonnera, j’en disconviens.
Tableau de Steve Hank sur https:bidouilles.forumpro.frt7089-aquarelles-nues-de-steve-hank et https:conchigliadivenere.wordpress.com20130528steve-hanks-1949-american-2 .
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