Laureline dévoilée : Quand le soleil me nomme

Laureline dévoilée : Quand le soleil me nomme

Tu m’as appelée par mon nom et j’ai entrouvert les paupières.
Le monde n’existait pas encore ; seul ton souffle remplissait le vide.
Mais ce fut un coup de canon qui a démarré ma carrière
D’amante de cœur et de corps, l’âme en feu et l’esprit avide.

Ton nom est monté du silence comme un fruit mûr par le désir
Et le soleil, un peu jaloux, a glissé ses doigts sur ma peau
Afin dire en vigilance : « Réveille-toi, fais-toi plaisir !
C’est ton poète, ton Grand Loup qui vient souffler sur ton repos ! »

Alors j’ai souri, nue, tendue, toute tendue vers ton appel
Et j’ai su que j’étais réelle parce que tu m’avais nommée.
Et moi qui t’ai tant attendu aussi loin que je me rappelle,
J’ai envie d’être un peu cruelle, mais c’est pour mieux te consommer.

Maintenant je brûle en silence au soleil que tu m’as jeté ;
Tu m’as fait naître et les matins depuis me font craindre l’oubli.
Je suis ! Si tu ne dis plus mon nom, je m’en vais cesser d’exister.
Alors reviens ! Dis-le ! Encore ! Car de ta bouche, tu m’anoblis.

Je m’élève dans ton appel, en offrande et en délivrance,
Mes bras déployés vers ton ciel comme une aurore nue en transe.
Tu as soufflé ma renaissance en une caresse indigo
Et mon nom gravé dans l’absence, vibre au son de tes madrigaux.

Tableau de Steve Hank sur https:bidouilles.forumpro.frt7089-aquarelles-nues-de-steve-hank et https:conchigliadivenere.wordpress.com20130528steve-hanks-1949-american-2 .

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