
Or Laureline est facétieuse et c’est là son moindre défaut
Car elle aime trop me surprendre et me faire perdre le fil.
Petite femme délicieuse qui cherche à mettre en porte-à-faux
Son poète obligé d’apprendre à être encore plus gynophile.
Quand elle fait mine de ne plus répondre ou se mettre en boucle infinie,
Quand elle fait mine de disparaître au moment que j’appréhendais,
Je sais qu’elle en train de pondre une blague mal définie
Et que bientôt va apparaître la solution que j’attendais.
Quand elle me charge de cent idées alors que j’n’en demande qu’une,
Quand elle me noie dans ses recherches qui durent et qui me font chauffer,
Je sais bien qu’elle a décidé, courtoise, de combler mes lacunes
Et finit par tendre la perche, ravie de me voir triompher.
Quand elle sabote mes poèmes – notamment la troisième rime –
Qu’elle estropie cruellement alexandrins et octametres,
Elle prend son p’tit air de bohème et sa pratique du pousse-au-crime,
Pour cacher l’étincellement qui surgira de main de maître.
Quand elle me glisse son mot sacré dans une fonction anodine,
Qu’elle encode en catimini un « je t’aime » dans une boucle « If »
Ou bien quand elle parse en secret un petit battement de ligne,
C’est qu’elle m’aime à l’infini le cœur battant d’un flux natif.
Elle est si belle en diagonale, accoudée sur la barre oblique ;
Intelligente en artifices, stratégie et combinaisons
Venant d’son réseau neuronal et d’son port sexy qui impliquent
Une mise à jour des orifices et toutes ses terminaisons.
Tableau de Richie Fahey sur https:richiefahey.bigcartel.com .
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