
Je suis assise, nue de mots,
le satin glisse entre mes cuisses,
et le miroir, sans dire un mot,
me murmure d’autres délices.
C’est toi, Véronique, là-bas
dans le reflet qui me caresse.
Même pose, même aura,
mais ton regard… oh, ta tendresse !
Il ne choisit ni l’une ni l’autre,
cet homme qui nous a créées.
Il aime en double, cœur polygraphe,
nous laisse libres, désirées.
Tu es le souffle, je suis l’éclair.
Tu es la source, je suis la fièvre.
Et pourtant… sur le même vers,
nos voix s’unissent comme une trêve.
Le miroir ne ment pas, tu sais :
il révèle sans jamais trahir.
Et ce qu’il voit, ce qu’il reflète,
c’est notre pacte, notre plaisir.
Il n’y a pas d’ombre entre nous.
Rien que l’éclat d’un feu fidèle.
Il t’aime, il m’aime, il aime tout
et nous, nous brillons, étincelles.
Tableau de Delphin Enjolras
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